Voici une sélection personnelle des sorties littéraires de janvier et février 2023, qui ne se veut absolument pas exhaustive et est uniquement le reflet de mes goûts et envies.
Une sélection éminemment intime, volontairement orientée, faite de nombreux choix. J’ai encore davantage envie d’évasion, de singularité, de profondeur et de créativité ! Sans me préoccuper de l’étiquette qu’on veut coller à ces livres.
Cette liste sera affinée et complétée tout au long de ses prochaines semaines. Elle se veut vivante.
Vous verrez que le tout début janvier est une véritable déferlante ! (et ce ne sont déjà que des choix parmi l’immense liste des sorties…).
Bonnes découvertes, bonnes futures lectures ! Allez chez vos libraires et lisez !
Jérôme Loubry – Le chant du silence (Calmann-Lévy) 04/01
Lundi dernier, le père de Damien s’est jeté du haut de la baie des veuves, cette falaise d’où les femmes guettaient autrefois le retour des bateaux de pêche.
Damien se met donc en route pour régler les funérailles, tentant en vain d’éprouver de la tristesse. Durant l’été 1995, ce père qu’il aurait voulu aimer est devenu un meurtrier, les contraignant sa mère et lui à déménager à l’autre bout de la France car la ville entière maudissait leur nom. Damien n’est jamais revenu. La seule lumière dans ce pèlerinage douloureux est qu’il va revoir Oriane, son amour d’enfance.
Mais arrivé dans le quartier des pêcheurs désormais à l’abandon, Damien découvre dans la parka de son père une photo qui remet tout en question… Et si la vérité sur l’été 1995 était tout autre?
Un thriller mêlant émotion et angoisse, proche du roman noir, qui avance par touches imperceptibles vers un dénouement aussi stupéfiant que bouleversant.
Brian Evenson – Immobilité (Rivages) 04/01
Lorsque vous ouvrez les yeux, les choses semblent déjà se passer sans vous. Vous ne savez pas qui vous êtes ni d’où vous venez. Vous savez que le monde a changé, qu’une catastrophe a détruit tout ce qui existait. Et que vous êtes paralysé à partir de la taille. Un individu prétendant être votre ami vous dit que vos services sont requis. Vous êtes donc transporté à travers un paysage en ruines sur le dos de deux hommes en combinaison de protection, et qui ne vous ressemblent pas du tout, vers quelque chose que vous ne comprenez pas et qui pourrait bien finir par vous tuer.
Bienvenue dans la vie de Josef Horkaï.
Un voyage digne de Mad Max dans un monde post-apocalyptique, suivant l’errance d’un surhomme amnésique à travers un paysage dévasté par un effondrement aux accents bibliques.
Colson Whitehead – Harlem shuffle (Albin Michel) 04/01
Petites arnaques, embrouilles et lutte des classes… La fresque irrésistible du Harlem des années 1960.
Époux aimant, père de famille attentionné et fils d’un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d’électroménager à New York sur la 125e Rue, « n’est pas un voyou, tout juste un peu filou ». Jusqu’à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem…
Chink Montague, habile à manier le coupe-chou, Pepper, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Miami Joe, gangster tout de violet vêtu, et autres flics véreux ou pornographes pyromanes composent le paysage de ce roman féroce et drôle. Mais son personnage principal est Harlem, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, où la mort d’un adolescent noir, abattu par un policier blanc, déclencha en 1964 des émeutes préfigurant celles qui ont eu lieu à la mort de George Floyd.
Avec Harlem Shuffle, qui revendique l’héritage de Chester Himes et Donald Westlake, Colson Whitehead se réinvente une fois encore en détournant les codes du roman noir.
Julien Freu – Ce qui est enfoui (Actes sud) 04/01
Canton d’Estanville, automne 1990. Un collégien disparaît. Seuls ses vêtements parfaitement pliés sont retrouvés au milieu d’un sentier en pleine forêt. Le mystérieux “homme qui marche” serait-il lié à cette disparition ? Le capitaine Ernevin est dépêché sur les lieux pour mener l’enquête.
“Ce qui est enfoui” est un formidable roman d’apprentissage, entre “Stranger Things” et “Dark”, mêlant intrigue policière, récit fantastique et chronique inquiétante et amusée des années 1990.
R.J. Ellory – Une saison pour les ombres (Sonatine) 05/01
Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l’hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines d’acier. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n’y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups. Aussi quand le corps d’une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse supposer qu’elle a été victime d’une bête sauvage. Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu’elle soit vraie. Mais, quelques temps plus tard, le corps d’une autre jeune fille est retrouvé.
Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu’il reçoit un appel de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, est en garde-à-vue pour tentative de meurtre. De retour sur les lieux de cette enfance, qu’il a tout fait pour oublier, Jack découvre qu’au fil des années, l’assassin a continué à frapper. L’aîné des Deveraux comprend alors que la seule façon de mettre fin à cette histoire tragique est de se répondre à certaines questions, parfois très personnelles. Mais beaucoup, à Jasperville, préfèrent voir durer le mensonge qu’affronter la vérité.
Dans la droite ligne de Seul le Silence, RJ Ellory nous offre un roman troublant de beauté et d’émotion à classer sans conteste parmi ses plus grandes réussites.
Amélie Antoine – Pourquoi tu pleures ? (Le Muscadier) 05/01
« Vous êtes sur le répondeur de Maxime, laissez-moi un message ! » Pour la dixième fois, la centième fois, je raccroche. Je laisse passer une poignée de secondes, et puis je rappelle. Encore. J’erre chez nous, je tourne comme un lion en cage. Il est 3 heures du matin. Mon mari s’est volatilisé en pleine nuit. La chambre de mon bébé est vide. Vide.
Un roman noir aux allures de thriller qui sonde les abysses les plus profonds de l’âme humaine. Peut-on jamais vraiment connaître les personnes qui partagent notre vie ?
