Voici une sélection de 5 romans sortis en août 2023, 5 romans mémorables de cette rentrée littéraire.
Ci-dessous cette sélection, avec mes retours rapides de lecture et les résumés des romans.
Ne passez pas à côté. Bonnes lectures !
Nos cœurs disparus – Celeste Ng
Editeur : Sonatine
Celeste Ng tutoie les étoiles avec ce roman profondément engagé, mais écrit avec subtilité et une émotion à fleur de peau. Un livre engagé. Mais aussi une formidable histoire de personnages. Sombre et lumineuse à la fois, terrible et belle à en pleurer, déchirante et tellement enrichissante.
Le livre regorge de bouleversements, émotionnels, narratifs et scénaristiques. Des idées formidables à la pelle, jusqu’à un final en forme d’apothéose. L’horreur est là, mais l’espoir aussi. Celui de pouvoir changer le monde par les actes. Mais aussi par les mots, l’art, la littérature.
Celeste Ng s’approprie les questions identitaires en élargissant le propos vers un futur qui se dessine. Une sensibilité de tous les instants, par la grâce d’un roman à l’idée formidable, traitée avec un don qui donne un roman qui marque éternellement.
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4ème de couverture
En tendant un miroir à notre présent, Celeste Ng nous offre l’héritier, digne et déchirant, de La Servante écarlate.
États-Unis d’Amérique, dans un futur pas si lointain. Le jeune Bird Gardner vit seul avec son père sur un campus universitaire. Depuis quelques années, leur existence est rythmée par des décrets liberticides. Le gouvernement a en effet instauré une loi de préservation des traditions, permettant de considérer tout élément de culture étrangère comme suspect, et potentiellement dangereux pour la société. Les citoyens sont surveillés, les manifestations interdites.
Les livres définis comme séditieux sont retirés des bibliothèques. À commencer par ceux de la mère de Bird, la poétesse Margaret Miu, disparue mystérieusement trois ans plus tôt. Le jeune garçon a appris à se désintéresser d’elle, à ne poser aucune question sous peine d’attirer l’attention des forces de l’ordre. Mais le jour où une lettre arrive, ne contenant qu’un mystérieux dessin, il comprend que c’est sa mère qui lui laisse un indice pour la retrouver.
Guidé par un réseau clandestin de bibliothécaires, Bird entreprend alors une quête à la recherche de Margaret qui va le conduire à prendre peu à peu conscience du sort des opprimés et de la nécessité impérieuse de porter leur voix.
Le dernier étage du monde – Bruno Markov
Editeur : Anne Carrière
Splendeur et décadence du système qui tient par la peur (du vide), Le dernier étage du monde est autant une description sans concession des mœurs de notre temps, qu’un formidable roman à suspense. Vrai, immersif à en donner des frissons, dérangeant, heurtant, mais aussi profondément humain.
Pour son premier roman, Bruno Markov réussit un coup de maître, avec ce roman sacrément prenant, écrit à la perfection. Un coup de foudre littéraire, électrisant au possible.
L’auteur use avec brio de cynisme et de sarcasme. Instillant de la tension et de la paranoïa pour rendre l’intrigue encore plus prenante. Mais aussi en développant des émotions puissantes et qui sonnent juste. Le capitalisme à outrance pourrait-il laisser de la place pour les sentiments ? Absolument !
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4ème de couverture
L’art de la guerre consiste à soumettre son adversaire sans le combattre. C’est ainsi que le père de Victor Laplace s’est fait détruire. C’est ainsi que le jeune Victor espère venger sa mémoire, en s’infiltrant au cœur même du système qui l’a brisé. Sa stratégie est claire : se faire embaucher dans le prestigieux cabinet de conseil que dirige son ennemi, l’approcher pas à pas, l’écouter patiemment dévoiler la recette de ses triomphes, l’accompagner dans son ascension en attendant l’ouverture, la brèche où il pourra s’engouffrer. Une partie d’échecs pour laquelle l’apprenti possède une arme décisive : sa maîtrise des algorithmes et de l’intelligence artificielle. Car à l’heure où le succès ne répond plus au mérite ou à l’intelligence, mais à d’autres règles sociales qu’on peut traduire en équations, celui qui sait les déchiffrer peut à tout moment renverser le jeu en sa faveur. Mais à quoi devra renoncer Victor Laplace pour parvenir au dernier étage du monde ?
Dans une variation sur le thème des Illusions perdues, teintée d’un esthétisme à la Tom Wolfe, Bruno Markov réinvente le mythe de la réussite individuelle à l’heure des nouvelles technologies. Captivant, émouvant et subversif, Le Dernier Étage du monde offre un grand huit romanesque qui s’empare des questions éthiques les plus brûlantes autour de l’intelligence artificielle et de l’économie de l’attention.
