Interview Stanislas Petrosky – L’affaire Echallier

1 livre et 5 questions pour permettre à son auteur de présenter son œuvre

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger

STANISLAS PETROSKY

L’affaire Echallier

Editeur : Afitt

Sortie : 31 août 2023

Lien vers ma chronique du roman

Avec ce deuxième roman parlant de l’incroyable professeur Alexandre Lacassagne, on se retrouve plusieurs années après la précédente affaire…

Oui, Il s’est écoulé sept années entre l’affaire de l’île Barbe et celle-ci, non pas que la ville de Lyon n’ait connu aucun homicide pendant ce laps de temps, simplement par ce que je recherche des affaires qui ont apporté un élément fondateur de la police technique et scientifique, dans la première c’était le croisement des compétences, là, c’est la balistique moderne.

Sept ans, c’est long, mais c’est un mal pour un bien, quand j’ai fait mon « schéma » de la série, et que j’ai vu le temps écoulé entre les deux affaires, je me suis dit qu’il fallait que je l’utilise pour Ange-Clément, c’est pour cela que l’on en apprend que très peu sur lui dans le premier opus, dans le second, le personnage est « maturé » à point…

Une époque comme un point de bascule pour les techniques d’investigation, avec ici les prémisses de la balistique…

Pour moi, c’est encore plus intéressant que le premier. La découverte de Lacassagne dans cet opus a changé la donne, mais surtout, c’est comment il va procéder, expérimenter, c’est ça qui est intéressant. Puis, en tant qu’auteur, comprendre le processus de réflexion, comment le grand Lacassagne arrive à ses conclusions, c’est un peu comme une enquête à la Sherlock Holmes, et je dois bien avouer que j’adore ça !

” Quand je lis un roman historique, qu’il soit policier ou non, ce qui m’intéresse, c’est que l’auteur(e) n’ait pas trahie l’Histoire “

Ton récit est minutieux, au point de reprendre mot pour mot certaines déclarations tirés de documents officiels…

Oui, si je me permets certaines choses avec la vie d’Ange-Clément, même si elles sont issues de faits réels, avec les affaires du professeur Lacassagne, je ne peux pas me le permettre, je dois être au plus proche de la vérité, et pour cela, il n’y a qu’une seule solution, utiliser les pièces d’époques. Comme ces documents sont bien écrits, que l’on a des questions et des réponses, cela me permet de jouer avec, de reformuler pour en faire des dialogues. Quand je lis un roman historique, qu’il soit policier ou non, ce qui m’intéresse, c’est que l’auteur(e) n’ait pas trahie l’Histoire, il doit y avoir un côté fictionnel, mais il ne doit pas modifier la vérité, ce que je m’efforce de faire.

” …qu’il puisse y avoir un côté fictionnel qui me permette de parler d’autres choses, la politique de l’époque, les grands évènements, le mouvement anarchiste, le banditisme… “

Mais l’apport fictionnel est cette fois-ci davantage présent, à travers ton personnage d’ancien Apache, le narrateur

C’est une chose que j’avais prévu dès le départ, qu’au fur et à mesure, Ange-Clément prenne un peu plus de place, qu’il ait aussi sa propre vie. Que d’un côté il y ai tout le côté historique de ces grandes affaires criminelles, des découvertes qu’elles ont engendrées, mais qu’il puisse y avoir un côté fictionnel qui me permette de parler d’autres choses, la politique de l’époque, les grands évènements, le mouvement anarchiste, le banditisme, et de créer d’autres personnages fictifs qui viennent pimenter le récit, et ce en respectant toujours la vérité.

Comment procèdes-tu pour cette incroyable somme de recherches que tu effectues pour chaque roman…

En premier lieu, je cherche une affaire qui a apporté quelque chose, où qui a défrayé la chronique, je rassemble tous les éléments, les étudie et trace une première ligne directrice, celle que je nomme histoire médicolégale. Ensuite, selon les dates, j’étudie la période, la politique, les autres faits divers, les inventions, bref, ce qui a marqué ce moment, avec elle je trace la ligne contemporaine au récit. Cela étant, je reprends mon fil conducteur avec Ange-Clément et Jacob, deux personnages récurrents qui s’opposent, et quand j’ai une bonne time-line et le synopsis, je me lance dans l’écriture pure.

Après, une fois mes propres relectures effectuées, j’envoie le manuscrit au docteur Amos Frappa, historien, il relit et me dit si tout colle d’un point de vue historique. Une fois le texte validé par Amos, c’est Julien Vallon, mon assistant éditorial sur cette série, qui le relie à son tour, je retravaille selon ses directives, Nicolas Delestre, l’éditeur, le valide, et ensuite, c’est Maxime Gillio, mon correcteur qui va nettoyer le récit de toutes ses scories…

Photo : Sophie Mary (durant Quais du polar 2023)



Catégories :Interviews littéraires

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5 réponses

  1. Super intéressant de connaître la genèse d’un livre. Et beau travail d’équipe. Merci à vous deux pour ce bel échange 🙏 😘

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      il est passionnant Stanislas !

  2. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    celui-ci je vais le lire

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