
1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre.
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.
NICK GARDEL
Titre : Morts chroniques
Auto-édition
Lien vers ma chronique du roman
Autre style, exercice de style ? Ou une vraie envie de te frotter au thriller pour changer ?
C’est toujours une gageure que de ne pas écrire par « réflexe ». Quand j’ai commencé Morts Chroniques je sortais tout juste d’un autre roman, très écrit, où j’avais poussé la volonté stylistique assez loin. Il me fallait raconter une histoire sans tous les détours que je prends habituellement pour composer ce qui devient un roman. Sans doute une quête de simplicité avec un soupçon de gravité aussi. J’ai un esprit de rebond. Il était intéressant de m’en tenir cette fois à une enquête, de ramener l’écriture aux faits. Le premier jet a été finalement assez rapide, mais le texte final a été beaucoup modifié. D’ordinaire, je tourne mes phrases longuement pour parvenir à l’illusion de la légèreté. Dans celui-ci, c’est la structure même du récit qui m’a demandé un travail conséquent. L’écriture elle-même en a été assez directe. Quant au Thriller, c’était quasiment une commande d’une amie qui m’avait mis au défi d’en écrire un. C’est le jeu des gens qui vous aiment, ils veulent toujours vous pousser ailleurs que dans le sillon que vous tracez.
Tu peux raconter ce qui attend le lecteur, d’une autre manière que la quatrième de couverture (sans trop en dire) ?
J’espère qu’il y trouvera une véritable enquête. J’ai aussi voulu que cette histoire intègre à sa base même les réseaux sociaux, les lecteurs, les blogueurs, les auteurs, les libraires et les interactions de ce microcosme. Mais je ne voulais pas être didactique, trop explicatif. Il fallait qu’on s’y sente chez soi sans pour autant perdre les novices.
Justement, ton histoire te permet de parler des réseaux sociaux et du milieu de l’édition, de manière assez satirique (mais sans méchanceté)…
La satire est mon mode de pensée primaire. Mais j’essaye d’éviter la caricature. Certains personnages sont des conglomérats de comportements que j’ai pu observer sur les nombreux groupes que je fréquente. C’est l’attrait de ce roman. Chacun y reconnaîtra tel ou tel personnage comme étant une transcription d’un pseudo croisé sur le réseau. Et puis j’ai suffisamment roulé une certaine bosse dans ce milieu pour y acquérir une sorte de légitimité. Quand je parle de l’auto-édition par exemple, je sais exactement ce qu’il en retourne.
Tu as travaillé ton intrigue, mais pas uniquement. Comme à ton habitude, tu as dessiné avec soin tes personnages, y compris les seconds couteaux…
Tout a déjà été raconté. Ce qui fait la différence d’un roman à l’autre ce sont bien les personnages. Ce sont eux qui exprimeront l’histoire. En accord avec les conseils émérites d’une personne que je respecte profondément, j’ai fait attention à faire peu de descriptions de mes protagonistes. Un tic de langage, une liberté de ton, un phrasé particulier suffisent à les faire reconnaître. Le reste se passe dans la tête du lecteur. Et puis le sujet du roman (les réseaux sociaux, les livres, etc.) est une histoire finalement très humaine. Il fallait donc que les personnages y soient particulièrement travaillés.
Ça s’est passé comment en termes d’écriture ? Parce que tu t’es fondu dans ce style littéraire avec talent !
Le ton du roman était initié par un défi, je l’ai déjà dit. Mais ensuite, il a fallu construire une intrigue solide. Cela induit autre chose que des tribulations de personnages qui se suffisent à eux-mêmes. Forcément l’écriture doit suivre ce rythme, s’affûter, devenir plus précise. Le propos prend plus de poids que la façon de l’exprimer. C’est une part importante du travail de l’écrivain. J’ai toujours du mal à utiliser de tels qualificatifs, surtout quand je parle de moi. Mais je suis persuadé qu’écrire c’est justement disparaître derrière le ressenti du lecteur. Ne plus prendre toute la place pour faire un show de démonstration de virtuosité littéraire. Si on oublie l’auteur, une partie du job est fait. Dans ce roman, il y a des parties où j’ai pris un plaisir particulier. Ce sont les chapitres « d’enfermement » où j’ai pu lâcher mon écriture pour me diriger vers quelque chose de plus noir, où le cynisme et la dérision ne viennent pas édulcorer la situation. On peut faire passer des horreurs tout en gardant un sourire, j’ai gommé ce sourire dans ces scènes.
Yvan Fauth
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Catégories :Interviews littéraires
J’ai adoré ce roman.
Que dis-je !
J’ai surkiffé ce nouveau style Gardel !