Lectio Letalis – Laurent Philipparie

Quand on commence la lecture du roman d’un écrivain membre des forces de l’ordre, on part souvent avec des préjugés. On imagine que l’intrigue sera hyper réaliste et basée sur le vécu de l’auteur, très crédible en matière de procédure policière et judiciaire, très centré sur une enquête ancrée dans notre société actuelle.

Rigueur et imagination

Laurent Philipparie est officier de police depuis dix-huit ans. Lectio Letalis coche quelques unes de ces cases, mais s’éloigne complètement de la plupart. Une belle preuve que c’est bien un écrivain à part entière.

Oui, enquête il y a, et ses détails sont fiables à n’en point douter. Mais ce qui frappe dès les premières pages, c’est la part belle laissée à l’imagination. Qu’on est loin d’une investigation classique !

Imaginez-donc : il est question d’un livre tueur qui pousse ses lecteurs au suicide et d’un meurtre perpétré à l’aide d’un rapace.

Philipparie laisse libre court à sa fantaisie, tout en cadrant son propos. On se retrouve donc face à une histoire à la fois folle et pourtant menée avec la rigueur nécessaire pour la rendre crédible.

Ludique et prenant

C’est bien toute la force de ce livre prenant, qu’on lit sans vouloir le poser. L’idée de départ est fantasque, mais, croyez-moi, l’auteur retombe sur ses pieds.

Voilà typiquement le genre de polar qui assume pleinement son but : distraire. La plume est fluide, les personnages bien campés, l’histoire surprenante, le rythme tenu, et la violence maîtrisée à bon escient.

Un vrai bon bouquin ludique qui a de quoi contenter un large public (ne vous dites-pas que cette histoire semble trop dingue pour vous, elle est menée pour tenir la route, sans prise de tête).

Lectio Letalis est donc un polar qui sort des sentiers battus mais qui a de quoi apporter de belles heures de divertissement tout public. Laurent Philipparie a pris des risques avec une telle histoire, mais son amusement manifeste à la mener est clairement communicatif. Ludique, captivant et une vraie histoire sur le pouvoir de la littérature.

Lien vers l’interview de Laurent Philipparie au sujet de ce roman

Sortie : 17 janvier 2019

Éditeur : Belfond

Genre : Polar

4° de couverture

Paris. Un assistant d’édition tout juste embauché se tranche les veines à la lecture du premier manuscrit qui lui est confié. C’est la troisième fois, en quelques semaines, que le même scénario-suicide se produit dans cette maison d’édition.

Bordeaux. Le lieutenant Gabriel Barrias, ancien indic devenu flic, enquête sur l’assassinat atypique d’un psychiatre massacré par un rapace, dans son cabinet, en pleine consultation.

Deux affaires éloignées en tout point, et pourtant. Un nom apparaît des deux côtés. Celui d’Anna Jeanson, qui fut, dix ans plus tôt, l’unique survivante d’un suicide collectif survenu dans une secte dressant des animaux à tuer.

Un livre et des oiseaux qui tuent, personne ne pourrait y croire. Mais sous la plume de Laurent Philipparie, capitaine de police, tout est si vrai que c’en est effrayant.



Catégories :Littérature

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8 réponses

  1. Un que je note…merci

  2. Lord Arsenik – Noumea - Nelle-Calédonie

    Je me l’étais noté et je l’ai récupéré… Puis l’avis mitigé de la Belette Cannibale a quelque peu refroidi mes ardeur et voilà que tu viens tout foutre en l’air 😀

    • belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

      Mon dieu, les mauvaises langues vont dire que je refroidis les ardeurs des mecs, ma réputation va en prendre un coup… 😆

      J’avais coincé sur le style d’écriture fort imagé de l’auteur, les répétitions, les trop grosses fêlures des personnages et le fait que le grand méchant avait tout d’un guignol et rien d’un méchant de grande envergure, comme on est en droit de l’attendre.

      Mais ceci n’est que mon avis 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      chaque avis est différent, c’est un bon moment de divertissement, surement qu’elle en attendais davantage

  3. Il est dans ma PAL, du coup je pense que je vais le lire.

  4. Bonjour
    Emballé par une bonne partie de la lecture, puis le soufflé est retombé par la construction de la fin.
    C’est vraiment dommage

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      L’idée première est excellente et bien menée, pas évident de reste au même niveau tout du long. La fin m’a convenu.

Rétroliens

  1. Interview – 1 livre en 5 questions : Lectio Letalis – Laurent Philipparie – EmOtionS – Blog littéraire

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