Une fois n’est pas coutume, je vous annonce la couleur dès le début : pour moi, vous avez là l’un des meilleurs thrillers de ces dernières années. Rien que ça. Dès son premier roman, Christophe Agnus réussit l’exploit de proposer un concentré de tout ce qui se fait de mieux dans le genre.
Une rythme haletant ne laissant aucune seconde de répit au lecteur sur 500 pages, des chapitres courts qui accentuent cette impression de touffeur, un scénario de dingue. Et puis, du fond. Pas juste pour la galerie, mais une vraie profondeur distillée avec intelligence, pour nourrir l’intrigue toujours plus intensément sans la surcharger.
La forme et le fond
J’ai lu tant et tant de thrillers depuis près de 40 ans que j’ai de plus en plus souvent l’impression d’avoir tout vu, et de lire trop de romans qui récitent les gammes du genre. Il m’en faut beaucoup pour être encore réellement surpris.
L’armée d’Edward m’a laissé sans voix, subjugué du début à la fin, étonné constamment, enthousiasmé dès les premières pages.
L’auteur a placé la barre très haut, il prend des risques, défie le lecteur et l’emmène dans une aventure qui va lui rester en mémoire. Par le fond autant que par la forme.
Imaginez une vingtaine de personnalités qui disparaissent sans laisser de trace, dont le président des États-Unis et un éminent membre du parti chinois, kidnappés dans des conditions rocambolesques. Des politiciens, mais aussi des chefs de grandes entreprises, et même un rappeur. Des gens qui étaient constamment sous surveillance, enlevés en même temps dans le monde entier.
Jouissif de bout en bout
Construit à la manière d’un 24 heures chrono mais sur plusieurs jours, ce techno-thriller va vous en mettre plein la vue, l’auteur faisant montre d’autant d’audace que d’imagination, en ayant mûrit jusqu’aux moindres détails de cette conjuration à grande échelle.
On pourrait croire à un livre d’un auteur américain reconnu, un genre de Michael Crichton sous vitamines, tant tout est minutieusement contrôlé. Avec une petite touche bien française qui fait la différence.
Le déroulé est proprement jouissif, maîtrisé de bout en bout. Fait pour divertir comme la meilleure des séries TV, moderne dans son approche. L’auteur n’invente rien dans la forme, mais raconte avec un sacré talent.
L’intrigue est totalement ancrée dans son temps et se révèle d’une vraie profondeur, engagée. De l’art d’utiliser le thriller pour faire passer des messages sans que jamais cela ne nuise au défilement du récit. Que ce soit les nouvelles technologies ou l’écologie, il serait criminel d’en dire davantage, mais c’est bien ce qui donne une âme à ce livre.
A la pointe
Je suis ébahi de voir à quel point l’écrivain a pensé son histoire avec tant de précision, a réussi à décrire des scènes jamais vues, incroyablement audacieuses, et abordant des concepts à la pointe de la technologie.
Pour un premier roman c’est impressionnant, même si Christophe Agnus n’est pas un jeune premier : ancien reporter, directeur de magazine, chef d’entreprise, désigné comme l’une des personnalités qui ont fait Internet, et auteur de livres autour de la mer. Ce n’est donc pas un hasard de voir les océans et l’eau être des composants importants de ce roman-là.
On sent l’auteur curieux de tout, avec des idées à la pelle, et une connaissance des nombreux sujets qui alimentent son récit et lui donnent corps.
Et, alors que c’est le rythme et les rebondissements qui alimentent la première partie de son histoire, il arrive tout de même à dessiner quelques personnages qui gagnent en substance au fil des pages.
L’armée d’Edward a tout du thriller parfait. Derrière le côté ludique omniprésent, la toile de fond est fouillée et les messages complètent le décor sans jamais alourdir le suspense. Christophe Agnus frappe un grand coup, une jubilatoire révélation qui le place dès son premier roman comme un auteur qu’il faudra suivre de près dans le techno-thriller.
Rejoignez l’armée d’Agnus, vous ne serez pas déçus du voyage.
Lien vers mon interview de Christophe Agnus au sujet de L’armée d’Edward
Yvan Fauth
Date de sortie : 10 février 2022
Éditeur : Robert Laffont
Genre : Thriller
4ème de couverture
La plus grande chasse à l’homme de l’histoire commence…
Elle pourrait changer le monde.
