Voilà le genre d’intrigue qu’on est habitué à voir se dérouler aux USA ou en Amérique du Sud, plutôt qu’au fin fond de la vallée du Lot.
On est ici dans un thriller tendu, à tendance horrifique. Du genre qui m’a fait penser aux films que je regardais durant les années 80 et 90, ces Slasher à l’américaine, entre communautés secrètes et tueurs monstrueux.
Série B assumée
Ce qui fait la différence, c’est qu’on est bien en France, l’ambiance et les protagonistes réagissent à l’avenant. Même si quand on est pourchassé, une proie reste une proie, où qu’elle soit.
L’Enclave est une série B assumée, d’ailleurs l’auteur s’en amuse à plusieurs reprises. A partir du moment où on accepte son postulat global improbable, le scénario propose des surprises à foison.
Surtout que Nicolas Druart est du genre à malmener ses personnages et ne pas avoir peur de les faire souffrir (voire pire). Et j’aime ce courage-là. Personne n’est à l’abri, tout peut arriver, même les pires abominations.
La bonne idée est d’avoir choisi certains personnages « différents », que ce soit une trisomique ou d’autres aux pathologies diverses. Ce ne sont pas des victimes expiatoires annoncées, ces caractères permettent d’apporter de l’originalité à l’intrigue.
La fin justifie les moyens
Le roman est très visuel, sans fioriture, et plaira à ceux qui aiment se faire peur (et s’en amusent). L’auteur joue beaucoup avec les stéréotypes pour accentuer ses effets.
L’intrigue semble partir dans tous les sens, ça a pu me déranger durant la lecture. Mais la fin justifie les moyens. Un final qui rehausse les impressions de lecture, tant il est bien vu, parfaitement mené et totalement surprenant. C’est clairement le gros point fort du livre.
L’enclave est un vrai livre de genre, qui assume de jouer sur les codes. Nicolas Druart sait où il va, son final épatant relève le ressenti général. Pour les amateurs de ce style de thriller, qui ont le cœur bien accroché, la recette devrait fonctionner.
Lien vers mon interview de Nicolas Druart au sujet de “L’enclave”
Yvan Fauth
Date de sortie : 07 avril 2021
Éditeur : HarperCollins
Genre : Thriller
4° de couverture
Sur l’Enclave, tout a été dit : qu’elle serait une zone blanche perdue dans la vallée du Lot, qu’on y vivrait en parfaite autonomie, qu’une créature y régnerait sans partage… Tout a été dit, mais on préfère se taire.
C’est ce à quoi le jeune adjudant-chef Stanislas Sullivan est confronté. À l’inverse de ses collègues de la gendarmerie de Buzac, il n’est pas un enfant du pays. Aussi, quand une de ses affaires, tombée au coeur de l’été, se révèle être un cas de disparitions de pèlerins reliées à l’Enclave, il va devoir ignorer les mises en garde et faire quelques entorses à la procédure.
Ignorer les mises en garde, c’est aussi l’option prise par Vanessa, aide médico-psychologique, et Simon, infirmier, venus passer un week-end dans l’Aveyron. Pour ce tandem qui accompagne quatre adolescents aux pathologies variées, c’est une première. Une première aussi, cette sensation de liberté quand ils naviguent sur le Lot. Oubliant pour un temps, et à tort, les chimères menaçantes des locaux…
Que cache l’Enclave ? Un monstre digne de légendes ancestrales ou une vérité macabre ? Que trouvera Vanessa en allant chercher de l’aide, une fois l’accident survenu ? Et sur quel obscur passé Stan mettra-t-il la main ?
Catégories :Littérature
Ayant passé plusieurs mois de vacances dans ma tendre jeunesse, dans le Lot et ensuite dans l’Aveyron, j’ai une tendresse particulière pour Nicolas qui m’a fait remonter plein de souvenirs et m’a flanqué les pétoches.😅 Mais pas que. J’avoue que je n’ai rien vu venir de cette fin. Merci à toi Yvan pour cette chronique. 🙏😘
ça m’a donné envie d’aller y faire du tourisme 😉
Si tu savais comme c’est beau. Nicolas a su tout retransmettre. Mais il y fait chaud. 😉😘
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