Matt Wesolowski tient un concept fort entre les mains. Arrivera-t ’il à tenir la distance sur plusieurs romans ?
Le disparu du Wentshire est le troisième roman à utiliser cette forme d’une retranscription d’un podcast à succès qui ressort un cold case de l’ombre. Non pas pour rechercher coûte que coûte le coupable, mais pour regarder l’affaire sous différents angles.
Six au total, six voix, six personnes qui apportent leurs visions des choses. Pour montrer à quel point rien n’est jamais évident, que la perception des événements peut grandement varier selon sa position et ce que l’on connaît de l’histoire.
Même recette, thème différent
Les deux premiers ont été de très belles réussites, l’auteur anglais trouvant l’angle et le ton pour une singularité de narration. Un vrai souffle d’air pur (et vicié) dans l’univers du thriller qui a bien besoin de renouvellement.
La recette est la même que pour Les orphelins du Mont Scarclaw et La tuerie Macleod, avec un sujet et une thématique sous-jacente différents pour que le principe ne tourne pas à vide. Cette troisième histoire parle encore d’un gamin disparu de longue date, mais avec un angle d’attaque différent.
Il serait criminel de trop en dire, mais il est question de manipulation. Ça tombe bien, l’écrivain est passé maître dans cet art, pas étonnant donc que ses personnages soient victimes ou coupables d’influence. Pour le pire, évidemment.
Psychologie fouillée
Tout tourne autour de la psychologie des protagonistes. Peu d’action pour ce genre d’intrigue, ce sont bien les ressentis qui priment, mais avec de sacrées surprises et révélations à la clé.
Même si la chute de ce troisième roman est plus prévisible et que je l’ai trouvée un ton en dessous des deux autres, la recette fonctionne toujours et le roman est prenant.
Le format est relativement court, 270 pages, parfait pour ce genre de récit. Et pourtant, l’analyse psychologique est fouillée, profonde. C’est la grande force de cette série qu’on peut lire dans n’importe quel ordre, les histoires étant indépendantes.
Sujet de société très actuel
Derrière la disparition, qui n’est presque qu’un prétexte, se cache un sujet de société très actuel, amené de manière sobre, sensible et avec beaucoup d’ingéniosité.
Avec Cette fois-ci, l’auteur appuie davantage sur l’ambiance, rendant ces forêts du Wentshire particulièrement étranges. Une atmosphère qui flirte avec le fantastique pour rajouter encore de la tension et du frisson.
Avec Le disparu du Wentshire, Matt Wesolowski montre qu’il en a sous le pied, et que son concept original n’est pas usé. Chacun de ses romans dégage un climat singulier, et sa manière de fouiller la psychologie force le respect. Venez vous faire manipuler !
Yvan Fauth
Sortie : 12 octobre 2023
Éditeur : Les Arènes
Traduction : Antoine Chainas
Genre : thriller
Prix : 14,90 €
4ème de couverture
Un enfant disparu, une famille dans le déni. Six témoins, six versions, où est la vérité ?
Noël 1988. En pleine forêt du Wentshire, Sorrel Marsden arrête sa voiture pour découvrir l’origine d’un bruit inquiétant. Lorsqu’il rejoint l’habitacle, Alfie, son fils de sept ans, a disparu. L’enfant n’a jamais été retrouvé. Il a été officiellement déclaré mort en 1995.
2018. L’énigmatique journaliste Scott King, auteur du célèbre podcast Six Versions, va tenter d’élucider le mystère qui entoure le drame. Il interroge les témoins, parmi lesquels Sorrel et son ex-compagne. Son enquête le mène au coeur de la forêt du Wentshire, lieu propice à d’étranges visions et hanté de créatures légendaires…
Comment Alfie a-t-il pu disparaître ?
Catégories :Littérature
Il faut vraiment que je lise un tome ! Effectivement, se renouveler dans ce genre là mérite bien que l’on s’y penche !
bonne future découverte 😉
Chaque nouvelle sortie me rappelle que je devrais tenter, mais ma pension anticipée a été refusée… (mais quelle idée d’épouser son patron 🤦♀️
ahahah ! Dur de faire des choix, devant la production pléthorique de romans, mais franchement, voilà un auteur qui mérite qu’on s’y penche
C’est bien noté 😊
Il va falloir que je me penche sur cette série !
La taulière de Collectif polar ne peut pas passer à côté 😉
Ben, la taulière elle fatigue, si, si :-/
Mais un jour je serai en retraire si on me prête vie et là je me vengerai de tout ce que je n’ai pas pu lire ! ;-P
la taulière devrait lever un peu le pied, ça ne lui ferait pas de mal !
C’est ce qu’elle fait :-/ Pas le choix