Marque de fabrique
Une marque de fabrique, ce qui ne l’empêche pas de jouer sur les tempos d’un livre à l’autre. Dans son précédent roman, Zanzara, il ne lâchait pas l’accélérateur. Cette fois-ci le rythme est plus syncopé.
La musique a souvent été présente dans ses romans. c’est un opéra en quatre actes qu’il nous propose cette fois-ci. Quatre parties qui ressemblent fort à un vrai jeu de pistes, toile d’araignée, faux semblants, trajectoires qui se croisent et s’entremêlent.
Rien n’est gratuit dans un « Colize » (© marque déposée, il existe des copies mais elles ne valent pas l’original). Tout est toujours minutieusement étudié, que ce soient les faits ou les émotions. Retranscrits avec minutie, et analysés avec une certaine distance qui permet de mieux comprendre.
Lanceurs d’alerte
Ce roman est une fois de plus inclassable. L’éditeur parle même de mélange de Noir et de Blanche, mais qu’importe le référencement pourvu qu’on ait l’ivresse des mots (maux).
Cette intrigue à plusieurs entrées parle de disparition. De secrets. Elle met également en scène ces journalistes lanceurs d’alerte qui permettent de mettre en lumière de nauséabonds dessous de table.
L’écrivain belge mélange fiction et réalité, comme il aime tant le faire. Non pas de vieux dossiers ici, mais des affaires brûlantes d’actualité. Et il nous met petit à petit les deux pieds dedans.
C’est la touche Colize, toujours relevée d’un humour pince-sans-rire inimitable. Une écriture à la fois posée et mordante, à coups de chapitres très courts où chaque mot est réfléchi. Pas d’enrobage inutile, l’auteur parle parfois plus avec les silences et s’amuse avec les styles d’écriture.
La réalité dépasse la fiction
Rien n’est simple dans les histoires de Paul Colize. S’il n’est peut-être pas le plus marquant de ses romans, ce treizième opus est sacrément prenant et diablement réussi.
Au-delà des apparences, il propose des personnages complexes et fait fi des conventions imposées par le thriller pour proposer un suspense à sa sauce. Et elle prend !
Un jour comme les autres n’est pas un livre comme les autres. Une nouvelle belle réussite par un Paul Colize égal à lui-même, c’est à dire inimitable. Une histoire complexe, des personnages forts. Une vraie vision du monde, avec un recul salutaire et un regard décalé grâce à cet humour subtil et mordant. Et la fin vous confirmera une fois de plus que décidément la réalité dépasse souvent la fiction…
Lien vers l’interview de Paul Colize au sujet de ce roman
Sortie : 07 mars 2019
Éditeur : HC Editions
Genre : Roman noir
4° de couverture
Un matin comme les autres, Éric Deguide prend les clés de la voiture, lance un dernier regard vers Emily, hésite et part sans se retourner. Depuis, réfugiée sur les bords du lac Majeur, Emily ne peut se résoudre à cette disparition, d’autant que la police semble avoir classé le dossier. Elle, continue de chercher des traces d’Éric, d’essayer de comprendre. Jusqu’au jour où Alain Lallemand, journaliste d’investigation au Soir prend contact avec elle. Lui aussi a connu Éric, et lui non plus ne veut pas se résoudre.
Catégories :Littérature
Salut mon ami, en cours chez moi. Un sacré jeu de piste qui mérite que l’on sa”croche un peu tant l’intrigue et la construction sont complexes. Un roman qui se mérite. Voilà ce que j’en pense pour le moment. Amitiés
En lecture
Sûrement passionnant!
Ça m’intéresse ☺️
Moi aussi ! Dès que je le trouve, je lui saute dessus ! (sur le roman, pas sur ce pauvre auteur)
J’aime les personnages complexes, il me le faut !
“mais qu’importe le référencement pourvu qu’on ait l’ivresse des mots (maux).”
J’aime cette phrase et j’aime cet auteur que je trouve “à part” dans le paysage noir.
Merci pour cette belle chronique mon ami 🙂
ça aurait pu être une phrase de toi, oui ahah 😉
rendons à Césat ce qui lui appartient mon ami 🙂 C’est toi qui l’a écrite 🙂
J’ai aimé tout ce que j’ai lu de cet auteur… mais j’ai aussi accumulé les retards.