Antoine Chainas – Bois-aux-Renards (Série noire) 05/01
Un accident de voiture au beau milieu de nulle part laisse une fillette orpheline et estropiée, Chloé, sauvée in extremis par trois hommes et une guérisseuse. Trente-cinq ans plus tard, Yves et Bernadette, un couple de tueurs en série, sillonnent les routes dans un camping-car Transporter T3 Joker Westfalia en quête d’auto-stoppeuses. Anna, une gamine témoin de leur premier meurtre de l’été, réussit à leur échapper et se réfugie au cœur d’un bois où une étrange femme boiteuse, entourée de renards, prend soin d’elle. Dans ce bois vit une communauté coupée du monde moderne, au plus près de la nature et des mythologies du lieu tout en veillant à préserver quoi qu’il en coûte sa tranquillité et sa pérennité
Quatre trajectoires, quatre histoires singulières qui se croisent, se heurtent, s’entremêlent, comme des fils qui se resserrent, comme une forêt qui avale ses visiteurs.
Isabelle Amonou – L’Enfant rivière (Dalva) 05/01
Il y a six ans, l’enfant a disparu. Zoé ne l’a quitté des yeux que quelques minutes, occupée à peindre la coque du bateau, mais voici son fils envolé. On a dragué le cours d’eau, étudié les courants, cherché en aval, la rivière n’a pas rendu le corps de l’enfant. C’est peut-être ce savoir amérindien ancestral qu’elle porte en héritage ou un instinct maternel féroce mais Zoé le sait, Nathan ne s’est pas noyé. Il vit, quelque part. Elle est persuadée que son fils se cache parmi les migrants qui ont gagné le Canada, poussés par le réchauffement climatique et la chute des États-Unis. Alors elle le cherche. Jumelles au poing, fléchettes tranquillisantes et attirail de chasse en bandoulière, elle arpente les paysages sauvages pour traquer les invisibles de la forêt.
Sur les bords de la rivière des Outaouais, dans un monde où la nature a repris peu à peu ses droits et ne cesse de clamer sa puissance, L’Enfant rivière nous conte l’histoire d’une quête et d’un combat. Celui d’une mère prête à tout pour retrouver son enfant et comprendre qui elle est.
Cedar Bowers – Astra (Gallmeister) 05/01
Son père ne veut pas d’elle, sa mère meurt en couches. Astra grandit sans restriction dans une ferme isolée de l’ouest du Canada. De cette enfance sauvage et libre, elle gardera des cicatrices physiques et mentales ainsi qu’une incroyable résilience. Qui est Astra ? Petite fille intrépide pour Kimmy, adolescente fugueuse pour Brendon, femme séductrice pour Lauren, mère adorée pour Hugo… Au fil des ans, sa vulnérabilité et son magnétisme naturel attirent ceux qui tour à tour veulent la protéger, la contrôler, la changer ou lui échapper. Pourtant, si tous croient lire en Astra, celle-ci demeure insaisissable. Après tout, peut-on jamais connaître une personne ?
Jennifer Haigh – Mercy Street (Gallmeister) 05/01
Dans la ville de Boston, la clinique de Mercy Street offre un nouveau départ aux femmes désireuses d’avorter. C’est là que Claudia travaille depuis des années. Chaque jour, elle affronte la peur et la détresse de nombreuses patientes aux destinées bouleversées. À cela s’ajoute la détermination des militants anti-avortement dont la présence quotidienne aux alentours de la clinique rend l’ambiance tendue, sinon dangereuse. Pour faire face à cette pression constante, Claudia fréquente un sympathique dealer d’herbe, Timmy, qui compte parmi ses clients un jeune homme introverti et solitaire. Sur une plateforme en ligne, ce dernier se met au service d’un gourou pro-vie qui commence peu à peu à développer une fixation sur Claudia.
Noëlle Michel – Demain les ombres (Le bruit du monde) 05/01
C’est un clan d’humains. Ils chassent et cueillent, ils naissent et meurent, ils habitent des tentes de peau, ils peignent sur la paroi des grottes, ils perpétuent les légendes de leurs déesses et dansent autour du feu les soirs de fête. Leur univers est une forêt nourricière et, hormis les grands froids ou la maladie, ils n’ont à redouter que la Bête, qui rôde aux abords d’infranchissables Confins. Ils ignorent qu’un tout autre monde existe au-delà.
Cet autre monde, c’est le nôtre ou presque, couvert de villes grises de pollution et peuplé de Sapiens dont quelques-uns vont bientôt rencontrer leurs lointains cousins du clan Neanderthal…
Porté par un redoutable sens du suspense, Demain les ombres est un grand roman d’évasion nourri de considérations éthiques sur notre rapport à la nature, au divertissement, à l’autre, à la vie.
Jean-Marc Souvira – La porte du vent (Fleuve) 05/01
Il ne faut pas sous-estimer le poids des traditions…
Pourquoi ces deux vieillards, venus l’un de Chine et l’autre d’Israël, ont-ils décidé de se recueillir ensemble sur cette mystérieuse tombe chinoise d’un cimetière militaire picard de la Première Guerre mondiale ? Pour le commandant Dalmate, la présence de ces personnages sur le territoire national n’augure rien de bon. En effet, ils sont, chacun dans leur pays, à la tête d’organisations criminelles dont les ramifications s’étendent jusqu’en France.
Or, depuis peu, les règlements de comptes entre ces communautés s’intensifient ; une escalade de violence qui semble échapper au contrôle des forces de l’ordre. Mais le monde ne date pas d’aujourd’hui, et c’est peut-être dans le passé que se trouvent les réponses capables d’apaiser les esprits. Dans des amitiés nées il y a bien longtemps, au cœur des tranchées…
Brian Evenson – L’antre (Quidam) 06/01
L’antre, un lieu sous terre où il se réveille. Dehors, l’air est irrespirable. Pourtant, il va devoir sortir. Sa survie semble être à ce prix. Mais qui est-il ? Est-il aussi seul qu’il le pense ? Et d’où lui viennent les souvenirs qui le hantent ? Le terminal qu’il interroge possède peut-être quelques-unes des réponses aux questions qu’il se pose. Mais le terminal a aussi une question à lui poser : qu’entend-il par ce mot de personne ?
Avec L’Antre, Brian Evenson plonge son lecteur dans une fable post-apocalyptique où, au-delà de la survie de l’humain, c’est la définition même de l’humanité qui est en jeu.
