Voici une sélection de 5 romans noirs et d’anticipation, inclassables, publiés au premier semestre 2023 dans des collections de littérature générale, et mettant en scène des histoires étonnantes, noires et pleines d’émotions, et se déroulant dans un futur proche.
L’anticipation n’y est pas le sujet central, mais une projection de notre présent, pour mieux le comprendre, mieux le réfléchir. A travers des intrigues fortes et des personnages épatants.
5 romans qui marquent les esprits, à ne pas rater !
Charlotte Monsarrat – Les âmes fragmentées (Anne Carrière)
Ce roman est une bombe à fragmentation. Charlotte Monsarrat a une imagination explosive, mise au service d’émotions qui vont faire éclater votre cœur en mille morceaux à travers Les âmes fragmentées.
Pour qu’un livre sorte du lot, il faut déjà une bonne idée. Voilà le genre de sujet qui permet toutes les folies quand on sait le maîtriser. Cette idée est sublimée par un récit puissant, avec des personnages forts et touchants. Et une écriture au diapason.
On peut qualifier cette histoire de différentes manières, preuve qu’il est impossible de la ranger dans une seule boite. Anticipation, thriller psychologique, récit de l’intime, elle est tout à la fois.
Charlotte Monsarrat a su trouver le juste milieu et le juste ton, pour une expérience de lecture qui laisse des traces en mémoire.
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4ème de couverture
Dans un futur proche, les tournages de cinéma, trop polluants, ont été interdits. À la place, un procédé permet d’extraire les souvenirs de personnes décédées pour les monter en films éphémères qui durent le temps que la mémoire s’efface. Veronica, réalisatrice de filmémoires en panne d’inspiration, est condamnée à restaurer ses anciens succès pour gagner sa croûte. En dérushant les souvenirs d’un trafiquant de mémoires, elle découvre qu’elle a eu avec lui une relation amoureuse dont elle ne se souvient pas.
Aidée par sa compagne et sa mère, Veronica mène une enquête intime sur les traces de son passé. Pour retrouver son identité, elle doit recoller les morceaux de son âme fragmentée.
Noëlle Michel – Demain les ombres (Le bruit du monde)
De l’or entre les mains. Demain les ombres développe une idée magnifique, sublimée par le talent fou de Noëlle Michel.
Le roman navigue entre les lignes des genres littéraires, avec bonheur, suivant une voie de l’intime tout autant que ménageant le suspense. Tout sonne juste et plausible.
Cette histoire incroyable est l’occasion de questionner notre vraie place dans l’univers, tout comme de réfléchir à la notion d’altérité. Car le livre est une affaire de rencontres. Avec des personnages qui flirtent avec les (leurs) ombres. Et qui vont apprendre à accepter de ne pas tout contrôler.
Demain les ombres est un roman inclassable, si bien pensé qu’il fait palpiter toutes les fibres émotionnelles. Qui en met plein les mirettes, mais tout en subtilité. A la fois sombre, intimiste et vibrant d’humanité.
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4ème de couverture
C’est un clan d’humains. Ils chassent et cueillent, ils naissent et meurent, ils habitent des tentes de peau, ils peignent sur la paroi des grottes, ils perpétuent les légendes de leurs déesses et dansent autour du feu les soirs de fête. Leur univers est une forêt nourricière et, hormis les grands froids ou la maladie, ils n’ont à redouter que la Bête, qui rôde aux abords d’infranchissables Confins. Ils ignorent qu’un tout autre monde existe au-delà.
Cet autre monde, c’est le nôtre ou presque, couvert de villes grises de pollution et peuplé de Sapiens dont quelques-uns vont bientôt rencontrer leurs lointains cousins du clan Neanderthal…
Porté par un redoutable sens du suspense, Demain les ombres est un grand roman d’évasion nourri de considérations éthiques sur notre rapport à la nature, au divertissement, à l’autre, à la vie.
Isabelle Amonou – L’Enfant rivière (Dalva)
Avant les personnages, c’est l’environnement qui frappe. Fort. Dur. Vrai. Une région, une époque. Les bords de la rivière des Outaouais, sauvage, encore davantage dans ce futur très proche. Où le point de bascule a déjà fait glisser le monde sur une pente sans retour.
L’écrivaine fait preuve d’une sensibilité touchante au possible dans sa manière de nous plonger en alternance dans les esprits des deux personnages principaux.
L’occasion pour l’écrivaine de traiter de sujets puissants et émotionnellement chargés. On ne fuit pas si facilement ses origines, et la manière dont ses ancêtres ont été traités.
L’enfant rivière est un livre sublime autant que déchirant. Admirablement bien pensé, inventif, surprenant tout du long, émouvant au possible. Isabelle Amonou a un talent fou, cette histoire le révèle, la révèle.
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4ème de couverture
Il y a six ans, l’enfant a disparu. Zoé ne l’a quitté des yeux que quelques minutes, occupée à peindre la coque du bateau, mais voici son fils envolé. On a dragué le cours d’eau, étudié les courants, cherché en aval, la rivière n’a pas rendu le corps de l’enfant. C’est peut-être ce savoir amérindien ancestral qu’elle porte en héritage ou un instinct maternel féroce mais Zoé le sait, Nathan ne s’est pas noyé. Il vit, quelque part. Elle est persuadée que son fils se cache parmi les migrants qui ont gagné le Canada, poussés par le réchauffement climatique et la chute des États-Unis. Alors elle le cherche. Jumelles au poing, fléchettes tranquillisantes et attirail de chasse en bandoulière, elle arpente les paysages sauvages pour traquer les invisibles de la forêt.
