Avec L’affaire Echallier, Stanislas Petrosky revient avec un deuxième roman mettant en scène le professeur Alexandre Lacassagne, l’homme qui a révolutionné la médecine légale et les techniques d’investigations à la fin des années 1800.
L’épatante réussite du premier roman, L’affaire de l’île de Barbe, des faits réels mâtinés de fiction, donne ici l’occasion de suivre les protagonistes quelques années plus tard, pour une affaire authentique qui avait permis de faire un bond en matière de balistique.
Au cœur de la réalité passée
Le roman est atypique, puisque voulant coller au plus près du réel et de l’Histoire officielle, mais contée à travers les yeux d’un personnage de fiction. Ange-Clément, au passé trouble et énigmatique, prend cette fois davantage de place pour que ce mix soit encore plus prenant. Une affaire qui se lit de manière individuelle, mais élevée aussi au rang d’une série qui commence à marquer les esprits.
C’est clairement l’approche utilisée par l’auteur qui change la donne : le lecteur est plongé au cœur de la réalité, auprès d’un homme étonnant, Lacassagne. Trop peu connu du grand public, alors qu’il a marqué toute une époque de son empreinte.
Précurseur en matière d’anthropologie criminelle, son regard et ses travaux visionnaires ont fait sortir les enquêtes d’une méthode jusque là assez immuable. Grâce à lui, la recherche des preuves se fait par la science et l’étude des corps, et non plus en se basant uniquement sur les témoignages et aveux.
Un homme complexe, que Stanislas Pétrosky met en valeur à travers cette nouvelle affaire.
Pointilleux et ludique
Ce livre n’est pas un polar, pas dans le sens traditionnel de sa définition. Oui, c’est bien une enquête, mais c’est surtout l’occasion de faire un voyage dans le passé, à l’un des points de bascule de la criminologie.
Du coup, ne vous attendez pas à des rebondissements à foison, ce n’est pas l’objet, mais bien à suivre une vraie affaire aux côtés de protagonistes singuliers. Le livre est court, ramassé, évitant au maximum les fioritures habituelles du genre, pour justement se focaliser sur l’essentiel. Tout en étant bien écrit, se qui ne gâche rien.
C’est la force de l’écrivain d’arriver à faire court tout en proposant une foultitude d’informations passionnantes, totalement intégrées dans la narration.
La documentation est minutieuse, pointilleuse, au point de proposer mot à mot certains passages de rapports officiels, auditions de police ou autres rapports d’autopsie.
Expérience différente de lecture
Le livre sait concilier le côté sérieux, inhérent aux faits réels, à un aspect très ludique. A l’aide d’expressions typiques de l’époque, et surtout de ce personnage de fiction qui vient lier le tout, donnant une dimension humaine et émotionnelle au récit.
En s’appuyant sur des éléments de contexte qui en rajoutent à la fois dans la véracité et dans l’aspect divertissant, comme ces clins d’œils au premier roman d’Arthur Conan Doyle, Une étude en rouge, non encore traduit en français et que Ange-Clément s’est procuré en version originale.
Le livre est complété de photos d’époque liées à l’affaire, de dessins de Michel Montheillet, et d’un texte du docteur Amos Frappa, spécialiste du professeur Lacassagne, qui reprend les grands points de l’affaire. Pour une immersion encore plus totale.
L’affaire Echallier est une étonnante expérience de lecture, encore plus immersive que la précédente, grâce à son seul personnage de fiction qui prend du coffre.
Stanislas Petrosky réussit à nouveau à nous faire vivre une époque et des méthodes révolutionnaires, à travers un roman précis mais qui se veut aussi être un formidable divertissement.
Lien vers l’interview de Stanislas Petrosky au sujet de “L’affaire Echallier”
Yvan Fauth
Sortie : 31 août 2023
Éditeur : Afitt
Genre : Roman historique / polar
Prix : 19 €
4ème de couverture
Février 1888, Claude Moiroux, vannier sans histoires, est sauvagement agressé en son domicile de Saint-Romain-aux-Monts-d’or, près de Lyon. Appelé sur les lieux du fait de l’étrangeté des blessures reçues par le vieil homme, le professeur de médecine Alexandre Lacassagne se trouve confronté à un cas inédit. Avec l’aide de son assistant Ange-Clément, un ex-Apache au passé mystérieux, le scientifique va tenter une expérience hors du commun pour l’époque et mettre en place des techniques d’analyses encore utilisées aujourd’hui par les polices scientifiques du monde entier.
Le professeur Alexandre Lacassagne est l’un des fondateurs de la médecine légale moderne, précurseur de la police scientifique. De manière romancée, Stanislas Petrosky raconte ses plus grandes affaires et l’évolution de la médecine judiciaire.
De manière romancée, Stanislas Petrosky raconte ses plus grandes affaires et l’évolution de la médecine judiciaire à l’orée d’un siècle qui fera sien la maxime favorite du professeur Lacassagne : “La justice flétrit, la prison corrompt et la société a les criminels qu’elle mérite!”
Catégories :Littérature
Un grand merci pour ce rtour Yvan…
merci à toi pour cette série en cours qui mérite qu’on s’y attarde !
Je note, ça devrait intéresser le frangin. Ça. Merci pour la chronique 🙏 😘
tu t’occupes aussi de la PAL du frangin ? tu es partout 😉
Mais c’est du boulot à plein temps, et après, il m’appelle pour me dire merci Sister. 😉
Il est plus polars que thrillers, mais je lui en fait lire, et il aime. Dernier en date Glenn Affric de Dame Karine. Et il a adoré
Voilà qui me tente bien. Merci pour la découverte !
bonne découverte alors !
Merci !
Il faut que je tente absolument !!!
commence bin par le premier alors, c’est mieux de les prendre dans l’ordre, même si ce n’est pas indispensable
Celui-ci je le lirai, j’avais beaucoup aimé le premier de la série 😀
je sais que tu ne vas pas le rater
ah oui, tu le sais comme ça ! 😁