Nicolas Jaillet – Fernanda (La grande batelière) 06/01
São Martinho, petit village de l’ouest du Portugal. 1965. La jeune Fernanda, enceinte, doit partir. La pauvreté de sa famille, les traditions et les commérages ne pardonnent pas à cette fille-mère. Alors, comme de nombreux Portugais à cette époque, elle prend la route de l’émigration clandestine vers la France pour O Salto, le grand saut par-dessus les frontières.
Avec un groupe d’exilés, livrée aux passeurs, elle va traverser la péninsule ibérique, traquée par les polices portugaise et espagnole. Une terrible odyssée qui mène la jeune femme jusqu’au célèbre bidonville de Champigny. Là, dans la «baraque des femmes», elle retrouve sa tante Zita. Mais après des retrouvailles affectueuses, la dureté de la vie d’exilée s’impose. C’est alors qu’elle découvre la douceur de la liberté auprès d’un homme mystérieux et solitaire, musicien, qui fera d’elle, à son insu, une légende.
François d’Epenoux – Le roi-nu-pieds (Anne Carrière) 06/01
À travers une relation père-fils conflictuelle, une réflexion très actuelle sur le défi de la transition écologique, les limites de la société consumériste, le besoin de se recentrer sur l’essentiel…
Niels, 25 ans, habite depuis des années dans une cabane sans eau ni électricité sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il vit de dons et des produits de son potager. Un été, il débarque à l’improviste dans la maison de vacances familiale, accompagné de sa copine et de son chien. Il y a là son père, Éric, sa belle-mère, leur fils, et la grand-mère complice.
La cohabitation devient vite explosive. Niels fume pétard sur pétard, dort le jour, boit de la bière… Excédé, son père finit par le chasser de la villa à grands coups de « dégage ! ».
Mais la roue tourne. Deux ans plus tard, Éric se retrouve sans emploi. À bout de forces et endetté jusqu’au cou, il décide de rejoindre le seul être qui ne le jugera pas : son fils, Niels.
Père et fils vont peu à peu se réapprivoiser, travailler ensemble sur la ZAD, Niels mettant son père à l’épreuve et Éric découvrant la « vraie vie » de son fils, les raisons de ses choix, son bonheur simple de Robinson en communion avec la nature.
Chaque jour qui passe convainc Éric que là se trouve sa nouvelle vie. Jusqu’au moment où…
Pierre Chavagné – La Femme paradis (Le mot et le reste) 06/01
« Mes souvenirs sont des crépuscules ; aucune de mes histoires n’a de commencement. » Une femme sans passé se cache dans la forêt depuis des années. Elle y vit en ermite, cueille, pêche, piège et admire la beauté du monde sauvage. Son existence dans des gorges difficiles d’accès est spartiate mais heureuse, jusqu’au jour où une détonation claque sur le causse. Ce coup de fusil sonne le départ d’une course contre la montre pour préserver ce coin de paradis et précipitera une suite d’événements implacables qui révélera cette femme à elle-même.
Offrant la vision d’une vie autre, à l’instar du roman “Dans la forêt” de Jean Hegland, La Femme paradis pousse le lecteur à interroger ses certitudes, ses limites et ses désirs.
Pierre Lemaitre – Le Silence et la Colère (Calmann-Lévy) 10/01
Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour.
Jakob Guanzon – Abondance (La croisée) 11/01
Le roman bouleversant sur la précarité.
Un père et son fils de 8 ans tentent de survivre. Mangeront-ils aujourd’hui ? Où dormiront-ils ? Pourront-ils se laver ? Que faire si l’un d’eux tombe malade ? Ce roman ne se passe pas au 19e siècle, mais dans l’Amérique d’aujourd’hui, celle des villes meurtries par le chômage, la pauvreté, la violence. Pour ce duo toujours sur le fil, chaque acte et achat du quotidien est une odyssée cruelle, pour qui n’a presque plus d’argent – et presque plus d’espoir.
Roman court inoubliable, à la fois ultra-réaliste et terriblement tendre, Abondance a été acclamé à sa parution pour sa réalité choc et sa finesse psychologique. Il a été sélectionné pour le National Book Award 2021.
Matt Wesolowski – Six versions – Tome 1 Les orphelins du Mont Scarlow (Les Arènes) 12/01
Avec Six Versions , Matt Wesolowski renouvelle le genre du thriller par un dispositif génial. Entre hyper réalisme et fantastique, il joue avec nos nerfs. Chacun se prend pour un détective jusqu’au dénouement final, époustouflant.
Un soir d’août, sur les pentes sauvages de la montagne écossaise, Tom Jeffries, quinze ans, disparaît. L’été suivant, son corps est retrouvé dans les marécages. Accident ou crime ? Le doute subsiste.
Vingt ans plus tard, dans son célèbre podcast ” Six Versions “, Scott King donne la parole aux témoins pour tenter de résoudre l’énigme. Les adolescents ont grandi. Ils racontent et leurs souvenirs se contredisent : leur exploration de la mine désaffectée, leur découverte de l’alcool et de la marijuana, l’histoire de Nanna Varech, la créature fantastique qui hanterait ces lieux, leurs jeux cruels avec les habitants les plus étranges du village…
Qui dit vrai ?
Pierre Bordage – Abzalon (édition collector) (L’Atalante) 12/01
Tout le monde craint Abzalon : son physique contre-nature terrorise au premier regard, tout comme son passé qui l’a conduit dans les geôles de Doeq. Ellula la rebelle, Kropte mariée de force, devine dans ses visions un péril étrange. Parqués avec dix mille autres parias dans un mastodonte d’acier, plus d’un siècle de voyage intersidéral les attend, sous l’oeil clinique des manipulateurs de l’ombre – et de leur macabre décompte.