Veiller sur elle – Jean-Baptiste Andrea
Editeur : L’iconoclaste
Un homme touché par la grâce, une femme debout (comme elle se décrit elle-même). Deux êtres qui croient en leurs destins, quel que soit le prix à payer (et il sera élevé).
Quand on parle de génie et de magie, voilà deux mots qui conviennent parfaitement à la prose de Jean-Baptiste Andrea. Sa plume et sa manière de façonner des personnages touchent véritablement au sublime.
Veiller sur elle est de ces livres rares, formidablement romanesques, lumineux, au service de personnages si forts qu’il est impossible de ne pas les sentir vivants. Jean-Baptiste Andrea insuffle un vent de liberté à travers ce texte inoubliable, transpercé par tant d’émotions.
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4ème de couverture
Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d’une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois. Mais elle a trop d’ambition pour se résigner à la place qu’on lui assigne.
Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l’autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l’Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s’il doit perdre Viola ?
Malgré toute ma rage – Jérémy Fel
Editeur : Rivages
Malgré toute ma rage peut s’apparenter à un thriller. Mais, rien n’est jamais simple avec un auteur à l’imagination débordante, mise au service d’une histoire à la noirceur abyssale. Créer, bousculer, provoquer.
L’écrivain nous guide à tâtons le long d’un fil invisible. Des voix dissemblables, divergentes qui tissent la toile d’un drame familial. La « famille » est au cœur du récit, clan, classe, descendance. Différents mondes qui se côtoient et s’entrechoquent.
La lecture s’avère peu à peu vertigineuse, pas qu’un énième roman noir ni un ixième drame familial. C’est un livre qui marque, frappe, mord. Un Jérémy Fel à nouveau en mode virtuose du roman noir.
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4ème de couverture
C’est enfin la liberté et l’insouciance pour Juliette, Chloé, Manon et Thaïs : les premières vacances entre amies, à l’autre bout du monde – l’Afrique du Sud. Mais celles-ci vont être de courte durée : l’une d’entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée. Alors que l’enquête commence au Cap, les proches de la victime, évoluant dans le milieu feutré et trompeur de l’édition parisienne, tentent douloureusement de faire leur deuil. Véritable déflagration familiale, la mort de la jeune fille encourage les protagonistes à se dévoiler peu à peu, et souvent pour le pire.
Tandis que ses personnages se débattent avec leurs pulsions, de lourds secrets en révélations inattendues, Jérémy Fel pousse ses lecteurs dans leurs retranchements et les invite à s’interroger sur l’origine du mal et ses effets sur l’âme humaine.
Méduse – Martine Desjardins
Editeur : L’Atalante
Ce texte allégorique, empli de poésie noire, au travail ciselé sur la langue, est un conte gothique, qui joue avec le mythe de la Méduse pour en proposer une réinterprétation moderne.
A lire comme une métaphore de la honte liée aux corps féminins, au fait d’être femme. Un premier niveau de lecture prenant, mais un second qui touche au cœur.
Il fallait un sacré talent pour rendre cette expérience de lecture atypique aussi marquante, c’est le cas de Martine Desjardins qui cultive l’amour de la langue comme son verger.
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4ème de couverture
On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir.
Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d’adultes peu scrupuleux, Méduse n’a de cesse d’accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s’ouvrir à la connaissance du monde. À force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu’elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l’oppression et la honte du corps.
Roman d’apprentissage, roman gothique féministe, conte cruel ? Méduse est tout ça à la fois, et surtout un ouvrage tellement finement brodé littérairement qu’on ne peut en manquer un mot ni un propos : Martine Desjardins, tout autant que Méduse, nous prend dans ses filaments.
Catégories :Littérature
J’ai bien noté ces bouquins
J’en ai 2 dans ma PAL pour les vacances
Méduse de Martine Desjardins et Nos cœurs disparus de Celeste Ng.
Pour les autres, je verrai plus tard !
Merci mon ami
Bonnes futures lectures, mon amie !
VEILLER SUR ELLE, livre lu en quelques jours, complètement addictif, MIMO et VIOLA sont des personnages inoubliables dans une Italie plus belle que jamais, à lire de toute urgence !!!
Nous avons quelques lectures communes ☺️
Quelle surprise 😉
Trois sont notés, dont celui de Jean-Baptiste Andréa déjà en attente dans ma PAL ! 😊
Merci Yvan de ces propositions toujours originales.
J’ai lu le Celest Ng un excellent livre !
Malgré toute ma rage, j’ai kiffé la dinguerie 😜
Bon, je suis en ordre, je les ai, mais pas encore lus ! Allez, yapuka 🙂
Bonjour, j’ ai noté “Le dernier étage du monde “de Bruno Markov qui semble apporter de la nouveauté pour cette rentrée. En lisant votre présentation, j’ imagine un scénario de film masi déjà le lire. bonne journée
effectivement ça ferait un excellent film !