Chrystel Duchamp a horreur de l’ennui. Ça tombe bien, les lecteurs aussi. Quatre livres, quatre ambiances, et autant d’histoires bien différentes. L’île des souvenirs est une nouvelle démonstration que le terme « polar » regroupe bien des univers.
Si vous connaissez déjà l’autrice, et que vous l’appréciez, mon petit conseil d’ami est de ne pas lire la 4ème de couverture, qui en dit beaucoup trop. Mais malgré ce résumé, je peux parier que votre lecture différera de vos attentes.
Au plus près de la psychologie
Comme avec son précédent roman, Délivre-nous du mal, c’est la construction qui questionne et étonne. Plutôt atypique, rendant cette intrigue bien plus surprenante qu’une simple enquête policière.
Plusieurs angles, différentes approches, le récit se greffe au plus près de la psychologie. Sans doute le mot clé de cette nouvelle histoire qui va torturer les cerveaux des personnages et du lecteur, creuser dans les tréfonds de l’âme humaine.
Le sujet général a beau avoir été usé jusqu’à la corde, Chrystel Duchamp a trouvé une approche suffisamment personnelle pour que la curiosité ne faiblisse pas, tout au long de ce roman court mais intense.
Les protagonistes se dévoilent, le présent fait résonner leurs passés, et cette histoire s’avère au fil des chapitres bien d’avantage qu’une banale affaire de séquestration.
Briser les cadres
Avec quelques idées assez surprenantes dans la deuxième partie, et un final maîtrisé avec art. Où jusqu’au bout le lecteur va croire qu’il a tout compris…
En parlant d’art, en filigrane c’est un sujet également présent, qu’on avait déjà retrouvé par le passé chez l’autrice, jusqu’à cette intéressante couverture, réinterprétation d’un classique de la peinture. Qui aura son importance.
Le suspense est bien présent, mais pas que. Les recherches documentaires en lien avec la psychologie sont nombreuses, faisant varier le rythme. Pour ceux qui sont aussi curieux de s’interroger sur les méandres de la psyché, c’est une intéressante source d’informations.
L’île des souvenirs est un thriller sacrément efficace qui arrive à sortir de la norme grâce à sa construction, et qui puise au fond de la psychologie. Chrystel Duchamp est décidément une écrivaine qui a du talent, et une volonté louable de briser les cadres parfois trop établis du polar. Qu’elle continue à se lâcher, c’est bien ce penchant-là qui lui permettra de marquer sa singularité.
Lien vers mon interview de Chrystel Duchamp au sujet de “L’île des souvenirs”
Yvan Fauth
Sortie : 09 mars 2023
Éditeur : L’archipel
Genre : Thriller
Prix : 20 €
4ème de couverture
Quand Delphine se réveille dans un lieu inconnu, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière, qu’elle connaît. L’une des deux ne survivra pas à l’horreur. L’enquête confiée à la Crim n’avance pas assez vite aux yeux de l’opinion. Et pour cause : la mémoire de la rescapée est un véritable champ de ruines…
Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d’une famille bourgeoise, elle tente de s’affranchir de son éducation en écumant bars et boîtes de nuit. Au cours d’une soirée, elle suit une ombre mystérieuse jusqu’à sa voiture…
Quand elle se réveille dans une maison abandonnée, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière.
L’enquête confiée à la Crim’ n’avance pas assez vite aux yeux de l’opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l’aide d’un profiler et d’une psychotraumatologue.
Qui est cet homme en noir, qui hante les souvenirs confus d’une des captives ? Pourra-t-on exhumer de sa mémoire les fragments qui mèneront au coupable ?
Une fois de plus, Chrystel Duchamp surprend par une intrigue des plus originales, et un épilogue aussi glaçant que retors !
Catégories :Littérature
Comme cette chronique me fait plaisir ! Tu sais à quel point j’aime l’auteure mais, en toute objectivité, ce livre est vraiment très très bon ! 😊
une belle personne, un joli talent, on est d’accord 😉
Rhaaaa, il me le faut !!! 😉
J’en ai un dans ma pal. Il faut que je le remonte. Merci à toi Yvan pour la chronique ( ma whislist parle de divorce 🤣)
“la 4ème de couverture, qui en dit beaucoup trop.” C’est le cas tellement souvent !
Un roman qui est récemment entré dans ma liste d’envies et que j’ai hâte de découvrir. D’autant plus que je ne connais pas encore l’autrice.😊
Argh, moi aussi il me le faut et j’écouterai ton conseil et ne lirai pas le 4ème de couverture, puisqu’il en dit trop… 🙂