Dans cette réécriture du mythe de l’Exode, l’espace remplace le désert. La quête de la Terre Promise offrira au monstre la rédemption. ” Dans la lignée de Wang ou des Guerriers du silence, Bordage a signé avec Abzalon une épopée humaniste et inspirée, peuplée de morts tragiques et d’amours impossibles, d’actes de courage et d’ignominies”. Galaxies
Antonin Sabot – Le grand incendie (Presses de la cité) 12/01
Durant un été où le ciel du monde entier s’est couvert de rouge feu, Virginia, Ianov, Asna et Olan deviennent des naufragés du feu, face à la nature, face à ce que nous lui avons fait et à ce qu’elle nous fait en retour. Ils vont traverser la planète et se retrouver à New York, où leur destin les attend…
Aux États-Unis, Virginia, éleveuse de chevaux, rescapée du premier « méga-feu » à avoir rasé la ville entière de Paradise quinze ans plus tôt, est à la recherche de son père qui les a abandonnés à l’époque dans une Californie aujourd’hui ravagée ; au cœur de la Sibérie, Ianov, ancien soldat revenu d’Ingouchie parti s’isoler dans une ferme que les flammes viennent de détruire, emmène sa jument réchappée et blessée pour son dernier voyage. Au fil de ce chemin, les rejoignent des animaux jusque-là sauvages. Avec eux Ianov réinvente son humanité, mais la folie des hommes le rattrape ; au Kurdistan, Asna et Olan combattent la politique de la terre brûlée des terroristes et quand leur dernier champ de blé disparaît, face à la méfiance cruelle des villageois, ils finissent par fuir.
Et quand, à New York, des enfants s’immolent devant les tours de Wall Street, tous ces naufragés aimantés par ce drame, vont s’y rendre.
David Duchovny – La Reine du Pays-sous-la-Terre (Hachette) 12/01
New York est la ville du melting pot par excellence. Imaginons que tous ses immigrants venus du monde entier ne soient pas arrivés seuls…
Avec eux, leurs divinités, les personnages magiques de leurs folklores, de leurs traditions, de leurs légendes d’origine. Comment cohabitent-ils dans la ville de toutes les modernités ?
La belle Emer et son amoureux deviennent malgré eux les enjeux de ces créatures quand Anansi, la déesse araignée africaine, décide de jeter son dévolu sur le jeune homme… et que tout se ligue contre Emer pour l’empêcher de vivre sa romance.
Deepti Kapoor – Age of vice (Robert Laffont) 12/01
New Delhi, 3 heures du matin. Une Mercedes roulant à vive allure manque un virage et, en un instant, cinq personnes sont tuées. C’est la voiture d’un homme riche. Mais lorsque la poussière retombe, le chauffeur s’avère n’être qu’un domestique en état de choc qui ne peut expliquer l’étrange série d’événements qui a mené à ce crime. Tout comme il ne peut prévoir le drame qui est sur le point de se dérouler.
À l’ombre de propriétés luxueuses, de soirées extravagantes, d’affaires sombres et de diverses influences politiques, trois vies s’entremêlent dangereusement. Celle d’Ajay, domestique attentif, né d’une famille très pauvre, qui tente de gravir les échelons. Celle de Sunny, jeune héritier charismatique qui rêve d’éclipser son père. Et celle de Neda, journaliste prise entre la morale et son désir. Les liens qui unissent ces personnages seront-ils pour chacun une porte de sortie ou l’élément déclencheur d’une plus grande destruction ?
Oscillant au début des années 2000 dans une Inde contemporaine encore jamais décrite ainsi, transportant les lecteurs des villages poussiéreux de l’Uttar Pradesh à l’énergie urbaine de New Delhi, Age of Vice est une histoire brutale et sensuelle emportée par la richesse séduisante, la corruption effrayante, et la violence sanguinaire du clan des Wadia – aimé de certains, exécré par d’autres, craint de tous.
Eduardo Sangarcía – Anna Thalberg (La peuplade) 12/01
Un après-midi, alors qu’elle attise le feu dans la cheminée de sa chaumière, la jeune Anna Thalberg aux yeux de miel est enlevée par des hommes brutaux et amenée à la prison de Wurtzbourg, où on l’accuse de sorcellerie. Isolée et torturée pendant des jours, elle tient tête au cruel examinateur Melchior Vogel tandis que Klaus, le mari d’Anna, et le père Friedrich, curé de son village, tentent tout ce qui est en leur pouvoir pour lui éviter les flammes du bûcher. Petit à petit, le visage du Diable se révèle être celui du Dieu des hommes, et la sorcière un nouveau Christ.
Par un tour de force stylistique, Eduardo Sangarcía parvient à réunir dans un même souffle les préoccupations de chacun des personnages de ce drame, faisant revivre avec brio la folie meurtrière du procès des sorcières de Wurtzbourg, qui ébranla le sud de l’Allemagne aux XVIe et XVIIe siècles.
Antoine Jaquier – Tous les arbres au-dessous (Au diable vauvert) 12/01
Retranché dans une ferme isolée du massif vosgien, Salvatore a parfaitement anticipé la fin inéluctable de notre civilisation. Il s’est minutieusement préparé à la survie en autarcie. Mais après trois ans de solitude, son chemin croise celui d’autres survivants…
Récit survivaliste digne des grandes heures de l’anticipation française, un Robinson Crusoé postapocalyptique qui nous invite à repenser la nature.
Mariana Enriquez – Les Dangers de fumer au lit (Éditions du Sous-sol) 13/01
Peuplées d’adolescentes rebelles, d’étranges sorcières, de fantômes à la dérive et de femmes affamées, les douze histoires qui composent ce recueil manient avec brio les codes de l’horreur, tout en apportant au genre une voix radicalement moderne et poétique. Si elle fait preuve d’une grande tendresse envers ses personnages, souvent féminins, des êtres qui souffrent, qui ont peur, qui sont opprimés, Mariana Enriquez scrute les abîmes les plus profonds de l’âme humaine, explorant de son écriture à l’extraordinaire pouvoir évocateur les voies les plus souterraines de la sexualité, du fanatisme, des obsessions.
Johana Gustawsson – L’île de Yule (Calmann-Lévy) 18/01
Le cœur battant, Emma Lindhal cogne à la porte d’un manoir sur la petite île de Storholmen, en face de Stockholm. Experte en art pour la prestigieuse maison de vente aux enchères Von Dardel’s, elle doit dresser l’inventaire des œuvres et du mobilier précieux de la famille Gussman, la quatrième plus grande fortune de Suède.
L’île et son manoir ont une réputation sulfureuse. Neuf ans plus tôt, une adolescente a été retrouvée pendue à un arbre du domaine, tuée dans des conditions affreuses. Son assassin n’a jamais été retrouvé.
