Dans les romans à l’ambiance apocalyptique, beaucoup d’auteurs développent les pourquoi et comment de la situation. Olivier Gallien a emprunté le chemin opposé.
Cendre
Une ville sous les bombes, du moins sa moitié, barrée par une frontière physique. Détruite. Plongée sous une épaisse couche de cendre, Dans la neige ardente.
On ne sait rien de cette guerre, de cette frontière, ni même d’où se déroule l’action. Quand à la période, peu de choses permettent de la situer dans le temps, sans doute un futur très proche, mais rien n’est moins sûr. C’est l’originalité de cette histoire.
Dès son premier roman, Olivier Gallien imprime déjà sa patte dans cette poudreuse mortelle. Roman court, 210 pages, chapitres concis. Un concentré brut et brutal, mais aussi par à-coups sombrement lyrique.
Deux personnages principaux, Hugo et Pauline, séparés par la démarcation, et qui tentent de se rejoindre. Trouver encore un but dans un monde terrifiant et presque mort. Donner du sens à ce qui est éteint, braver ce qui s’embrase.
A l’os
L’auteur écrit « à l’os », expression actuellement très à la mode. Mais qui correspond assez bien à cette plume-là et cette manière d’en dire le strict minimum. Suggérer plutôt que décrire, pour que l’imagination fasse une partie du chemin.
Cette manière épurée de raconter crée une ambiance atypique et fait se concentrer sur les deux protagonistes principaux. Et sur leurs actions chocs.
Dans ces ténèbres, au sens propre comme au figuré, chaque pas franchi est un avancée vers la terreur, une progression à travers l’enfer.
Écriture à l’économie ne veut pas dire sans âme, c’est tout le contraire. Le primo écrivain arrive à rendre poétique la frugalité, à faire émerger par intermittence des émotions qui s’en retrouvent renforcées. De plus en plus au fil des chapitres.
Le peu de lumière qui traverse ce récit se paye au prix fort, que le lecteur regarde les yeux dilatés. Moi qui aime habituellement le gras dans ce genre de récit, je dois dire que le versant « maigre » proposé par l’auteur vaut vraiment son pesant de sensations.
Olivier Gallien propose une expérience de lecture intense et cruelle. Une ligne sinueuse à la recherche d’un souffle de vie, dans ce pandémonium plongé Dans la neige ardente. Une voix à suivre.
Lien vers mon interview d’Olivier Gallien au sujet de “Dans la neige ardente”
Yvan Fauth
Date de sortie : 01 octobre 2021
Éditeur : Robert Laffont / Collection : La bête noire
Genre : Roman noir apocalyptique
4ème de couverture
Dans une ville à feu et à sang, deux êtres tentent de survivre.
Hugo se terre chez lui, retranché derrière une porte blindée. Il observe l’horizon partir en fumée. Jusqu’au jour où, poussé par le destin, il se décide à sortir et à traverser le chaos pour atteindre le cœur même du brasier.
Pauline a rejoint un groupe de révoltés, quelques jeunes réfugiés dans les tunnels du métro afin d’échapper aux bombardements. À bout de force, elle se résout à sortir, en quête d’air et de lumière.
Dans un univers dévasté, recouvert par une épaisse couche de cendres mortifères, chacun avance avec l’ardeur du dernier souffle, le vacarme comme boussole.
Catégories :Littérature
Voilà qui donne sacrément envie !
Je me noie dans ma bave. 😍😍 Je ne sais pas où la Bête découvre ses auteurs mais ils arrachent.
Merci à toi Yvan 🙏😘
oui, et c’est un roman vraiment différent de ce que la collection propose habituellement !
Il me tente bien celui-là !