Clown(s) tueur(s), le retour. Décidément, ils sont pires que de la chienlit.
Après un premier épisode plutôt réussi, Un clown dans un champ de maïs, Adam Cesare revient avec un deuxième épisode se déroulant toujours dans le petite ville de Kettle Springs.
Un an après, les esprits sont encore marqués par la tuerie de masse qui s’y est déroulée. Le traumatisme est toujours bien présent, mais au fil du temps des comportements bien américains affleurent. C’est en creux, ce que pointera l’auteur à travers ce slasher (et à mon sens, son principal attrait).
A lire dans l’ordre
On est toujours dans l’ambiance immortalisée par les séries comme Scream ou Vendredi 13. Avec des tueurs masqués qui sèment la terreur et le sang. Aucune tromperie sur la marchandise. De l’horreur à l’état pur, jouant avec tous les codes attendus.
Un deuxième épisode avait-il vraiment du sens et un intérêt ? On va dire globalement oui avec quelques réserves, j’ai trouvé le premier plus réussi.
Qu’on soit clair, il faut impérativement les lire dans l’ordre, toute l’action tournant autour des rescapés de la précédente tuerie. Ne pas connaître les personnages n’a donc aucun sens.
A nouveau, l’écrivain prend le temps de poser ses jalons, de décrire l’ambiance, durant une centaine de pages. Tout se déclenche ensuite, sorte de dominos qui s’effondrent les uns après les autres.
Ce que ça dit de l’Amérique
La fin du premier avait ouvert une porte. Mais l’auteur est un malin, l’intrigue l’emprunte mais très vite prend une voie assez différente. Impossible d’en dire davantage, mais c’est suffisamment surprenant pour attirer l’attention du lecteur.
L’histoire tourne ensuite assez vite au grand guignol, un peu trop à mon goût. Vire à une sorte de guerre. Ceux qui aiment le genre en auront pour leur argent.
Ma curiosité s’est davantage portée sur ce que Cesare dit de l’Amérique, sur les raisons de ce déferlement renouvelé de violences. C’est le vrai bonus de ce roman, qui n’est pas qu’une bête accumulation d’horreurs.
Pour preuve, l’auteur ne tombe pas dans la facilité en matière d’écriture, les chapitres sont longs et travaillent des personnages incarnés, avec leurs différentes manières de gérer le stress post-traumatique.
Tout est business
Et surtout, il met en avant deux tares de cette société US, qui servent de socle à l’intrigue. Cette propension à faire de tout un spectacle et un business (un parc d’attraction a été ouvert à l’endroit même du précédent massacre).
Et, les raisons mêmes de ce nouveau (gros) dérapage sanglant, à chercher dans ce complotisme négationniste qui gangrène nos quotidiens. Autant dire que le roman est totalement ancré dans son époque. Qu’on se le dise, le danger vient d’internet !
Frendo est vivant ! Du moins dans sa représentation, à voir comme une iconographie de notre société autant qu’un pur moment de divertissement. Adam Cesare sait y faire, dans le genre.
Yvan Fauth
Sortie : 19 octobre 2023
Éditeur : Sonatine
Traduction : Justine Richard
Genre : thriller horrifique
Prix : 20,90 €
4ème de couverture
Encore plus sanglant, encore plus terrifiant, encore plus jouissif !
Sortie tout juste indemne de l’enfer de Kettle Springs, où elle a échappé aux vélléités homicides d’un clown démoniaque, Quinn peut enfin reprendre une vie normale en allant poursuivre ses études à l’université. Mais le répit est de courte durée. Un soir, lors d’une fête étudiante, un clown fait irruption pour s’attaquer à la jeune fille. Au même moment, un autre clown s’en prend à son père, resté à Kettle Springs. Quinn décide alors de retourner au milieu des champs de maïs, là où tout a commencé. Drôle de décision quand on sait l’horreur qui l’attend là-bas…
Frendo est de retour ! Après Un clown dans un champ de maïs, Adam Cesare met à nouveau dans le mille avec cet hommage irrésistible au cinéma d’horreur. Fans de Scream, d’It ou d’Halloween, vous allez être servis !
Catégories :Littérature
Là, pour une fois tu n’as pas réussi à me tenter…Merci 🙂
Pas pour moi non plus !
Mais merci pour la découverte
Bin moi je suis tenté 🙂
Mais bon j’avais bien aimé le premier opus, donc forcément je veux connaître la suite.
Comme les sagas horrifiques au cinéma, le premier film crée la surprise, les suivants se contentent trop souvent de faire du bis repetita.
bonne clownerie alors 😉
Là, pour le coup, pas pour moi !