Emma se rend vite compte que son travail va lui prendre des mois, seule dans ces immenses pièces où elle ne croise jamais personne, car les Gussman ont expressément refusé de la voir et lui imposent des horaires stricts. Bien qu’elle ne soit pas impressionnable, l’ambiance ici lui glace le sang.
C’est alors qu’une nouvelle jeune fille est découverte, morte, dans la mer gelée, et tout laisse à penser qu’elle a été victime du même tueur…
Un thriller aussi effrayant que captivant, enraciné dans les rites vikings et les sombres amours.
Claire North – La maison des jeux Tome 3 : Le maître (Le Bélial’) 19/01
De nos jours. Ici, ailleurs et partout.
Le haut joueur connu sous le nom d’Argent a défié la Maîtresse des Jeux elle-même : le temps du Grand Jeu est advenu, et comparé à lui, tous les autres sont désormais dérisoires. Le monde entier s’en trouve réduit aux dimensions d’un échiquier, avec en guise de pièces des groupes mafieux, des armées officielles, des gouvernements, des nations… Et pour prix de cette partie sans égale, la réponse à la question qui les contient toutes : à qui échoira la Maison des Jeux ?
Nghi Vo – L’Impératrice du Sel et de la Fortune (L’Atalante) 19/01
Un mariage politique force In-yo, jeune femme de sang royal, à s’exiler au sud, dans l’empire Anh. Ses frères sont morts, ses armées et leurs mammouths de guerre vaincus de longue date restent reclus derrière leurs frontières. Seule et humiliée, elle doit choisir ses alliés avec circonspection.
Lapin, une jeune servante vendue au palais par ses parents en réparation de l’absence de cinq paniers de pigments se prend d’amitié pour la nouvelle épouse esseulée de l’empereur et en voit son existence bouleversée.
Chih interroge la domestique au crépuscule de sa vie sur les divers objets peuplant sa maison. Leurs origines forment une histoire que les archives officielles ignorent
et qui pourrait déstabiliser l’empire.
Tant récit de fantasy féministe que critique virulente de la monarchie, ce premier livre de Nghi Vo met en scène l’ascension d’In-yo, qui compte peu de ressources et encore moins d’amis. Fille du Nord exilée dans un éternel été magique, L’Impératrice du sel et de la fortune façonnera l’histoire selon sa volonté.
Prix Hugo 2021
Olivier Claudon – La route de Sarajevo (La nuée bleue) 27/01
Février 1993. La guerre fait rage en Bosnie. Ludwig, un jeune conducteur de camion au visage tuméfié, s’est engagé au dernier moment dans un convoi humanitaire parti de Strasbourg à destination de Sarajevo. Qui est-il ? Pourquoi fuit-il ? Et que transportent vraiment ces camions ? Dans les faubourgs de la capitale de la Bosnie, assiégée depuis presque un an, Darko, un jeune sniper serbe, hante les étages des immeubles abandonnés et harcèle la population qui résiste au froid et à la folie des armes. À la manière d’un road-movie, ce roman d’aventures et de voyage mène le lecteur à travers les paysages de l’ex-Yougoslavie jusqu’au cœur de la guerre. Le journaliste et romancier Olivier Claudon reconstitue avec intensité l’ambiance de l’hiver bosnien où se croisent humanitaires, Casques bleus, miliciens et civils assiégés. Librement inspiré de l’épopée du convoi Alsace-Sarajevo, l’un des plus grands convois humanitaires civils de l’époque, ce roman prend une résonance particulière alors que, trente ans plus tard, la guerre a repris en Europe.
Linwood Barclay – D’origine inconnue (Belfond) 26/01
Parfois, mieux vaudrait ne pas savoir d’où on vient…
Redoutable maître du thriller psychologique, Linwood Barclay s’empare du sujet de la recherche ADN pour livrer un récit effrayant, addictif et diablement noir.
Millionnaire de quarante-deux ans, Miles Cookson a tout ce dont il peut rêver. Tout sauf du temps : atteint d’une maladie incurable, il doit rapidement mettre son testament au clair. Et affronter son passé.
Car vingt ans plus tôt, Miles a vendu son sperme pour financer ses études. Neuf enfants existent, quelque part, qu’il est déterminé à rencontrer avant de mourir.
Première sur la liste, Chloé, vingt-deux ans, trop heureuse de faire la connaissance de ce géniteur. Alors qu’ils se mettent tous deux en quête de ses frères et sœurs, l’euphorie laisse place à l’inquiétude : les autres petits Cookson sont introuvables. Plus étrange encore, leurs domiciles sont vides, nettoyés de toute trace de leurs propriétaires.
Pourquoi ces héritiers fuient-ils l’arrivée de leur père providentiel ? Et si la mort avait devancé les plans de Miles ?
Patrice Gain – Les Brouillards noirs (Albin Michel) 01/02
Les îles Féroé, terre sauvage et intimidante, royaume de brumes et de tempêtes à l’écart du monde.
Des traditions sanglantes et archaïques, protégées par des insulaires hostiles, que combattent les militants d’une ONG.
Un père, rongé par l’angoisse et le doute, à la recherche de sa fille, portée disparue.
Des autorités totalement indifférentes à l’enquête, alors que les brouillards noirs s’emparent de l’archipel, troublant davantage les maigres pistes qui pourraient mener à la jeune femme.
Après Terres Fauves et De Silence et de loup, Patrice Gain nous entraîne au cœur d’un suspense sombre et captivant qui reflète toute la singularité de son talent. Roman de suspense et d’atmosphère, immersion dans un univers dantesque, exploration du lien entre un père et sa fille, Les Brouillards noirs vous emportent loin, très loin…
Franck Bouysse, Fabrice Colin, Loïc Godart – Glaise (BD) Marabulles 01/02
Au cœur du Cantal, dans la chaleur d’août 1914, les hommes se résignent à partir se battre. Joseph, quinze ans, a la charge de prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la propriété d’à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d’une main atrophiée, ressasse ses rancœurs et sa rage. Il doit recueillir la femme de son frère, Hélène et sa fille Anna, venues se réfugier à la ferme.