Sur les bords de la rivière des Outaouais, dans un monde où la nature a repris peu à peu ses droits et ne cesse de clamer sa puissance, L’Enfant rivière nous conte l’histoire d’une quête et d’un combat. Celui d’une mère prête à tout pour retrouver son enfant et comprendre qui elle est.
Erin Swan – Parcourir la terre disparue (Gallmeister)
Je trouve qu’il souffle un vent de liberté dans la littérature anglo-saxonne post crise sanitaire de 2020. Comme une recherche d’un nouveau souffle, une envie d’ailleurs. Et la situation écologique ne fait que renforcer ce sentiment.
Il fallait oser imaginer une histoire se déroulant sur plusieurs siècles, débutant en 1873 dans l’Ouest américain pour pousser jusqu’en 2073 sur la planète Mars. Utilisant des chemins de traverse, avec les liens du sang comme ciment. Même s’il s’effrite souvent dangereusement.
Quel roman, aussi étrange que fascinant ! Où la créativité, l’inventivité, sont mises au service d’une lignée de personnages très marqués. Par la vie et leurs épreuves, autant que par leurs caractères forts. Des portraits inoubliables, même quand ils ne traversent le livre que durant quelques dizaines de pages.
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4ème de couverture
En 1873, Samson, chasseur de bisons fraîchement immigré, parcourt les Grandes Plaines, plein d’optimisme devant son nouveau pays. En 1975, Bea, adolescente enceinte et mutique, arpente le même paysage, et finit par atterrir dans une institution où un psychiatre s’efforce de déchiffrer ses dessins. En 2027, après une série de tornades dévastatrices, un ingénieur abandonne son existence routinière pour concevoir une ville flottante sur le site de ce qui fut La Nouvelle-Orléans, où il fonde avec sa fille poétesse une communauté de rêveurs et de vagabonds. En 2073, la Terre est entièrement noyée, et la jeune Moon n’a entendu à son propos que des histoires. Vivant sur Mars, elle s’interroge sur l’avenir de son espèce.
Parcourir la Terre disparue est l’histoire d’une famille, de celles et ceux qui, génération après génération, héritent d’un même rêve. Avec la même pugnacité et le même espoir, ils tentent de survivre sur une Terre qui se couvre lentement d’eau. Une aventure pleine de résilience et d’espérance.
Douglas Kennedy – Et c’est ainsi que nous vivrons (Belfond)
Ce n’est pas qu’un roman, mais une vision. Pas qu’une fiction, mais une anticipation. Douglas Kennedy regarde devant nous et imagine le futur, Et c’est ainsi que nous vivrons en 2045.
Rien de farfelu, ce roman d’anticipation est clairement un prolongement de ce que l’on est en train de vivre à travers un pays et un monde qui se désagrègent. Et où la remise en cause des droits fondamentaux est devenue la nouvelle norme.
La partie thriller offre son lot de surprises, et le contexte ambiant rend l’intrigue sacrément addictive et singulière.
Avec une intrigue prenante et engagée qui porte le propos tout en faisant défiler les pages devant nos yeux écarquillés. Pour mieux les laisser grands ouverts sur ce qui risque de nous attendre ? Un roman épatant et important.
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4ème de couverture
2045. Les États-Unis n’existent plus, une nouvelle guerre de Sécession en a redessiné les frontières.
Sur les côtes Est et Ouest, une république où la liberté de mœurs est totale mais où la surveillance est constante. Dans les États du Centre, une confédération où divorce, avortement et changement de sexe sont interdits et où les valeurs chrétiennes font loi. Les deux blocs se font face, chacun redoutant une infiltration de l’autre camp.
C’est justement la mission qui attend Samantha Stengel. Agent des services secrets de la République, cette professionnelle reconnue, réputée pour son sang-froid, s’apprête à affronter l’épreuve de sa vie : passer de l’autre côté de la frontière, dans un des États confédérés les plus rigoristes, sur les traces d’une cible aussi dangereuse qu’imprévisible.
Dans ces États désormais Désunis, Samantha devra puiser au plus profond de ses forces pour échapper aux mouchards de son propre camp et se confronter aux attaques de l’ennemi. Est-ce ainsi que nous vivrons ?
Catégories :Littérature
Oui tout public ! Mais les as-tu lus ? Tu avais dit que les livres à couverture bleue 🤣
y en a deux de bleu quand même ;-). Ben non, tu sais bien que je ne sais pas lire et que je ne regarde que les images !
Je le savais 🤣
Ça va vous deux ? On ne dérange pas trop ? 😅😘
Au temps pour moi Yvan, je t’ai vieilli d’un an avec le palindrome. 🤗
Ok moi je recherche de la littérature de l’imaginaire inclusive et du coup j’ai récupéré Demain les ombres. Je vais regarder pour les autres…
oui il faut le lire d’urgence ! On en parle bientôt de vive voix 😉
Ok, tu me diras tout cela en direct….Même s’il est déjà programmé 😉
c’est pour te surveiller, et vérifier que tu vas bien le lire 😉
Heureusement l’été arrive !
tu crois vraiment qu’on aura le temps de lire ? 😉
Non pas la semaine prochaine, mais après pour moi s’il y a moins de monde à la bibliothèque. J’en profiterai pour lire comme l’an dernier, j’avais bien avancé et tuer ma PAL ! 😉
chanceuse 😉 (enfin si on veut, sous ta fournaise)
Enfin on verra comme l’autre bibliothèque du 11e est fermée jusqu’à la fin de l’année, on a déjà plus de monde….Bon ça nous fait pas peur mais du coup peut-être pas de répit bien venue sous la verrière….
Adoré demain les ombres, j’ai l’enfant rivière et parcourir la terre disparue…moi je compte le nombre de femmes ou d’hommes et j’aime les couvertures bleues!😅
tu imagines le soucis des daltoniens ?!