Refus de la violence du monde
Début de l’histoire au fin fond de l’Auvergne au milieu des années 1800. Fin du voyage en 1880 dans le désert américain, après un passage par la Kabylie et le Vietnam. Grand écart géographique et grand huit émotionnel.
Quel chemin parcouru par Gabriel Morange depuis sa campagne française loin de tout et qui va découvrir le monde par les guerres. A cette époque, c’était la principale manière de découvrir la planète, à travers les atrocités perpétrées lors des conflits.
Gabriel, chair à canon, qui va passer (presque) entre les balles, comme par miracle. Gabriel qui va refuser la violence, devenir missionnaire près des indiens Navajos, et en payer le prix. Pourtant, ce n’est pas un ange.
Respect des différences
Philippe Morvan a construit un récit à la fois sombre et plein d’humanité, où une lumière tente de pointer de toutes les atrocités d’un siècle de fureur.
Voilà donc un livre qui fait voyager de par le monde et à l’intérieur du cœur des hommes, à la recherche d’un sens à tout ça. Il y est question de liberté des peuples et de respect des différences. A une époque où on traitait les asiatiques de singes et les indiens de sous-hommes sans âme, eux qui étaient pourtant au plus près de la nature et des vraies racines. D’ailleurs, on ferait bien de se rappeler ce passé pour en tirer les bons enseignements…
Ce roman a plusieurs singularités. L’auteur s’est inspiré de l’histoire d’un de ses ancêtres pour construire cette fiction. Cela explique sans doute pour partie que ce récit, pourtant étonnant, sonne vrai.
Rythme et émotions
La narration est aussi particulière. Là où souvent ce genre de récit se déploie à travers des chapitres fleuves, Philippe Morvan raconte à coups de chapitres de 2 à 4 pages. Ce choix donne indubitablement du rythme à l’histoire, même si j’aurais aimé qu’il s’appesantisse parfois davantage sur le contexte et l’environnement.
L’écrivain n’est d’ailleurs pas le premier venu, puisqu’il a écrit des romans noirs par le passé sous le pseudonyme de Samuel Gance, dont l’excellent et le très lovecraftien La chapelle des damnés.
Ours est un roman où les émotions sont bien présentes, par le biais de cet homme qui découvre les autres et le respect des diversités. Philippe Morvan nous emmène en voyage au plus profond du cœur sombre des hommes, là où chez certains pointe la plus puissante des lueurs d’humanité.
Lien vers l’interview de Philippe Morvan au sujet de “Ours”
Sortie : 03 octobre 2018
Éditeur : Calmann-Lévy
Genre : Fiction
Ce que j’ai particulièrement aimé :
Le souffle, même funeste, de l’aventure
L’idée de se baser sur du réel et imaginer autour
Les sujets traités
4° de couverture
dont les yeux s’ouvrent peu à peu devant
la barbarie des hommes
Catégories :Littérature
Oh comme j’aurais aimé avoir tes mots
C’est tout à fait ça, ça sonne vrai !
Un roman que je ne suis pas prête d’oublier, certains vous marquent ainsi …
Les tiens étaient très parlants aussi !
Merci
Là, ça devient intéressant… Ça me changerait de mes lectures ordinaires.
On a droit à une peau d’ours pour mettre devant le feu ouvert et faire des galipettes dessus ?? 😆 (je sors)
Y a chevaux aussi dans l’histoire, ça va te plaire 😉
chouette ! Tant que les chevaux ne se font pas manger par les ours…
😁😁😁😁
Un voyage noir et plein d’émotions… je note! Merci mon cher Yvan!
Avec plaisir, merci de ton intérêt !
Je l’ai croisé, je l’ai évité… j’aurai pas dû !
Je le passe en séance de rattrapage 🙂
je me suis laissé emporter par ces eaux rouges de sang,ces vent terrifiant et brûlant.Ont rentre dans l’histoire,et ont aurai voulu être là pour la changer,la refaire mais pas la vivre.Même si c’est un roman la vérité est présente.Une petite pensée pour tout ces êtres qui ne voulait que vivre simplement.merci
Ritou