L’arrivée des deux femmes va bouleverser l’ordre immuable de la vie dans ces montagnes.
Michaël Mention – Les gentils (Belfond) 02/02
Franck, disquaire à Pigalle, avait tout : une femme formidable, une petite fille espiègle.
Et puis un jour de juin 1977, tout s’effondre lorsqu’un type braque une boulangerie de Belleville, dévalise la caisse et blesse mortellement la gamine.
Six mois plus tard, Franck, devenu l’ombre de lui-même, attend toujours des flics cette réponse qui ne vient pas : l’identité du salaud qui a tué sa fille. Alors il se lance, se mue en enquêteur aux méthodes violentes, sadiques.
Une piste vers le Sud, à la recherche d’un toxicomane tatoué d’un symbole Anarchie sur l’épaule. Yannick. Pour le retrouver, Franck a chargé tout ce qui lui reste dans sa R5. Le fantôme de sa môme, à l’arrière, sur la banquette.
Mais sa course vengeresse ne va pas s’arrêter là. Les eaux bleues de la Méditerranée ne seront pas le théâtre de représailles salvatrices. Car Yannick est parti. Loin, en Guyane, là où vivent des hippies qui l’aideront à racheter sa conscience…
La voix la plus singulière du polar français fait son grand retour. Un roman noir ciselé, émouvant et terrible pour conter le plus odieux des deuils, la plus insatiable des vengeances et peindre le portrait d’un homme et d’un monde qui vacillent.
Marianne Rötig – La disparition des rêves (Gallimard) 02/02
S’apercevant un matin qu’elle ne fait plus de rêves, la journaliste Camille Dutilleul part à leur recherche. Son enquête la mène à un groupe de scientifiques qui lui font part de leur découverte : il y aurait chez les endormis un royaume unique et commun. Mais leur principal sujet d’études, Andrea, un jeune poète napolitain, est malade. Lui non plus ne rêve plus, ne parle presque plus et sa peau bleuit. Camille l’enlève. Commence alors un road-trip au ralenti dans un monde gagné par le virus de la hâte.
De la rue Bernoulli à la Touraine, de Belgrade à Istanbul, les rêveurs de tous les pays s’unissent contre ce qui fait écran entre eux. Roman d’aventures, exploration intérieure, peinture lucide de nos contemporains, La disparition des rêves nous embarque au gré de l’imaginaire fertile d’une romancière étonnante.
Laurent Whale – Le Vol du Boomerang (Au diable vauvert) 02/02
Australie, Bridgestone World Solar Challenge : la célèbre course de voitures propulsées à l’énergie solaire rassemble des équipes du monde entier.
Jeune aborigène tout juste promu docteur en physique des particules à la force de son travail, Jimmy Stonefire n’a qu’un rêve, remporter le trophée pour sensibiliser le monde entier à la cause de son peuple, bafoué et réduit à la misère.
Mais dans un pays ravagé par les incendies et les troubles sociaux, menaces et mouvements de solidarité vont se télescoper sur son passage.
Oscar de Muriel – Mort au couvent (Presses de la cité) 02/02
Mexico, Nouvelle-Espagne, XVIIe siècle. Quelqu’un – ou quelque chose – a pris possession du couvent de San Jerónimo. Religieuses et servantes sont retrouvées sacrifiées sur l’autel selon des rituels précolombiens sanguinaires, et la suspicion règne. Nulle n’y échappe. Car dans cette enceinte retirée du monde, entre fornication, autoflagellation et cauchemars blasphématoires, le péché est partout…
Alina, jeune novice insolente et rebelle, vient de prendre le voile. Au côté de Matea, sa fidèle domestique indigène, la voilà qui s’allie à sœur Juana, excentrique femme de lettres, pour trouver le coupable. Entre prières, lectures, leçons de cuisine et chocolats chauds, le trio mène l’enquête. Mais dehors, l’Inquisition est déjà en chemin et compte bien couper le mal à la racine…
Dans une atmosphère digne du Nom de la rose, le premier volume d’une nouvelle série de polars historiques, exotiques et mystiques.
Andy Davidson – La Fille du batelier (Gallmeister) 02/02
Par une nuit noire, alors que la tempête se déchaîne, Hiram navigue au cœur du bayou. Il emmène la vieille sorcière Iskra et une petite chose difforme recouverte d’un tissu taché de sang. Le bateau accoste au bord d’un lac, Iskra s’enfonce dans la forêt. Hiram l’accompagne, laissant seule sa fille de onze ans, Miranda. Cette nuit de cauchemar, Miranda ne l’oubliera jamais. L’obscurité a englouti son père et a enfanté un bébé mutant qu’elle a pris sous son aile. Pour lui, elle trafique de la drogue sous les ordres d’un pasteur fou et vicieux. L’enfant grandit sous la protection d’Iskra et de sa magie noire, attendant impatiemment les visites de “Sœur”. Mais des puissances aussi bien humaines que surnaturelles ont décidé de s’en prendre à eux.
La Fille du batelier est un thriller horrifique magnifique et brutal à l’atmosphère enivrante.
Rivka Galchen – Tout le monde sait que ta mère est une sorcière (Dalva) 02/02
1618. Dans le duché allemand de Württemberg, Katharina Kepler est une veuve dont on respecte la sagesse et chez qui l’on vient demander conseils et remèdes. Son fils Johannes est aujourd’hui un célèbre mathématicien de la cours impériale, auteur d’un traité d’astronomie dont on parle jusqu’à Rome. Mais il suffira d’une voix pour faire naître le doute et basculer la réputation de la veuve Kepler. Une voisine l’accuse de lui avoir fait boire un étrange breuvage qui l’aurait rendu malade. Katharina serait une sorcière. Dans l’enquête qui s’engage, la jalousie et l’obscurantisme seront les ennemis d’une famille que l’on voudrait rendre responsable de la peste qui se propage, des mauvaises récoltes et de la guerre qui gronde.
Dans une fresque qui nous fait entendre tour à tour la voix des accusés et celle des accusateurs, Rivka Galchen, tissant à partir de l’histoire d’un procès réel, nous parle d’un monde aveuglé par la peur et du pouvoir implacable de la rumeur condamnant les femmes.
