Terreau
R.J. Ellory est aujourd’hui une tête d’affiche du genre, The King of Roman Noir comme j’aime l’appeler, dont les premiers pas d’écrivain étaient jusqu’alors invisibles pour le public français. Merci aux Éditions Sonatine de nous permettre de plonger enfin dans les origines de la légende Ellory.
Ce premier roman est réellement le terreau dans lequel l’auteur plantera ses futures graines : l’émotion d’un personnage fort comme dans Seul le silence, les réflexions sur la peine de mort comme dans sa formidable nouvelle Trois jours à Chicagoland, les ravages du Vietnam et du racisme comme dans Les neuf cercles…
Histoire et histoire
Et puis il y a cette fascination pour les années 60, vues des États-Unis, période de bouleversements (et de bonne musique). Papillon de nuit est l’histoire d’un homme enfermé dans le couloir de la mort durant les années 80 qui se remémore, deux décennies en avant, le chemin qui l’a amené jusqu’ici.
Un voyage dans la vie d’un homme à travers son histoire et l’Histoire avec un grand H, durant cette période folle des 60’s. Petite et grande histoires imbriquées ; une Amérique en pleine évolution, où la ségrégation fait encore partie intégrante des mentalités et où la paranoïa est omniprésente.
Un monde de violence où s’enracine ce récit d’amitié, d’amour et de mort pour lequel Ellory prend son temps, tout au long de ces 510 pages. Le temps et le bon rythme pour nous conter avec délicatesse et profondeur cette descente aux enfers d’un personnage inoubliable.
Magicien des mots
Ellory est un magicien des mots, il l’était déjà en 2003. Sa capacité unique à donner vie à cette histoire est extrêmement touchante et particulièrement troublante. Sa plume empathique et travaillée embarque le lecteur comme peu savent le faire. Ce sombre récit, parsemé de fulgurances lumineuses, attire le lecteur comme le papillon vers la lumière.
Récit dur, traitement lumineux, émotions fortes. On sort connecté de cette lecture, dans la plus pure tradition du roman noir. Connecté à l’Histoire des États-Unis qui est aussi la notre. Connecté à la vie, et la mort programmée de ce personnage ordinaire face à un système inhumain.
On suit la destinée de cet homme qui ne fait pas toujours ses propres choix. On suit aussi ses moments passés dans l’attente de son exécution, passages absolument déchirants.
Ce retour vers le passé, dans tous les sens du terme, est un formidable moment de lecture, émouvant et touchant. R.J. Ellory est un grand, et il l’est déjà depuis longtemps.
Le livre en un mot : Lumineux
Lien vers mon interview de R.J. Ellory au sujet de ce roman
PS : Je tiens à souligner l’excellente initiative des Éditions Sonatine qui ont eu l’idée de sortir enfin ce premier roman en français. Je remarque également la sobre et belle couverture, ainsi que le format légèrement réduit, proposé à un prix très doux : 14 euros. Une vraie belle idée que cette nouvelle collection Sonatine + qui sortira chaque année quelques romans des limbes.
Sortie : 04 juin 2015
Éditeur : Sonatine
Genre : Roman noir
Traducteur : Fabrice Pointeau
Notes :
Profondeur : 10/10
Dimension de l’intrigue : 9/10
Psychologie : 10/10
Qualité de l’écriture : 9/10
Émotion : 10/10
Note générale : 9,5/10
4° de couverture
Après l’assassinat de John Kennedy, tout a changé aux États-Unis. La société est devenue plus violente, la musique plus forte, les drogues plus puissantes que jamais. L’Amérique a compris qu’il n’y avait plus un chef, un leader du pouvoir exécutif, mais une puissance invisible. Et si celle-ci pouvait éliminer leur président en plein jour, c’est qu’elle avait tous les pouvoirs.
C’est dans cette Amérique en crise que Daniel Ford a grandi. Et c’est là, en Caroline du Sud, qu’il a été accusé d’avoir tué Nathan Vernet, son meilleur ami.
