Vaste comme la nuit – Elena Piacentini

Mathilde Sénéchal, flic de son état, étonnante personnalité à la fois forte et qui cache de nombreuses fêlures. Les lecteurs l’ont suivie dans un précédent roman d’Elena Piacentini : Comme de longs échos.

Intime

Alors que son devancier était axé sur un fait divers, Vaste comme la nuit se recentre sur le passé de Mathilde. Autre histoire, autre ambiance et même évolution de l’écriture.

Ce nouveau roman touche à l’intime. Bien caché, enfoui depuis des années, des décennies. Retour à l’enfance de la protagoniste, mais bien au-delà aussi. Dans une France de l’intérieur, loin du tumulte parisien, où les langues ne se délient pas habituellement, où les secrets pourrissent la terre.

Secrets de famille, guerre larvée entre plusieurs lignées. La mémoire de certains défaille, celle d’autres ne pardonne rien. Voilà donc la capitaine Sénéchal obligée d’enquêter sur son propre passé.

Pas vraiment un polar, ce livre est un vrai roman noir qui met en scène les ressentis, les dissensions. Ne cherchez pas un thriller, n’attendez pas un rythme soutenu, l’écrivaine donne du temps aux temps passé et présent. Elle creuse, racle le terreau des inimitiés et de l’hostilité jusqu’à en trouver les racines.

Ecriture ciselée

Elena Piacentini a toujours apporté un soin tout particulier à l’écriture. Plonger réellement dans son univers se mérite, ce nouveau livre en est un nouvel exemple. Voilà bien le genre de récit qui ne se survole pas, il ne fait qu’un peu plus de 300 pages, et pourtant il se lit lentement.

Chaque phrase est travaillée, ciselée. Encore davantage que dans ses précédents romans, à mon sens. Même si j’aurais aimé parfois davantage de rythme, cette plume soignée fait ressortir les sensations, les sentiments avec une belle et noire poésie.

Elena Piacentini est une auteure singulière dans le monde du roman noir. Vaste comme la nuit est une plongée dans l’âme humaine, les secrets de(s) famille(s), le poids du passé. Et une immersion émotionnelle dans ce qui fait la complexité du personnage de Mathilde Sénéchal et son cheminement de vie.

Lien vers l’interview d’Elena Piacentini au sujet de ce roman

Yvan Fauth

Date de sortie : 22 août 2019

Éditeur : Fleuve

Genre : Roman noir

4° de couverture

“Des habitants qui ont avalé leur langue.
Une forêt où rôde un étrangleur de bêtes.
Trois maisons isolées en lisière de forêt et l’Eaulne pour frontière…

La capitaine Mathilde Sénéchal n’aurait jamais imaginé retourner sur les lieux de son enfance, un petit village non loin de Dieppe. Mais quand Lazaret, son ancien chef de groupe, lui fait parvenir une lettre sibylline, elle comprend qu’elle va devoir rouvrir une enquête vieille de trente ans. Qu’elle le veuille ou non, le passé ne meurt jamais. Il a même des odeurs, ces odeurs qu’elle sait identifier comme personne et qui sont aussi son talon d’Achille. Il est temps pour elle de sonder sa mémoire défaillante et d’affronter la vérité.



Catégories :Littérature

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10 réponses

  1. Aude Bouquine – « Lire c’est pouvoir se glisser sous différentes peaux et vivre plusieurs vies. » Ici, je lis, je rêve, je parle de mes émotions de lectures, avec des mots. Le plus objectivement possible. Honnêtement, avec respect. Poussez la porte. Soyez les bienvenus dans mon univers littéraire.

    Je l’avais en main hier. Je me suis demandée s’il fallait avoir lu les précédents. Et puis, j’ai été raisonnable… c’est tellement moche d’être raisonnable 🙁

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’est un mot horrible !! ;-). Oui c’est mieux d’avoir lu le précédent, c’est clair

    • belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

      Pourrais-tu me définir le mot “raisonnable”, mon PC bugue lorsque je lui demande la définition 😆

      J’ai pas envie de l’être, raisonnable, pour la cause, puisque tout le monde en parle en bien et que j’ai envie de découvrir la plume de l’auteure… Ce serait bête de devenir raisonnable à mon âge 😉

  2. Annesophiebooks – Passionnée de thrillers, de romans noirs, de romans à suspens, de romans historiques et de classiques. Bref, j'aime les livres, et j'aime dire pourquoi.

    Elena Piacentini a une plume magnifique, et son personnage de Mathilde, tout en nuances. Une auteure dont on devient vite accro ! 🙂

  3. leslecturesdelouiseweb – L'idée est de partager avec vous mes lectures. "La lecture est une amitié" Marcel Proust

    Je suis vraiment contente de lire cet avis, ton avis qui rejoint le mien notamment sur la notion de poésie ! A priori, d’autre pense que l’on n’a pas lu le même bouquin !!
    Merci ! Tu me rassures en fait !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Chaque avis est personnel 😉. Mais impossible de ne pas parler de poésie avec l’écriture d’Elena

  4. Nath - Mes Lectures du Dimanche – Livres, ongles & Rock 'n Roll

    Ayant aimé comme de longs échos, ce titre me tente beaucoup ! Sans oublier tes mots qui achèvent de me convaincre 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Tu verras qu’il est vraiment différent, même si c’est le même personnage

  5. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    Bon maintenant que j’ai fait ma chronique, je peux lire la tienne !
    Pour moi c’est un livre extraordinaire de psychologie et d’émotions.
    Comment dire autrement que c’est un véritable coup de coeur !

Rétroliens

  1. Interview – 1 livre en 5 questions : Vaste comme la nuit - Elena Piacentini - EmOtionS - Blog littéraire

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