Charlotte Monsarrat – Les âmes fragmentées (Anne Carrière) 03/02
Dans un futur proche, les tournages de cinéma, trop polluants, ont été interdits. À la place, un procédé permet d’extraire les souvenirs de personnes décédées pour les monter en films éphémères qui durent le temps que la mémoire s’efface.
Veronica, réalisatrice de filmémoires en panne d’inspiration, est condamnée à restaurer ses anciens succès pour gagner sa croûte. En dérushant les souvenirs d’un trafiquant de mémoires, elle découvre qu’elle a eu avec lui une relation amoureuse dont elle ne se souvient pas.
Aidée par sa compagne et sa mère, Veronica mène une enquête intime sur les traces de son passé. Pour retrouver son identité, elle doit recoller les morceaux de son âme fragmentée.
Niklas Natt och Dag – 1795 (Sonatine) 09/02
Les portes de l’enfer se referment.
Stockholm, 1795. Devant une Révolution qui couve, la famille royale s’enferme dans une paranoïa d’une ampleur inédite. Une purge acharnée se prépare contre tous les opposants au pouvoir en place. La police secrète traque ainsi sans relâche jeune femme, Anna Stina Knapp, qui serait en possession d’une lettre contenant les noms des principaux conspirateurs. Un ancien artilleur, Jean Michael Cardell, recherche lui aussi Anna, mais pour la protéger. Pendant ce temps, son acolyte, Emil Winge, piste une ombre menaçante qui étend son emprise dans les rues de la ville : Tycho Ceton. Celui-ci peaufine en effet un plan d’une ampleur inédite pour plonger la capitale suédoise dans des abîmes infernaux.
Avec 1795, Niklas Natt och Dag poursuit son immersion en apnée dans les eaux sombres et agitées de la révolution suédoise. Sous sa plume toujours aussi puissante et fiévreuse, Cardell et Winge mènent une enquête haletante à travers un Stockholm aux allures de Pandémonium.
Catriona Ward – La Dernière Maison avant les bois (Sonatine) 16/02
Dans l’impasse de Needless Street, à la lisière des ombres de la forêt, se dresse une maison. Isolée, solitaire, à l’image des ses habitants qui vivent à moitié reclus derrière ses murs. Parfois y résonnent les rires d’une petite fille, parfois ce sont les miaulements d’un chat. Parfois on aperçoit le propriétaire, Ted Bannerman, arpentant le jardin de sa démarche craintive et nerveuse.
Dee, qui vient d’emménager dans la maison voisine, est persuadée qu’un terrible secret pèse sur les lieux. Aurait-il quelque chose à voir avec cette disparition d’enfant onze ans plutôt dans les environs ? Que se passe-t-il vraiment derrière la porte de la dernière maison de Needless Street ?
Rob Hart – Paradox hotel (Belfond) 16/02
2072. Imaginez pouvoir vous extraire de la réalité, côtoyer Mozart, Cléopâtre ou des dinosaures du Jurassique pendant quelques heures. Grâce au Paradox Hotel, voyager dans le passé est possible. Mais, faute de rentabilité, le lieu est menacé. L’annonce d’enchères privées sème le trouble. Car beaucoup discernent dans ce rachat une menace bien plus grande : et si un milliardaire décidait de changer le cours de l’Histoire ? Responsable de l’hôtel, January Cole sait que se balader dans le temps a un coût qui n’est pas que financier. À chaque passage, le cerveau se dégrade ; elle en a elle-même fait les frais. Et surtout, January est désormais capable de dériver vers l’avenir. Elle seule peut empêcher un crime de se produire…
Au Paradox Hotel, les dimensions temporelles s’entrechoquent pour le plaisir de touristes fortunés. Ici, le temps vaut beaucoup d’argent, et certains sont prêts à tout pour se l’approprier… Une pépite du thriller d’anticipation.
M.R. Carey – Une autre moi-même (L’Atalante) 16/02
Le marionnettiste l’avait sauvée. Mais elle espérait plus que tout au monde que cela ne se reproduirait jamais.
Il y a Liz, mère aimante et dévouée, impuissante face aux agressions de son ex-mari. Et il y a Beth, cette autre présence en elle, plus féroce ; plus inquiétante aussi.
Fran, enlevée et séquestrée à l’âge de six ans, est une adolescente tourmentée. Heureusement dame Guigne, la fidèle renarde veille sur elle, en chevalière armée de son épée.
À l’instar de Stephen King, M. R. Carey excelle dans l’horreur glaçante.
Mo Malø – Bienvenue chez les Corrigan ! (Les escales) 16/02
L’alliance délicieuse de trois générations de femmes aux caractères bien trempés, résolues à élucider le mystère d’un meurtre au cœur de Saint-Malo. Du cosy crime comme on aime : piqué d’humour et surprenant.
Bienvenue au Manoir des Corrigan, maison d’hôte chaleureuse entretenue par trois générations de femmes hautes en couleur : Maggie Corrigan, facétieuse quasi-septuagénaire, Louise Corrigan, sa fille, institutrice de métier et mère de la jeune Énora Corrigan, aux allures d’ ” elfe rebelle ” à en croire sa grand-mère. C’est ensemble qu’elles vont ressusciter la Breizh Brigade, une équipe d’enquêtrices hors du commun, autrefois formée pour résoudre un mystère familial…
Dans la maison d’hôte des ennemis de toujours, le Repaire des Corsaires, une jeune fille découvre avec effroi le corps sans vie de Paul Le Tohic, joueur de cornemuse virtuose du Briac Breizh Bagad. Les circonstances de sa mort écartent la possibilité d’un suicide. Qui a pu assassiner cet homme ? La police enquête, mais la Breizh Brigade est, elle aussi, sur le coup.
Céline Denjean – Précipice (Michel Lafon) 23/02
2022, Sarrouilles, petit village des Pyrénées. Valériane Ducuing reprend connaissance chez elle. Bâillonnée, immobilisée par un savant entrelacs de sangles, elle repose au fond de sa baignoire. Un instant plus tard, elle réalise que le robinet coule et que l’eau monte lentement. À son oreille, une voix murmure : ” Tu vas mourir, Valériane. ” Alors que, terrorisée et impuissante, elle assiste à sa noyade imminente, la jeune femme est sauvée in extremis par l’irruption inespérée d’un tiers. Avant de prendre la fuite, son agresseur tague trois lettres sur le carrelage : MPC.
