A l’époque, Coluche aurait dit, c’est l’histoire d’un mec… Sauf qu’elle n’a rien de drôle. C’est celle d’un gars qui a perdu pied, lancé sur une pente dangereuse ; dérapage incontrôlé.
C’est une virée en 1978, époque que Michaël Mention n’a pourtant pas connue mais qu’il décrit de telle sorte qu’on s’y croirait.
Franck a vu sa belle et tranquille vie s’écrouler d’un coup. Sa gamine se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Victime d’un braquage qui a mal tourné. Depuis, il n’existe plus qu’à travers une obsession, retrouver le responsable de cette mort injuste. De sa fille. De sa fille. De sa fille !
Son absence est omniprésente. Depuis qu’elle n’est plus là elle est partout, tout le temps.
Douleur. Douleurs. DOULEUR. La vengeance comme seul moteur. Doux leurre à penser l’étancher en se transformant en bagarreur.
Ce n’est pas juste une descendre aux enfers, car l’obsession de Franck va le pousser à l’aventure. Une aventure humaine et une expédition hallucinatoire qui prend une direction sacrément surprenante. La quête de l’assassin se transforme en quête de soi, à son corps défendant.
Le nouveau roman du génie Mention est un livre de genre qui ne fait pas genre. 350 pages qui vous collent à la peau et vous balancent des mandales à répétition. Une putain de lecture hallucinante. Férocement noire, ténébreusement nihiliste.
Mais qui procure aussi des émotions à vous flanquer la chair de poule, à l’image de ces dialogues père-fille (morte) qui traversent le récit tout du long.
Un roman que j’ai lu au ralenti. Rarement, j’ai lu aussi lentement un roman. Parfois en devant faire des pauses ; indispensables. Besoin de respirer ; lecture en apnée. Pour revenir ensuite me gorger de ces mots, à savourer goulûment, à dévorer doucement ; paradoxal.
Une lecture qui demande de l’investissement, et une envie de ne rien lire de tiède.
Sans l’ombre d’un doute, un des meilleurs livres d’un auteur que j’admire plus que tout. Dont il parle comme de son plus personnel.
En matière d’écriture, comme le parangon de son talent. Je le sais depuis longtemps, personne au monde n’écrit comme lui. Personne. Ce roman en est une immarcescible confirmation.
Les gentils, du Michaël Mention pur jus. Ça gicle et éclabousse, violence et talent entremêlés. Un texte noir bourré jusqu’à la moelle d’émotions fortes, de phrases à relire, à relire et à relire. Pour sortir essoré de cette expérience de lecture singulière.
This is the end, My only friend, the end.
Cult of the damned…
Lien vers mon interview de Michaël Mention au sujet de “Les gentils”
Yvan Fauth
Sortie : 02 février 2023
Éditeur : Belfond
Genre : Roman noir
4ème de couverture
Avec sa voix si singulière, son style ciselé, Michaël Mention signe un roman radical tout en rythme et en émotions pour conter le plus insoutenable des deuils, la plus viscérale des vengeances, et peindre le portrait d’un homme et d’un monde qui vacillent.
Sur les routes de l’enfer…
Ça hurle, ça cogne dans la tête de Franck. Six mois que sa fille est morte dans un braquage à Belleville. Six mois qu’il attend l’arrestation du coupable. Mais rien, aucun suspect, aucune piste, et les flics semblent avoir lâché l’affaire.
Alors Franck ratisse les bas-fonds de Paris, finit par trouver un vague indice. Il largue tout et embarque dans sa R5 pour un trip halluciné à la recherche de sa proie : un tox’ avec un tatouage « Anarchie ».
Jusqu’où iriez-vous pour venger la mort de votre enfant ? Franck, lui, va loin, très loin, jusqu’en Amazonie, pour traquer un meurtrier parti racheter sa conscience dans un mystérieux camp de hippies. Mais dans cette jungle où la violence est partout, la folie de Franck va se heurter à des âmes plus extrêmes encore…
Catégories :Littérature
Outch, un uppercut à 6h du mat’, tu y vas fort là, mais c’est efficace : maintenant j’ai envie de le lire, le bouquin !
il n’y a pas de raison que je ne vous fausse pas ressentir l’uppercut de votre côté, je suis partageur ;-). Merci pour ton enthousiasme !
Tu pourrais être slammeur à tes heures perdues 😉
J’adore tes jeux de mots
Oui, ça tabasse fort ce livre ❤️
A chaque fois les livres de Menton me donnent des ailes 😉
Pas la peine de préciser que c’est clair qu’il me le faut, vu cet avis et sachant que j’ai découvert et adoré sa plume dans le recueil de nouvelles “toucher le noir” (si ma mémoire est bonne !).
Et pan dans la tronche. Et bim et bam. Vous êtes en osmose tous les deux avec Aude. Merci à toi Yvan 🙏😘
Je suis dedans et j’en prends plein la tronche aussi.
Et c’est vrai, comme toi je suis en apnée et heureusement j’arrive à en sortir, difficilement il est vrai, pour reprendre mon souffle.
Et puis je replonge dans l’univers noir de Franck et de Michäel !
Encore une mention excellente pour notre génial auteur et son talent !
ce mec est un génie, hein 😉
Il y a longtemps que je le dis, oui ! 😛
Super, je le lirai avec une bouteille d’oxygène, alors !! <3