Interview d’Antoine, Obscurae Librairie de l’Etrange, Strasbourg

Interview d’Antoine, le taulier de la librairie de l’étrange, Obscurae, basée à Strasbourg

Un endroit magique s’est ouvert depuis février 2023 à Strasbourg.

Une librairie formidable qui est autant un plaisir des yeux qu’une adresse immanquable pour tous ceux qui s’intéressent à l’Imaginaire : Fantasy, fantastique, science-fiction, horreur, littérature adulte comme jeunesse, vous y trouverez tous les bons flacons pour une formidable ivresse littéraire.

Mais pas que, cette librairie de l’étrange propose également de nombreux livres y compris de beaux volumes (et des goodies), concernant des thématiques aussi larges que l’ésotérisme, le paranormal, l’ufologie, la criminologie, ou encore le street-art…

Je suis tombé littéralement sous le charme de l’endroit, je pense n’avoir jamais vu une petite librairie indépendante aussi merveilleuse, une vraie ambiance ! Et avec un libraire passionné et fort sympathique.

Bref, tout y est réuni pour ceux qui aime vibrer à travers l’imaginaire.

L’adresse où trouver cette librairie : 10 Rue Munch, 67000 Strasbourg.

Venez pousser la porte avec moi, à la rencontre d’Antoine et de son antre.

Quelques mots pour présenter ta très belle librairie…

Obscurae est la première librairie dédiée aux littératures de l’Imaginaire ouverte à Strasbourg le 08 février 2023, date anniversaire de la naissance de Jules Verne (195 ans).

Les thèmes mis en avant sont : Fantasy, Science-fiction, Fantastique, Horreur, Esotérisme, Cosmologie, Ufologie, Funèbre, sans oublier la Jeunesse et le Young Adult.

Quels sont les avantages et atouts d’une librairie spécialisée, selon toi ?

Pouvoir trouver en un seul lieu tous ses thèmes préférés, bénéficier d’une expertise et d’une prise de risque plus importante dans les choix éditoriaux du libraire ainsi qu’avoir accès à un fond plus varié. C’est aussi un lieu où rencontrer des personnes partageant les mêmes passions.

Quelles sont les difficultés que tu as rencontré à lancer une librairie indépendante ?

Malgré un bon accueil lors de la présentation de mon projet auprès des institutions démarchées, (CIL, DRAC, REGION) je n’ai pas obtenu la subvention que j’avais demandée (20 000€), arguant un manque de formation, une absence de financement et des littératures s’adressant à un public de « réseau restreint », 3 arguments qui sont totalement erronés, d’où mon incompréhension.

La difficulté est venue de ce besoin de financement complémentaire, grevant la trésorerie (30 000€ empruntés à la banque, en plus des 70 000 du projet initial).

Pour le reste, entouré des bonnes personnes, je n’ai pas eu l’impression de galérer plus que ça.

La clientèle est-elle différente quand on est indépendant et spécialisé ?

Je pense que la clientèle s’attache beaucoup plus au lieu, à l’accueil, à la personnalité et aux choix du libraire, créant une relation de confiance et de confidences.

Les crises actuelles ont-elles un impact important sur les habitudes d’achat de livres ?

Effectivement, le livre n’est pas un achat prioritaire en ces temps de crise, d’autant plus que leur prix subit également l’inflation. Beaucoup attendent les fins de mois pour se faire plaisir. Le pass culture, lui, est une véritable aide pour les jeunes.

Comment faire ses choix de mise en avant de livres face aux sorties pléthoriques ?

Je crois assez en mon intuition et mes propres goûts qui sont souvent à contre-courant des effets de mode, preuve en est mon rayon funèbre 😉

Les lecteurs sont également en recherche de propositions personnelles.

Quelle place représente la littérature en grand format par rapport aux poches, dans ton activité ?

Je dirais que les poches ont la préférence des clients, pour leur prix (même s’il dépasse de plus en plus les 10-11 euros), mais ils peuvent aussi se laisser séduire par de belles éditions ou des collectors, très en vogue actuellement.

A côté des livres, que proposes-tu également (jeux, goodies…) ?

Je propose des jeux, des figurines, un peu de papeterie (des affiches, carnets et cartes), des tarots et oracles, et quelques jeux (escape game et jeux de rôle)

J’aimerais élargir mon offre, les idées ne manquent pas, mais cela dépend beaucoup de la trésorerie. Ce sont en effet des produits en achat ferme, sans possibilité de retour.

Quid du marché du livre d’occasion ?

Pour le moment je ne vends pas d’occasion, à la fois par manque de place et parce que la gestion est complètement différente du livre neuf. Mais ce serait une solution pour certains titres, dont des classiques, qui ne sont plus édités.

Tu proposes des rencontres et des animations, est-ce-que c’est indispensable pour faire vivre une librairie indépendante ?

Ce n’est pas tant important pour l’équilibre financier de la librairie (il peut même y avoir un certain risque quand le public n’est pas au rendez-vous) mais les évènements donnent de la visibilité, font se rencontrer les lecteurs et participent à l’identité du lieu.

Selon toi, est-ce primordial de s’inscrire dans le maillage culturel de la ville ?

Je ne pensais pas devoir m’y insérer en tant que librairie spécialisée mais les propositions viennent naturellement à moi, venant conforter l’idée que l’Imaginaire a bien sa place dans l’offre des librairies de la ville.

Je te laisse nous présenter deux de tes coups de cœur, une nouveauté et une pépite méconnue…

J’ai eu un coup de cœur pour « Le dernier des ainés » d’Adrian Tchaikovsky, publié dans la collection « Une heure lumière » de Le Bélial’. Ce livre est le parfait lien entre la fantasy et la science-fiction (également une porte pour les non-initiés de ces deux genres), à travers le point de vue des deux personnages principaux que tout oppose. Le chapitre central est magistral, racontant la même histoire en vis-à-vis : fantasy au travers de Lynesse la princesse, science-fiction dans les yeux de Nyr l’anthropologue terrien.

Ma pépite est « Malhorne » une tétralogie de Jérôme Camut. Elle n’est sans doute pas méconnue des passionnés mais je la revois trop peu sur le devant de la scène. L’histoire est merveilleuse et tous les ingrédients sont réunis : anticipation, aventure, suspense, réflexion, philosophie… Il devrait figurer parmi les grands classiques de l’Imaginaire français, voire mondial.

Un mot pour la fin ?

N’arrêtez pas de rêver 😉



Catégories :Interviews littéraires

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9 réponses

  1. J’irai faire une petite visite lors de ma prochaine incursion à Strasbourg, visiblement l’endroit vaut le détour, merci de la découverte!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      bonne future visite !

  2. Aude Bouquine – « Lire c’est pouvoir se glisser sous différentes peaux et vivre plusieurs vies. » Ici, je lis, je rêve, je parle de mes émotions de lectures, avec des mots. Le plus objectivement possible. Honnêtement, avec respect. Poussez la porte. Soyez les bienvenus dans mon univers littéraire.

    Une très belle librairie en effet ♥️

  3. Je rejoins fort le coup de cœur pour le dernier des Aînés ! (Et ça me fait penser que ça fait trop lgtps que je suis pas passée à Obscurae justement !)

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      ah c’est chouette si tu connais l’endroit. Oui il mérite qu’on le soutienne !

  4. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    Il va falloir que tu m’y entraine si je passe par Strasbourg mon ami ! 🤩
    Et Malhorne est un must pour moi aussi.
    Je suis d’accord il devrait être mis en avant plus souvent !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      oh oui, venez dans le coin qu’on vous fasse visiter !;-)

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