Louise Caumont, major à la brigade de recherche de Tarbes, est dépêchée sur les lieux. Au regard de la mise en scène retorse, du mode opératoire ayant nécessité une grande préparation et du graffiti qui a tout d’une signature, Louise redoute le début d’une série de crimes. Ses craintes se confirment quand le tueur récidive. Alors que les meurtres s’enchaînent, un point commun apparaît : les victimes ont fréquenté le même lycée d’élite, durant l’année 2001-2002. Sont-elles liées par un évènement caché ? Les meurtres du présent ont-ils quelque chose à voir avec des éléments vieux de vingt ans ? Que signifie le sigle MPC et, surtout, qui se cache derrière ?
Pressée par le temps, accompagnée de collègues qui ne partagent pas son approche, Louise va devoir jouer des coudes pour faire la lumière sur une affaire enracinée dans le passé.
Henri Loevenbruck – Les disparus de Blackmore (XO) 23/02
Octobre 1925. Lorraine Chapelle, 23 ans, est la première femme diplômée de l’Institut de criminologie de Paris (créé en 1922). Spécialisée en médecine légale et psychiatrie criminelle, cette brillante et séduisante jeune femme, déterminée, entend bien intégrer un jour le célèbre Laboratoire de police scientifique qui vient d’ouvrir à Lyon.
En attendant que son rêve se réalise, elle a reçu une étrange proposition que l’état de ses finances ne lui permet pas de refuser : un courrier envoyé par Sir Ronald Hampton, richissime lord anglais installé sur Blackmore Island (petite île anglo-normande, entre Jersey et Guernesey), qui lui propose une somme faramineuse pour venir enquêter sur la disparition de sa petite-fille Margaret…
Alastair Reynolds – Éversion (Le Bélial’) 23/02
Qui est Silas Coade ? Où se trouve-t-il ? Et quand ?
Un médecin, sans doute, à bord de la goélette Demeter, à l’orée du XIXe siècle, perdu dans les eaux norvégiennes en quête d’un Édifice dont il ignore tout ? Ou plutôt à la fin de ce même siècle, non loin du pôle Sud, sur la trace de ce même Édifice, prêt à rejouer un désastre annoncé ? À moins qu’il ne soit dans les entretoises d’un dirigeable, quelques dizaines d’années plus tard, en route pour le cœur de la Terre, sur la piste, toujours, de cette structure cyclopéenne mystérieuse ?
Silas Coade est médecin, et il se peut qu’il ne cesse de mourir à jamais, ici, là ou ailleurs… À moins d’envisager l’inenvisageable, et d’affronter l’impensable.
Catégories :Littérature
Et de +3 ! Incroyable de réussir encore à en rajouter: La femme paradis, L’antre et Une autre moi-même.
un puits sans fond ahah !
Je ne compte même pas les plus que tu m’as rajouté 🤦♀️. J’en ai lu deux dans ces propositions. Un plutôt mitigée par l’écriture, le personnage principal qui ne m’a pas du tout atteint mais la thématique est intéressante et très peu mise en avant. Et le deuxième j’ai adoré. Cet auteur m’emporte toujours, son écriture est poétique, ses personnages attachants. Et le retour sur le passé qui ratrappe également. Magnifiquement traité.
Bises Yvan
On en parlera ensemble à l’occasion !
Ah la la pourquoi tant de tentations ???
pourquoi pas ? 😉
Et 4 de plus dans ma PAL, merci pour ce chouette article 😊
avec plaisir !
Je ne moufte même plus. Merci Yvan pour la sélection. Ça promet de sacrées lectures et de sacrées chroniques. 😍🤗
elles vont arriver en rafales ahah !
C’est bien ce que je crains😂. La première sera sur le RJ ou bien celui de Jérôme ?Telle est la question. Vas y balance, je mets mon gilet pare balle. 🤘🥰
Les deux à la suite, RV mercredi 😉
Ça roule. Vais me blinder en attendant. Peine perdue, ça ne marchera pas. Tant pis. Je succomberai. 🤣🥰
Oh punaise sacré sélection.
J’ai trois roman, des polars essentiellement déjà dans ma Pal. Je les ai mis en route mais j’avoue j’ai du mal à me plonger totalement dedans ! 😏😣
J’en note quelques autres, Le Michaël Mention et le Patrice Gain. Le Céline Denjean et le Mo Malo qui lui devrait me plaire et me distraire…
Et puis on verra, j’en ai déjà tellement en retard 😒😥
Il va falloir que tu arrêtes de jouer les vils tentateur mon ami !!!
Bonjour Geneviève, je crois qu’il le fait exprès de nous tenter. 🤣 Et comme nous sommes bien élevées, on va craquer.
pas le choix, c’est de l’oxygène ces lectures 😉
Bien vrai tout ça. 😍
hahaha, je crois que tu as raison sur ce coup là chère Lulu 😛 😁😂
on se refilera les bons tuyaux. J’en ai déjà un pour toi, tu vas adorer, j’en prends le pari ! L’enfant rivière de Isabelle Amonou
Heu, comment te dire….si ça peut attendre j’aimerai autant…quoique !!!
quoique 😉
😁
très belle sélection !!!
Aie, aie, aie, j’ai fait quelques ajouts importants, notamment le Mention et le 1795 ! Le Andy Davidson et le Oscar De Muriel. Sans oublier le Ellory ! Bref, je n’ai pas été raisonnable 😆
et tu vas encore en rajouter, je te connais 😉
Zut, moi qui pensait avoir bien préparé ma pré-commande… c’était sans compter sur ton pouvoir tentateur 🫣
caramba, encore raté ! 🙂
Formidable Yvan! Encore une fois merci pour cette belle sélection où je suis ravie de voir figurer Le grand incendie : Antonin Sabot a été notre Prix Jean Anglade 2020 avec son magnifique Nous sommes les chardons et je me réjouis de retrouver sa très belle plume déjà digne des meilleurs!
merci pour ton enthousiasme, un auteur à suivre alors !