1 livre et 5 questions pour permettre à son auteur de présenter son œuvre
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger
CHRYSTEL DUCHAMP
Titre : L’art du meurtre
Éditeur : L’Archipel
Sortie : 16 janvier 2020
Lien vers ma chronique du roman
Dans une bio, on vous présente comme grande amatrice de littératures de genre, et pas uniquement de polar…
En effet ! Je suis amatrice de polar, mais aussi de fantastique. Lovecraft, Poe et Maupassant m’ont donné envie d’écrire. J’ai d’ailleurs commencé mon aventure littéraire en rédigeant des nouvelles fantastiques. Ce genre permet une grande liberté puisque l’histoire ne nécessite pas d’explication rationnelle. Tout est donc possible ! Et ce que j’affectionne par-dessus tout, c’est la culture du twist final. Rien de plus efficace qu’une nouvelle fantastique avec une chute fracassante !
L’art contemporain, un milieu assez fou pour une intrigue de thriller ? En tout cas, vous l’avez superbement intégré dans l’histoire…
Merci ! Le milieu de l’art contemporain me fascine. Lorsque j’étais étudiante en arts appliqués, j’ai été profondément choquée par une œuvre de la biennale de Lyon : « Sod & Sodie Sock » de Paul McCarthy. Je décris d’ailleurs cette installation-performance dans mon livre. Un véritable traumatisme ! Dès lors, la problématique « jusqu’où un artiste peut-il aller au nom de l’art ? » n’a cessé de me hanter. La première nouvelle que j’ai écrite – intitulée « De beaux tableaux » — proposait une réponse à cette question. Avec « L’art du meurtre », je suis allée plus loin dans ma réflexion.
Violence et art sont souvent liés. Nombreux sont les artistes qui, depuis toujours, s’interrogent sur la représentation de la souffrance et de la mort. Ceux qui pratiquent l’art corporel vont même jusqu’à se mutiler. Je trouvais intéressant d’établir un parallèle entre cette violence et celle dont peut faire preuve un tueur en série. La violence subjugue. Et dans un thriller, les lecteurs – dont je fais partie – se délectent des meurtres sanglants. Alors quoi de mieux qu’un assassin qui soigne ses mises en scène ?
Un bon thriller tient aussi à son rythme. Vous semblez avoir travaillé là-dessus…
Le rythme est primordial. Dans « L’art du meurtre », les chapitres sont courts et se ferment toujours sur une révélation, un rebondissement. Je veux que les lecteurs soient au plus près de l’action, qu’ils transpirent avec mes personnages, qu’ils soient happés par l’intrigue et qu’ils ne puissent pas s’arrêter avant d’avoir atteint la dernière page. Je suis tellement heureuse lorsqu’on me dit avoir lu l’histoire d’une traite !
Vous avez aussi soigné les caractéristiques de vos personnages, y compris secondaires…
Je m’inspire souvent de personnes réelles pour créer mes protagonistes. Alain, le technicien de scène de crime, existe dans la vraie vie. Il m’a d’ailleurs beaucoup aidée pour la cohérence du récit. Quant au personnage principal, Audrey, je me suis inspirée du caractère et du passé amoureux d’une amie. C’est important que tous les acteurs d’une fiction soient réalistes, qu’ils aient des qualités, des défauts. Tout cela participe à la crédibilité de l’histoire.
Concernant les personnages secondaires, je suis contente que vous l’ayez remarqué. Avant l’écriture de « L’art du meurtre », j’avais tendance à négliger cet aspect. Et puis j’ai lu « Quand sort la recluse » de Fred Vargas. J’ai été fascinée par sa façon de faire intervenir de nombreux personnages. J’ai trouvé ça vivant. Comme je suis très critique envers moi-même, j’ai relu mes premiers écrits et réalisé que cette vie manquait. J’ai donc décidé de donner la parole à plusieurs intervenants, une équipe, des proches, qui gravitent autour du personnage principal. Tous ces protagonistes dynamisent le récit et l’enrichissent par leurs points de vue et leurs caractères.
Votre écriture est directe, vive et même souvent piquante…
Je n’hésite pas à écrire les choses telles qu’elles sont. Mais j’essaie toujours de trouver le bon dosage et de ne pas tomber dans la « gratuité ». Dans la vraie vie, je suis assez vive. Directe. J’aime aller droit au but. J’écris comme je suis. Je déteste tricher. Mes romans reflètent sûrement ma personnalité.
Catégories :Interviews littéraires
Il est dans ma PAL. C’est ma prochaine lecture 😉
il se lit d’une traite, tu verras 😉
je l’ai beaucoup aimé… L’histoire, le rythme … Une ois entamé on ne le lâche plus
exactement, aucune baisse de rythme
Merci pour cette présentation. Faire référence à la grande Fred Vargas est assez pour ajouter ce livre à ma PAL!
Deux styles de livres différents, mais oui belle référence