0 h 30 (heure de New York), localisation non renseignée
Au coeur d’une « war room », des jeunes gens, les yeux rivés sur leurs écrans, organisent une opération inimaginable.
8 h 04, Ubatuba, Brésil
Fernando Pereira de Almeida, sénateur et businessman, disparaît mystérieusement alors qu’il prend son bain de mer matinal.
11 heures, Jupiter International Golf Course, Floride
Le président des États-Unis se volatilise sous les yeux de ses gardes du corps et d’une foule ébahie au départ du trou n°1, comme si le sol s’était ouvert sous ses pieds…
Le même jour, vingt personnalités de premier plan – politiciens, hommes et femmes d’affaires, stars du rap ou de la télé – disparaissent subitement et de manière inexpliquée.
Qui se cache derrière ces enlèvements ? Quelles sont les revendications de cette secrète « armée d’Edward » ? Et que va-t-il advenir des disparus ?
Catégories :Littérature
Ça c’est de la chronique : un vrai partage d’enthousiasme ❤️. J’en suis au jour 3 et hier j’ai même rit (oui le président américain est très bien dans son genre !).
C’est proprement jouissif de le suivre dans ses “aventures” 😉
Alors là, je ne résiste même pas une seconde !
Une seconde c’est déjà trop 😉
😄
Quelle chronique enthousiaste. Bravo et merci à toi Yvan. J’aimerais bien voir ta tête quand tu es ébahi. 😉. Hop sur la whislist. Merci 🙏😘
Comment ne pas craquer devant une chronique comme celle-ci? Moi je ne résiste pas!
Alors là, on se doit de se précipiter dans la première librairie venue ! Trop alléchante, cette chronique !
Wow,je note a lire sans Hester,merci la chronique allechante 👍😍
Allez hop! De suite en Wish! 😁 Ton avis est trop enthousiaste pour qu’on y résiste 😁
Allez hop, comme les autres copinautes, je l’ajoute sur ma wish tout de suite et je sens déjà qu’il sera number one fin décembre 😆
Tu connais l’avenir toi ? Moi pas 😉
Oui, je sais que je mourrai un jour, voilà mon avenir que je suis sûre 😆
PS : vu ton intro, ça sent le top 5 😉
Mes romans préférés ces dernières années ne sont pas des thrillers. Mais c’est effectivement pas impossible 😉
Oui, en effet, on voit moins passer des thrillers chez toi, et quand il en passe, c’est de la bonne came 🙂 Bon, maintenant, je fais un pari, en rigolant, mais qui sait ??? 🙂
Effectivement , un livre d’une efficacité redoutable, d’un rythme haletant, d’une précision et d’une fluidité remarquables … Un seul bémol léger : le final un peu expédié …mais qui visiblement appelle ( nécessite) une suite qui en serait la justification ??… bravo.. la référence à 24 h chrono ( dans ses meilleures saisons ) est exactement ce qui vient à l’esprit et c’est parfait !
content de te voir enthousiaste ! Pour la fin, moi je l’ai aimé, elle n’est pas surjouée. Et oui il y a de la place pour une suite 😉
Bonjour,
Je savais que la fin allait laisser le lecteur… sur sa faim. 😉
C’était volontaire car je ne voulais pas une « happy end » ou même une fin tragique. Je voulais 1- signaler la survie du groupe 2- faire douter le lecteur (mais qu’ont-ils obtenu?) 3- faire passer l’idée que rien n’est évident, rien n’est simple, rien ne se fait en un coup, une fois, qu’on rentre dans un processus de long terme dont les premières briques ont été posées. Le but d’Omen est atteint: faire douter, démontrer que le roi est nu et nos systèmes imparfaits (mais corrigeables si on le souhaite!). Et, bien sûr, ouvrir la porte à une suite… 😉
Christophe Agnus
Pour moi correspond parfaitement à ces objectifs. Merci à l’auteur d’avoir pris soin de nous en dire davantage sur sa manière de voir les choses !
Merci beaucoup d’avoir pris la peine d’apporter cet éclairage ….et de nous laisser entrouverte cette porte vers une suite ….:-) !! bravo et merci encore !!
J’ai plus de rein. Mais le livre arrive demain. 😍😉