Je dois vous faire un aveu… J’ai mis de côté Harlan Coben depuis quelques années, alors que par le passé (dès son premier roman publié en France) je l’avais suivi pas à pas. Aujourd’hui, j’ai voulu renouer avec ses romans pour la sortie de ce « Ne t’enfuis plus ».
Et qu’est-ce que j’ai bien fait !
Excellent cru
Thriller américain, ingrédients connus. On pourrait donc se dire qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil et que cette intrigue risque fort de tourner en rond, autour de cette histoire de disparition.
Sauf que, non seulement Coben est un ponte du genre, mais en plus cette histoire est fichtrement bien menée et réserve de sacrées surprises. Et malgré ce que pourrait faire penser le titre, il arrive même à se renouveler, en usant de chemins étonnants et en abordant des thématiques totalement dans l’air du temps.
Comme souvent, les liens familiaux sont au cœur de l’intrigue. Sauf qu’il faudra vous attendre à de surprenants secrets révélés, jusqu’à la toute dernière page (quelle fin !).
Il faut souligner le vrai travail sur la psychologie, en ne tombant pas dans l’excès de chapitres trop courts. Et sans chercher la facilité, avec ce choix de proposer plusieurs voix et donc de vrais personnages secondaires.
Broyés par le système
Et, malgré le genre du thriller de divertissement, il y a du fond indirectement traité. Avec l’image d’un pays que l’écrivain n’hésite pas à écorner.
L’histoire est celle de deux Amériques qui s’entrechoquent. La classe moyenne supérieure qui a trouvé sa place dans la société. Et l’autre face de la pièce qui représente les paumés, les pauvres et ceux qui ont perdu pied dans ce système qui broie des millions d’entre eux.
Le début du roman est également intéressant concernant un autre phénomène qui est capable de détruire quelqu’un d’une seconde à l’autre. Le personnage principal se retrouve au prise avec la folie des réseaux sociaux, à cause d’une de ses actions filmée par des quidams et qui devient virale. Comme essaie de le rassurer son avocat : « Cela passera, Simon, si on évite de jeter de l’huile sur le feu. Demain, après-demain au plus tard, les barjots se seront trouvé une autre cible. L’Amérique a une capacité de concentration proche de zéro ». Mais comme lui dit un autre protagoniste : « La perception l’emporte souvent sur la réalité »…
Gonflé, parfois
Oui, l’écriture de l’auteur est parfois incisive, tout comme les passages en lien avec la religion. Des dialogues entre deux personnages sacrément gonflés pour un roman mainstream américain.
Ne t’enfuis plus est vraiment un très bon cru dans le style. Aussi divertissant que prenant, aussi surprenant que percutant, un thriller qui fait sacrément bien le boulot.
Sa manière de décrire les événements et cet effet papillon qui aspire certains personnages sont maîtrisés. Harlan Coben signe un excellent roman, diablement surprenant par moment, avec des personnages attachants. A real good job !
Yvan Fauth
Date de sortie : 03 octobre 2019
Éditeur : Belfond
Genre : thriller
Traduction : Roxane AZIMI
4° de couverture
LES SECRETS NE MEURENT JAMAIS.
Une SDF dans Central Park.
C’EST VOTRE FILLE.
DISPARUE DEPUIS DES MOIS.
Elle fuit, elle a des ennuis.
VOUS VOULEZ LA SAUVER.
Bien sûr, qui n’aiderait pas son enfant ?
Mais vous ignorez que la rattraper, c’est la mettre en danger. Elle et tous ceux que vous aimez.
Catégories :Littérature
Ho comme ça me fait plaisir de lire un tel éloge sur l’un de mes auteurs préférés !!! Harlan Coben est souvent décrié, j’apprécie d’autant plus fortement ton analyse !!
je trouvais par le passé qu’il tournait en rond. J’ai laissé passer un peu de temps. Et là je le retrouve au top de sa forme et allant de l’avant. Excellent ! Content de te faire plaisir 😉
J’avais laissé tomber Harlan aussi, je trouvais que ses romans ne m’apportaient plus rien, comme toi, on tournait en rond, le chien se mordait la queue. Je pourrais y revenir, ce serait l’occasion, puisque tu le conseilles.
Promis, je ne m’enfuis plus ! Johnny chantait “Ne m’oublie pas” et maintenant, il va chanter, rien que pour toi “Ne t’enfuis plus” ♫ 😆
Ah, pourquoi pas ! Merci pour ce partage !
Merci ! Une analyse qui me donne aussi envie de relire Harlan Coben, que je trouvais un peu ” ronronnant ” depuis plusieurs livres … Une bonne surprise pour nous réveiller !
j’en lis un de temps en temps en général pendant les vacances celui-ci me tentait et encore plus arpès avoir lu ta chronique…