La fiction : 08 février 2018, sortie en France du roman noir Jake qui parle d’une tuerie de masse dans un lycée.
Forte sensibilité sans voyeurisme
Même routine ? Pas vraiment. Là où l’actualité se focalise sur les faits (et le sensationnalisme), Bryan Reardon nous rappelle, qu’en dehors de l’horreur des chiffres, il y a des hommes et des femmes qui souffrent. Sans pathos, sans voyeurisme déplacé, mais avec une forte sensibilité qui touche le cœur et les tripes.
Simon Connolly, père au foyer de deux adolescents, situation qui reste encore marginale de nos jours. Jusqu’au jour où son fils disparaît dans la nature suite à une tuerie dans son lycée. Un tueur y est mort, copain de Jake lui-même soupçonné d’avoir collaboré à la fusillade.
Le récit se découpe entre passé et présent. Les tranches de vies du jeune Jake, gamin réservé, alternent avec l’immédiateté des scènes post-carnage.
Troublant
Jake est un roman inoubliable, pour plusieurs raisons. Par son parti pris de ne jamais décrire la tuerie de masse dans le détail ; ce n’est pas la raison d’être de ce roman. Par sa volonté de nous faire vivre au plus près les émotions du père. Par l’écriture incroyablement empathique de l’auteur.
Lorsqu’une tragédie comme celle-ci entre dans une famille, c’est le chaos. Il est bon parfois aussi de se focaliser sur les victimes collatérales. Finding Jake (titre original) vous fait partir à la recherche du fils, mais aussi à sa découverte à travers les yeux de son père.
335 pages. Un tiers pour entrer dans l’histoire, un autre pour s’identifier aux personnages, un dernier pour vivre littéralement le récit. A la fin, vous ne lisez plus, vous ressentez. C’est dur, émouvant au possible, tellement fort et si bien vu.
Par certains cotés, je me suis reconnu à travers le personnage du père dans son quotidien, avec sa manière de trop réfléchir et d’imaginer des conséquences dramatiques concernant des banalités. Troublant. Et que dire de ce garçon timide qu’est Jake, comme si son caractère réservé devenait subitement une maladie honteuse à l’aune du drame… (surtout dans la société américaine actuelle). Homme ou femme, il me semble impossible de rester de marbre face à ces protagonistes.
Larmes
L’auteur ne cherche pas à polémiquer, ni à expliquer ces tragédies à répétition que vit l’ex plus grand pays au monde. Jake (le livre) est aussi un instantané d’une société malade, où on stigmatise les parents sans chercher à les comprendre et où les émotions sont exacerbées par les médias sans que jamais la recherche de la vérité n’entre en compte.
Voilà une lecture à fleur de peau, un roman noir avec une vraie lumière à l’intérieur. Avec la pire noirceur aussi. Ça ne m’arrive presque jamais, malgré mes nombreuses lectures : mes larmes ont coulé durant les derniers chapitres, sans qu’il me soit possible de les retenir. La preuve que ce livre est vrai et que sa manière de raconter cette histoire est terriblement humaine.
Jake est un roman que vous n’oublierez pas, s’il vous reste de l’amour pour votre prochain. Avec ce qui n’est que son premier roman, Bryan Reardon risque fort de vous faire ressentir des émotions marquantes.
Jake est un roman noir sûrement, un très bon roman surtout, de ceux qu’on peut conseiller à tous les lecteurs tant les émotions ressenties y sont universelles.
Sortie : 08 février 2018
Éditeur : Gallimard / Série noire
Genre : Roman noir
Traduction : Flavia Robin
Ce que j’ai particulièrement aimé :
Le parti pris narratif
Le personnage du père, marquant
Les émotions fortes, l’empathie ressentie
4° de couverture
Simon Connolly est l’heureux père de deux enfants, Jake et Laney. Certes, la situation de cet homme au foyer est pour le moins originale et Simon n’est pas toujours très à l’aise dans ce rôle. Mais, cahin caha, la famille coule des jours paisibles? Jusqu’au jour où Doug Martin-Klein, un gamin associable dont Jake est le seul copain, tire sur plusieurs adolescents avant de se donner la mort.
Les survivants et les blessés sont peu à peu évacués mais Jake est introuvable. Et très vite soupçonné d’être le complice de Doug.Commence alors pour Simon une véritable descente aux enfers. Comment une chose pareille a-t-elle pu arriver ? Comment a-t-il pu ne rien entrevoir du drame qui se profilait ? Jake est-il coupable ? Où est-il passé ?
Catégories :Littérature
Après comment tu veux que l’on fasse pour résister à une telle chronique?
Moi je ne peux pas : Direct en Wish…
Merci pour ce moment d’émotions.
On ne résiste pas, c’est interdit 😉
Ok, on fait ça alors, direct en wish avant de passer en PAL, et ensuite dans mon planning ultra serré! 😉
Il est court, il se lit vite 😉
Long ou court, je suis ensevelie quand même sous les pages…Ça ne va pas me convaincre plus, mais c’est le flot d’émotions qui m’attire (comme DAB)….
♫ résiste, prouve que tu existes ♪
C’est quand que tu t’inscris à The voice ?
Moi non plus je ne résiste pas et pour me venger de cet ajout, je vais chanter !
♫ Hit the road Jack and don’t you come back no more, no more, no more, no more ♪
Si tu y vas je viens la fée 😊
😉
Motivation supplémentaire 😉
J’étais déjà motivée, seules les fées vont devoir poser leurs poussières sur ses jours pour que j’arrive à me libérer…Pour Lyon, c’est rapé déjà, à mon immense regret….:(
Zut…
zut et rezut….:(
En même temps, Lyon c’est moins sympa que Mulhouse 😉
Tu essayes de me remonter le moral là?
Ben oui, j’essaie
Vu le nombre de critiques enthousiastes (dont certaines émanant de blogueurs que j’estime), j’ai décidé de le caler en priorité dans ma PàL… Bon Ok, j’avais déjà pris la décision avant de te lire mais ça ne fait que confirmer que j’ai fait le bon choix 😀
Je ne suis qu’un marteau qui enfonce le clou 😉
Cela donne envie comme d’habitude !
Whaouuuuh avec une telle critique je me le note 🙂
un livre à lire avec le cœur
Je suis tentée suite à cette jolie critique et surtout par le thème du roman. Merci de l’avoir porté à mon attention 😉
ça en vaut vraiment la peine ! Bonne future lecture
Terminé à l’instant, sujet brulant traité avec intelligence et sans pathos débordant, le choix du père comme narrateur est très intéressant. Un roman originalement poignant et émouvant.
voilà qui est bien résumé. Oui, le point de vue choisi fait toute la différence et la fin est poignante