1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger
SONJA DELZONGLE
Titre : Le dernier chant
Sortie : 31 mars 2021
Editeur : Denoël
Le son, voilà un univers très original pour un thriller…
Cette idée sur le « bruit » est née d’un projet de recueil de nouvelles sur le thème de l’audition, que tu connais bien pour en être à l’origine… (Recueil : Ecouter le noir).
Très rapidement, j’ai su que le sujet de ma nouvelle dans ce collectif prendrait une dimension romanesque. J’en ai fait le thème central du Dernier chant, entre autres thématiques comme l’amortalité autour d’une intrigue bien sombre et sulfureuse, comme certains des personnages. Pourquoi seulement certaines oreilles perçoivent le « hum » (bruit) ? D’où vient-il ? Quel mal menace la planète en s’attaquant tout d’abord aux espèces animales ? Est-ce un avertissement pour l’humanité ? Toutes ces questions vont mener à une seule piste. Celle du bruit…
On peut traiter de tout dans le thriller, c’est ce qui en fait sa grande richesse. Celui-ci est à la fois psychologique, scientifique, un brin politique, avec un message, bien sûr. Mais comme dans la plupart de mes romans, les émotions, la nature et le romanesque priment. Et, en effet, moi qui suis aussi une lectrice, jusqu’à présent je n’avais jamais lu un thriller sur l’univers du son.
Le roman est au cœur de problématiques sociétales très actuelles…
En effet, Le Dernier chant n’a rien de futuriste, il s’ancre complètement dans le présent et l’actualité, avec un personnage virtuel qui se substitue à un défunt, des recherches sur l’immortalité ou l’amortalité en un premier temps, la violence, la mégalomanie, le profit à n’importe quel prix… L’humain repousse sans arrêt les limites, mais qu’y a-t-il au-delà ? Le néant ? Le mal ? Ou, au contraire, un immense champ (et chant, peut-être…) des possibles ? C’est précisément ce que soulève mon roman. J’y questionne à la fois l’éthique et à la fois l’individu, seul face à toutes ces problématiques et à lui-même. Je pense que la plupart des grandes découvertes et des avancées technologiques ont un même but, la survie de l’humanité et la course au bonheur et aux richesses matérielles. Mais face à la puissance de la nature et du cosmos, tout n’est peut-être que vanité, illusions…
Au-delà du divertissement, c’est une manière de passer des messages ?
Bien sûr… Le livre est pour cela un fabuleux porteur.
Et en particulier le thriller…, ce conte terrible des temps modernes.
C’est un vrai roman noir, mais certaines scènes sont bouleversantes d’émotions…
L’un et l’autre ne sont pas incompatibles… Au contraire.
J’éprouve beaucoup plus d’émotions devant un film noir ou à lire un roman noir qu’un feel-good sirupeux !
Malgré le contexte pesant, tes personnages vivent et ne font pas que survivre. Comme un dernier espoir ?
Qu’est-ce que « vivre » ? Le débat est ouvert… Qu’est-ce que l’espoir aussi ?
On dit que « l’espoir fait vivre », mais je crois que vivre, c’est espérer. Alors que dans la notion de survie il y a celle de lutte, de combat, d’élimination aussi. Cela veut-il dire que les humains vivent et les animaux ne font que survivre ? J’en doute…
Crédit photo : Melania Avanzato
Catégories :Interviews littéraires
Magnifique interview de Sonja Delzongle, pour un thriller apparemment plein d’interrogations sur l’éthique, la survie, l’espoir, avec son lot d’emotions. J’aime qu’elle dise éprouver beaucoup plus d’émotions à lire un roman noir qu’un feel-good sirupeux, et je suis totalement d’accord avec elle.
et moi donc ! C’est clairement mon cas aussi