Dans les brumes de Capelans – Olivier Norek

Ce n’est pas juste une quatrième enquête du Capitaine Coste. Pas simplement le retour d’un personnage marquant de la littérature policière.

Ce serait trop facile et faire injure à un Olivier Norek qui propose-là un thriller atypique et audacieux.

Différent

C’est le genre d’auteur qui a l’ennui pour horreur. Une bonne nouvelle pour lui comme pour ses lecteurs, chaque nouveau roman est le gage d’une surprenante découverte et d’une ambiance singulière.

Ce nouveau roman est donc TRES différents des précédentes aventures de Coste. Un capitaine qu’on retrouve délocalisé à Saint-Pierre, un minuscule bout de France à quelques encablures de Terre-Neuve. Une froide contrée et le seul territoire français d’Amérique du Nord.

Atmosphère glaciale assurée, par les températures comme par l’histoire.

Coste se trouve donc aux antipodes du 93 qui l’a révélé, très loin aussi de ses missions précédentes. Le voilà en résidence surveillée et sous secret défense.

Un caillou perdu qui lui permet de s’éloigner de celui qui est dans sa chaussure, qui lui a fait perdre la foi en sa précédente mission (et même la foi en l’homme). C’était cette nouvelle fonction ou le voir rendre sa plaque.

A l’aveugle

Norek aime se lancer des défis, avec un petit côté inconscient qui doit lui donner quelques sueurs froides. Il fallait oser imaginer une enquête presque à l’aveugle !

L’endroit, avec la particularité climatique de ce coin reculé, est un personnage à part entière de ce formidable thriller.

Durant une courte période de l’année, l’île se retrouve dans le brouillard complet, au point de ne pas voir le bout de ses doigts lorsque l’on tend le bras. C’est dans cette ambiance nébuleuse que va se dérouler le climax de l’intrigue.

Une énorme prise de risque et une gageure qui s’avèrent au final être une réussite totale.

Une intrigue sacrément bien pensée, où l’humain a une place prépondérante, même si c’est le contexte particulier qui dicte une partie des lois.

Coste se révèle être à sa place, lui qui s’est totalement refermé sur lui-même. Mais il va devoir ouvrir une brèche pour sauver la vie d’une jeune femme. Pour lui redonner vie, aussi.

Ecriture soignée

Rien n’est facile dans ce roman. Ce qui frappe dès les premières pages, c’est le soin tout particulier apporté à l’écriture.

Autre ambiance, autre manière de raconter. Après Impact et son style direct et rentre-dedans, ce nouveau roman est moins frontal. Et sa narration s’en ressent.

Norek a particulièrement soigné sa plume, léchée, poétique quand il décrit les paysages, plus subtile dans l’approche. Elle colle parfaitement avec l’introspection qui découle de l’intrigue. Gageons qu’il en étonnera quelques-uns avec ce talent-là.

Le roman est un vrai page-turner, mais qui appelle à varier parfois sa vitesse de lecture, avec certains passages qui donnent envie d’être relus tant ils sont expressifs et perlés.

Mais on ne change pas totalement d’un roman à l’autre, le lien reste la colère. Présente d’une autre manière, à travers des personnages forts et qui marquent les esprits. Vibrant d’humanité.

Dans les brumes de Capelans est un thriller à part, qui joue avec tous les codes du genre tout en se réinventant. Une stupéfiante réussite qui plonge le lecteur en mode survie.

Dans le doute, en plein brouillard. Mais avec un Olivier Norek en parfait guide d’aveugle. Tout simplement épatant et indispensable.

Lien vers mon interview d’Oliver Norek au sujet de : Dans les brumes de Capelans

Yvan Fauth

Date de sortie : 07 avril 2022

Éditeur : Michel Lafon

Genre : Thriller

4ème de couverture

Une île de l’Atlantique, battue par les vents, le brouillard et la neige…
Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense…
Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles…
La jeune femme qu’il y garde enfermée…
Et le monstre qui les traque.

Dans les brumes de Capelans, la nouvelle aventure du capitaine Coste se fera à l’aveugle.



Catégories :Littérature

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14 réponses

  1. A chaque fois Olivier me surprend. Par le thème, par le style, par l’intrigue. J’ai beaucoup aimé.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Moi aussi, il se challenge à chaque fois pour notre plus grand plaisir !

  2. Matatoune – Retraitée, je profite de ce nouveau temps libre pour lire, visiter et voyager et comme j'aime partager, j'ai créer ce blog : vagabondageautourdesoi.com. Venez y faire un tour !

    Difficile de ne pas se précipiter pour l’acheter après cette chronique 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Et rien ne doit te freiner 😉

  3. Vais encore devoir négocier un bout de rein. 😁 Merci à toi Yvan. 🙏😘

  4. Lord Arsenik – Noumea - Nelle-Calédonie

    Impossible de résister à l’appel d’Olivier Norek… il a grillé la priorité à tout le monde (faut bien qu’un gyrophare serve à qq chose).

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Quoi que, un gyrophare dans le brouillard c’est moyen efficace 😉

      • Lord Arsenik – Noumea - Nelle-Calédonie

        C’est pas faux… surtout que le brouillard en question est vachement dense.
        Sans surprise j’ai adoré ce bouquin… sauf la fin mais motus et bouche cousue !

  5. J’ai beaucoup aimé tous les autres romans d’Olivier Norek. Ceux sur le 93 en partie parce que j’y suis né et j’y vis. J’ai aimé tout particulièrement « Entre deux mondes » avec une vison très originale du sujet de Calais maintes fois abordé seulement du côté des seules victimes que sont les habitants de la jungle.
    Les brumes de Capelans, même si c’est habilement, ne fait finalement que raconter une énième histoire de tueur en série avec en face un policier qui se fait justicier par deux fois dans le roman. Je n’aime pas les justiciers. Ceux qui agissent en justicier dans la vraie vie me font peur. Les miliciens aux USA se vivent tels. Je ne peux accuser Olivier NOREK de cette dérive mais je n’ai pas aimé ce roman.

  6. Bonjour, je suis assez fan de Norek depuis sa trilogie qui se passe dans le 93. Dans les brumes de capelans, j’ai été contente de retrouver Coste. L’intrigue est bien menée mais je préfère sa trilogie. Bonne journée.

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