Interview Patrice Gain – Les brouillards noirs

1 livre et 5 questions pour permettre à son auteur de présenter son œuvre

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger

Interview PATRICE GAIN

Les brouillards noirs

Editeur : Albin Michel

Sortie : 01 février 2023

Lien vers ma chronique du roman

C’est l’histoire d’un père rongé par la perte, qui se lance à la recherche de sa fille, avec ce qui ressemble vite à une quête…

C’est l’histoire tragique d’une douleur qui resurgit soudain, inapaisable. La quête d’un père qui est passé à côté de la vie de sa fille et qui court derrière l’enfant qu’elle n’est plus et la jeune femme inconnue qu’elle est devenue. Les îles Féroé sont les témoins du drame qui se joue, terres aussi belles qu’austères.

Le grindadráp est une tradition qui perdure encore de nos jours, malgré sa barbarie…

Le grindadráp s’inscrit dans la tendance actuelle qui est celle d’un réenracinement dans les traditions. Peut-être est-ce dû à une forme de désenchantement du monde…

Ce qui est marquant avec cette tradition, comme avec toutes celles du même acabit, dont la corrida, c’est qu’elles se perpétuent sur fond de repli identitaire.

De tels lieux ne peuvent que marquer fortement de leurs empreintes la manière de raconter une histoire…

C’est la raison pour laquelle je place mes personnages au centre d’une nature pas toujours bienveillante (elle n’a de fait pas d’états d’âme, elle n’a que ceux que l’on veut bien lui prêter) et je les regarde interagir. L’environnement, la saison, la météo du moment sont autant d’éléments qui influent sur la psyché des personnages et donc sur le texte. J’aime introspecter les relations de l’homme avec un univers dont il ne maîtrise pas les codes.

C’est aussi l’occasion pour ce père de faire des rencontres marquantes, au sein de ce peuple pirate tout comme dans le milieu militant…

Bien sûr. Dans sa quête pour retrouver sa fille Maude, Raphaël va croiser des hommes violents, prêts à tout pour défendre leur cause, mais aussi des personnages plus solaires, comme Martha, militante canadienne, Úlvur, le berger de Svinoy ou encore Niels, l’artiste peintre. Eyvor aussi, femme meurtrie qui a une position différente de celle des militants de l’ONG Ocean Kepper sur les grindadràps. Elle est un peu la voix des Féroïens. Je n’aime guère les postures trop manichéennes.

Le roman noir est-il, pour toi, un excellent vecteur pour aussi informer et dénoncer ?

Le roman noir a effectivement pour lui de ne pas craindre d’aborder les abominations. C’est aussi le moyen de véhiculer des idées, mais ceci est valable pour la littérature en général. Un roman noir c’est un voyage intérieur, une histoire intime qui donne à voir le monde comme il tourne.



Catégories :Interviews littéraires

Tags:, , , ,

3 réponses

  1. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    Je vous lirai messieurs avec attention, croyez-moi quand j’aurai lu le dernier livre de Patrice Gain 🤩

  2. Merci pour ce bel échange. 🤗😘

Rétroliens

  1. Les brouillard noirs - Patrice Gain - EmOtionS, blog littéraire

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.

En savoir plus sur EmOtionS, blog littéraire

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

%%footer%%