Souffle
Ceux qui te mentent est bien un thriller psychologique, et même un très bon ! Pour son premier roman, Nuala Ellwood utilise avec habileté les ingrédients qui font le succès de ce genre littéraire. A la lecture, vous aurez droit à des (gros) retournements de situation aussi surprenants que déroutants. Le genre de changements dans l’intrigue qui coupent littéralement le souffle.
Mais on y trouve aussi le souffle des bombes, et c’est bien ce qui permet à ce roman de sortir du lot.
Le personnage principal est une journaliste spécialisée dans les reportages de guerre. Elle revient juste d’Alep, en Syrie, et rentre au bercail dans sa petite ville anglaise de naissance, là où vient de mourir sa mère et où vit encore sa sœur. Une dichotomie d’ambiances qui donne sa singularité à ce récit.
La partie anglaise est typique de ces thrillers qui font entrer le lecteur au cœur des sombres histoires familiales. Il y est question, par exemple, de perte d’un enfant, de violence et d’alcoolisme. Une histoire compliquée entre deux sœurs déchirées depuis leur plus « tendre » enfance.
Stress post-traumatique
Le fragment en lien avec la journaliste revenant du front est, quant à lui, percutant. Il faut dire que le personnage souffre du trouble de stress post-traumatique. Les passages concernés sonnent d’autant plus juste que Nuala Ellwood est la fille d’un reporter de guerre primé pour ses documentaires. On sent qu’elle s’est fortement inspirée de cette expérience. C’est l’un des gros points forts de ce récit. Quand le thriller tient intelligemment compte de la réalité.
L’écriture, english touch, se met joliment au service de l’intrigue et dépeint avec force les protagonistes, ce qui rajoute au coté addictif de ce roman.
Ceux qui te mentent a les qualités pour en faire un thriller captivant, avec son ambiance saisissante et ses rebondissements ahurissants. Mais ce qui fait réellement la différence, c’est ce supplément d’humanité insufflé par un personnage meurtrit par ce qu’il a vécu en temps de guerre. Un conflit actuel qu’on ne peut ignorer, et que même un divertissement nous aide à ressentir à sa manière.
Sortie : 08 février 2018
Éditeur : Michel Lafon
Genre : Thriller
Traduction : Claire Desserrey
Ce que j’ai particulièrement aimé :
La toile de fond en lien avec le métier de reporter de guerre
Les rebondissements
Les personnages
4° de couverture
Quand elle rentre à Herne Bay pour les obsèques de sa mère, Kate se souvient de cet endroit où tout allait bien jusqu’à la mort de David, son petit frère. Un accident, dira-t-on. Ensuite plus rien n’a jamais été pareil. Leur père est devenu violent. Leur mère a perdu la raison. Puis sa sœur, Sally, a sombré elle aussi, malgré l’aide de son mari, Paul. Dès son retour dans la maison de sa mère, Kate se sent oppressée et abuse des somnifères. Elle entend un petit garçon crier la nuit chez les voisins et ne sait plus ce qui est réel ou le fruit de son imagination torturée. Alors elle prévient Paul et Sally qui ne la croient pas, la police non plus, il n’y a pas d’enfant chez la voisine qui vit seule. Pourtant elle l’a vu. Dans le jardin d’à côté. Elle sait qu’il existe…
Catégories :Littérature
Encore une très belle chronique qui donne vraiment envie de découvrir cette auteure et son premier ouvrage… Merci Yvan 😉🙂
j’en suis heureux, si j’ai pu attirer ton attention, Antonietta. merci !
Encore un qui me fait de l’œil et ton avis aggrave la situation !
désolé je ne suis pas ophtalmo, le seul remède que je connais c’est de le lire 😉
Haaaa !! En voilà une bonne idée !
Oh non je n’en peux plus… ^^ tous ces livres et encore des livres, ça va me tuer 😉
D’ailleurs, je dois monter ma bibliothèque, pas une nouvelle car je n’ai pas la place d’en mettre une de plus. Il ne reste qu’une solution : déménager !!
On dirait un titre de journal quand ils vont te parler des politiciens, des banquiers, des pharmaceutiques, des assureurs,…. 😆
Noté, parce que tu m’énerves.
celui là je viens de le terminer pour mon comité de lecture polar des bibliothèque parisiennes.
Et j’avoue ces une sacrée belle découverte que cette plume.
Je ne pratique pas l’anglais mais je tire mon chapeau à la traductrice qui restitue parfaitement les atmosphères.
Il faut que je trouve le temps de la chroniquer maintenant !
oui une belle surprise ! Faut que tu trouves le temps, oui 😉
Il va falloir !