Caméléon
Tel un caméléon, il a la capacité de se fondre dans tous les styles du roman noir, avec une telle facilité qu’on a l’impression qu’il a écrit ainsi toute sa vie.
Sauf que ce caméléon est aussi reconnaissable entre tous. D’un paragraphe à l’autre, hop il se fond dans son environnement du moment, hop le revoilà avec son style inimitable. Un super héros de l’écriture, digne d’un Marvel.
Crow est le deuxième roman d’une trilogie sous le nom de Roy Braverman, après le thriller survitaminé Hunter. Oui, il aime bien les triptyques, il faudra psychanalyser ça un jour.
Un livre qui peut se lire tout à fait indépendamment, pas vraiment une suite, mais des personnages communs, comme une excroissance. Sauf que le style est sensiblement différent de Hunter.
Nature writing sombre et violent
Ce coup-ci, l’écrivain a voulu s’immerger dans le roman noir rural à l’américaine, un « nature writing » au fin fond de l’Alaska et au plus près de son animalité. La vraie, celle de l’ours ou de l’orignal, mais aussi celle des rednecks. De l’animal ou du bouseux, on ne sait d’ailleurs qui est la bête…
Et c’est là tout le talent de l’auteur : arriver à écrire et raconter une histoire comme s’il avait toujours vécu là-bas, comme s’il était lui-même issu de ce milieu. C’est proprement bluffant, on pourrait croire à un vrai roman américain.
Sauf qu’il y a la touche arménienne, celle qui fait que le caméléon a un aspect unique. La « Manoukian touch », avec ce côté décalé qui apparaît de-ci de-là dans les dialogues, et cet humour si particulier, totalement jouissif.
Scènes chocs
Crow est l’histoire d’une traque. A la recherche de deux prétendus serials killers, poursuivis par plusieurs groupes de personnages hauts en couleur.
La nature est omniprésente, écrasante et émerveillante, dangereuse. Roy Braverman fait ici dans le roman noir aussi naturaliste que violent. Et de la violence, il y en a ! L’auteur aime malmener ses personnages, surprenant le lecteur à chaque chapitre.
La construction du roman est joliment subtile, déroutante au début, immersive ensuite. Chaque chapitre est élaboré comme une scène choc, avec des passages vraiment mémorables. L’écrivain frappe fort, mais sans qu’on ne sache jamais où il va toucher. Certains passages se lisent les yeux exorbités, d’autres le sourire aux lèvres.
Crow n’est donc pas une vraie suite de Hunter, il est bien différent dans son approche (et encore meilleur, à mon sens). Si vous voulez voir un frenchy damer le pion aux Américains sur leur propre terrain, lire un roman noir violent et prenant au plus près de la nature, alors jetez-vous sur Crow. A vos risques et périls, c’est un voyage qui laisse des traces, même si vous risquez de devenir accrow.
Lien vers l’interview de Roy Braverman au sujet de “Crow”
Yvan Fauth
Date de sortie : 14 mars 2019
Éditeur : Hugo
Genre : Roman noir
4° de couverture
UNE CHASSE À L’HOMME HALETANTE ET SANS PITIÉ DANS LES PAYSAGES SAUVAGES DE L’ALASKA
Des déserts arides du Mojave jusqu’aux Brooks Mountains dans le nord de l’Alaska, du pays des crotales au territoire des ours et des loups, une chasse à l’homme haletante et sans pitié.
Traqueur ou traqué, homme ou femme, prédateur ou victime, peu importe : le système ne pardonne jamais. Surtout pas aux innocents !
Catégories :Littérature
Il me tente énormément, là, tout de suite…Pour le côté Nature Writing surtout…☺️
Encore une fois, un joli retour !
Faut y aller alors, c’est un voyage marquant
Moi aussi je suis tentée, et je le possède en plus ! Papa Nowel est passé 😉
Roy Braverman n’a pas la touche désespérée de ses confrères nature writers d’outre-Atlantique… et c’est pas plus mal. Sa griffe ne manque pas d’humour (noir) et a un petit côté barré que fait du bien par où ça passe.
exactement ! ça fait tout la différence
Sûrement intéressant!
Très impressionnée par Yeruldelgger que j’ai adoré, quel est le lien entre Ian Manook et Roy Braverman ? Un autre pseudo pour Manook ? J’aime la description des paysages par Ian Manook et son écriture si différente, personnelle que j’aime beaucoup. Merci pour ta réponse.
C’est le même bonhomme derrière tout ça 😉
Merci pour ta réponse Yvan. Depuis lors et en cherchant j’ai lu ce qu’il en était. Je l’ai ajouté dans ma liste. 🙂 J’ai vraiment adoré Yeruldelgger. Je n’ai pas aimé Heimaey quant au sujet. Le style je l’ai retrouvé en tous points. Pour Heimaey ce n’est qu’un avis personnel.
J’ai adoré ce roman, son humour, son message, son atmosphère ! Vivement la suite 😉 Car pour le coup je suis très curieuse de savoir comment il va faire :p
Et moi donc !!
Je lui ai posé la question à Lyon hihi il m’a dit que tout est prêt dans sa tête 😉 Avec ça on est avancé lol
Impossible d’imaginer ce qu’il a en tête, pas possible avec lui 😉
En effet ! Donc il nous reste à patienter une petite année
mercredi je vais publier son interview mais il n’a rien voulu dire sur le 3ème 😉
Le saligot !!! mdrrrr
Je ne sais pas pourquoi mais je n’ai pas encore lu les romans qu’il a signé sous ce nom. Peur d’être déçue peut être…manque de temps sûrement!
Tu chroniques à l’alsacienne maintenant? Tu mets des “Hop” partout, manque plus que le “la” 😉 😉
oui, c’est mes gènes qui parlent ;-). Franchement, faut le lire, c’est différent d’un Manook et à la fois on y retrouve cette plume étonnante qui est capable de muter
j’essaierai 🙂
Moi qui pensais que le “hop” était son côté marsupilami 😆
Ah non c’est typiquement alsacien. Ou alors c’est un marsu alsacien 😁
Je vais enquêter pour voir si il y a des Marsu en Alsace !
Je prendrai une photo un jour, dans la forêt alsacienne 😉
Oui, prends-nous des photos !!!! 😀