AVIS DE LECTURE
Il ne fait jamais totalement nuit, ni trop froid dans les romans de Gilles Legardinier. Que ce soit dans le registre du feelgood ou de l’aventure, son ton est unique et réchauffe le cœur. J’ai commencé par mourir fait partie de ce second registre, avec un voyage qui nous emmène au bord des côtes écossaises.
Quel que soit le roman, le style, le genre, l’auteur reste fidèle à lui-même, à ses valeurs. Cette fois-ci, c’est une chasse au trésor à laquelle il nous convie, une histoire pleine de surprises et de rebondissements, avec la patte Legardinier qui imprime les dialogues.
Concilier
Oui, il est possible de concilier tension et rire, de développer un récit profond et étonnant tout en allégeant le propos par des joutes verbales qui déclenchent de larges sourires. Pas évident de trouver le bon équilibre avec de tels ingrédients, et pourtant l’écrivain y parvient haut la main.
L’énigme est prenante, il faut dire que Christopher ne sait rien de ce qui l’attend dans ce petit village du bout du monde, où tout le monde se connaît, où tout le monde s’épie. Avec une atmosphère pesante liée à un secret datant de plusieurs siècles.
La meilleure des définitions
Christopher vient d’hériter d’une maison et apprend très vite que les précédents héritiers ont tous trépassé suite à des « accidents » ou des maladies étranges. Lui-même ne s’en rend pas compte de suite, mais il évite de peu une balle alors qu’il n’a pas encore mis les pieds dans ce bourg perdu.
C’est bien là le Gilles que je préfère, celui qui m’emmène au-devant de mystères, me fait réfléchir à l’Histoire (avec un grand H) tout en m’emportant par son humour unique et absolument irrésistible. Voilà la littérature populaire dans sa meilleure des définitions, loin des clichés véhiculés par ceux qui la méprisent.
Dépassement
Raconté ainsi, on pourrait penser à un Cosy mystery, mais l’écrivain n’a pas attendu que cette mode émerge pour écrire ce genre de livres qui lui est propre.
Il le dit dans ses habituels, longs, passionnants et touchants remerciements / explications, même si ça peut sembler étonnant vu le sujet, c’est l’un de ses romans les plus personnels. Car, au-delà du côté mystérieux et ludique, c’est bien de valeurs humaines et de personnalité dont il est question. Avec l’auteur qui s’interroge sur ce qu’on est réellement au fond de soi, comment va-t-on réagir face à l’adversité, de quel bois on est fait.
Avec l’idée de dépassement de soi, une quête toute personnelle, mais qui ne peut se faire que bien accompagnée. C’est le sens de toutes ses histoires, l’importance des rencontres, fortuites ou écrites, simplement de passage ou pour longtemps. C’est le cas de Christopher qui va s’acoquiner avec une étonnante acolyte et devoir apprendre à lui faire confiance.
Etincelles
Ce duo est magique et fait des étincelles, un vrai feu d’artifice. Leurs échanges sont de jolis moments suspendus, drôles et émouvants, sans mièvrerie inutile. De vraies respirations dans cette intrigue qui file comme l’éclair. Quoi de plus logique dans ce coin perdu hors du temps.
J’ai commencé par mourir, un titre en forme d’énigme, parfait pour résumer ce roman de Gilles Legardinier. La magie opère à nouveau dans ce pur divertissement qui a le bon goût de mettre en avant de formidables personnages, et une histoire toujours surprenante. Un livre qui a une âme, assurément. Et du caractère aussi, à se questionner sur la manière de ne pas être dépassé par les événements, de ne pas sombrer. Loin de la malédiction qui porte l’intrigue, ce roman est une bénédiction, au plus près de l’humain (et c’est vraiment fun au possible).
Yvan Fauth
Sortie : 02 octobre 2024
Éditeur : Flammarion
Genre : Aventure ludique et humaine
Prix : 20 €
4ème de couverture
En débarquant dans un village perdu de la côte écossaise, Christopher Runyard est convaincu que sa présence n’est due qu’à un malentendu. Immédiatement subjugué par cette baie hors du temps, il ignore que, voilà des siècles, une tragédie s’y est déroulée au nom d’un secret qui n’a rien d’une légende. Depuis, l’onde de choc du drame n’en finit pas de provoquer rivalités et intrigues, chacun cherchant à s’approprier la clé du mystère. Ces derniers temps, les habitants meurent de façon suspecte, et Runyard est le prochain sur la liste. Pour survivre à cette énigme qui vire à la malédiction, il va devoir découvrir qui est digne de confiance, et répondre aux deux seules questions que nous devons tous nous poser un jour : qui sommes-nous au fond, et que valons-nous réellement quand la tempête se déchaîne ?
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Catégories :Littérature

J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Que j’ai ri ! Legardinier a un sens des dialogues assez exceptionnel. Un très bon cru ♥️
Merci pour te retour !
Il me fait bien envie celui-ci…
C’est Gilles 😉
Bonjour
Très envie de le découvrir comme tous ses précédents ouvrages.
Merci de votre retour
bonne future lecture alors, Karen !
Gilou ❤️ Je n’arrêterai jamais de dire que vous avez beaucoup de choses en commun.
Merci à toi pour la chronique 🙏 😘
Merci pour ta chronique…. je serai au rendez-vous de Gilles Legardinier 🙂
bon RV annuel !
Merci Yvan ! 🤗
Je le note pour bientôt 😉
bonne future lecture !
Je l’ai vu hier à l’émission « C à vous » sur FR5 et il était venu parler de son nouveau roman. Je vais le noter, en espérant qu’il soit mieux que « Le secret de la cité sans soleil » qui lui, m’avait déçu :/
tu verras que c’est vraiment fun 😉
J’espère, parce que j’ai foiré « dors ton sommeil de brute » et ça m’a fait chi** de le foirer, alors que tout le monde en dit du bien et a aimé. :/
décidément… retourne dans ton coin 😉
Oui, m’sieur, je l’f’rai pu, m’sieur ! Mais j’ai méga kiffé les guerriers de l’hiver ! Je pourrai avoir un dessert, alors ?? 😉
Tu l’as échappé belle ! Tu auras du dessert, s’il en reste 😉
Merci votre altesse chocolatière 😆
Je viens de le terminer et j’ai beaucoup aimé. L’ambiance, les dialogues, les personnages.Très chouette !
personne n’écrit des dialogues comme lui !