Nous sommes maintenant en 1982 et Daniel est dans le couloir de la mort. Quelques heures avant son exécution, un prêtre vient recueillir ses dernières confessions. Bien vite, il apparaît que les choses sont loin d’être aussi simples qu’elles en ont l’air. Et que la politique et l’histoire des sixties ne sont pas qu’une simple toile de fond dans la vie de Daniel, peut-être lui aussi victime de la folie de son temps.
Catégories :Littérature
Et chronique lumineuse 😀
Il fleure bon cet Ellory premier du nom 😉
magnifique et émouvant roman, lent mais tellement prenant 😉
C’est toujours lent chez Ellory mais bizarrement chez lui ce n’est pas grave 😉
c’est parce qu’il est un peu magicien 😉
Très belle chronique Yvan… Mais pouvait-on en attendre moins du zélateur numéro 1 du maître Ellory en France? Je suis vraiment tenté… Un achat de plus à St Maur!!!
A bientôt, l’ami… 🙂
ahah me voilà affublé d’un nouveau surnom ;-). Dommage qu’il ne soit pas à Saint-Maur le grand Ellory…
Oui, c’est dommage. Je lui aurais pris le bouquin en mains propres… Mais bon…
Alors, tu as révisé pour tes interventions???
m’en parle pas, je bosse dessus, c’est un enfer à préparer, tout doit tenir dans un timing hyper précis à la minute près… C’est très pro comme organisation, pas facile pour l’amateur que je suis
Je me doute bien, mais l’enthousiasme dont tu fais preuve font oublier le manque d’expérience dans ce domaine…
La semaine prochaine tu aura droit à une belle interview fleuve de Roger, tres bon roman, super émouvant. toujours un plaisir de le lire.
j’ai prévu une interview de sieur Ellory également ;-). J’irai lire la tienne avec intérêt !
No comment 😉
ben pourquoi tu parles alors ? ;-). le pire c’est qu’il pourrait te plaire toi qui aimes les livres à la Thomas H. Cook
Ben..pour dire quelque chose tiens!!! Oui mais Thomas a le don de créer des atmosphères qui m’envoûte!!! Héhé!!!
Je trouve ce premier roman excellent, je me demande pourquoi il n’a pas été publié au tout début ? En tout cas : vive Ellory 😀 !!!
oui c’est franchement honteux ;-). Vive le grand Roger ! 😉
Je pense que tu as tout dit de la beauté de ce livre! 😉
Une lecture inoubliable pour ma part! Du coup, je note ta suggestion pour Trois jours a Chicagoland….
Merci 😉
Oui il faut absolument lire cette nouvelle en numérique qui est en fait proposée en trois morceaux
Je croyais que tu ne lisais pas de numérique….mdr, je vais essayer de trouver ça alors!!!;)
Je n’ai pas eu trop le choix là 😉
C’est bon j’ai vu, je pense craquer …Merci pour ce partage!!!!;)
il n’avait jamais été publié du tout en France, ou c’est une réedition maintenant que l’auteur est célèbre? En tout cas le pitch me tente bien ! souvent les premiers romans sont souvent les meilleurs, tu confirmes avec celui-ci pour ce qui concerne Ellory? kiss ma caille !
Jamais publié !
Biz mulot 😉
Quelle jolie chronique mon ami. On sent toute l’admiration que tu as pour Ellory derrière tes mots. 🙂
Moi admiratif ?? Tu rigoles ? Le mot est faible 😉
t’as mis des posters de lui dans ta chambre ?? 😉
Je remarque l’excellente notation que tu donnes à ce roman ! je note 😉
tu ne devrais pas être déçue 😉
Lumineux ?? Donc, quand on l’achète on ne doit plus mettre des lampes partout ?? On peut virer EDF suez ?? Cool, je vais en acheter tout plein pour en mettre partout dans ma maison 😉
Merci Yvan pour ce bon plan malin !! Tonton Yvan Malin… 😛
moi tu sais, si je peux rendre service ;-). Un roman noir qui se lit dans le noir, c’est très moderne en fait
Purée, la grande classe !! Un roman noir pour lire dans le noir… et de la littérature blanche pour lire à l’hosto ou en pleine lumière ??
Bon, à quand le prochain billet “les bons trucs malins de tonton Divan” ??
J’ai pas pu m’empêcher de lire ta chronique. Je voulais pas…car je voulais lire cet Ellory avant.
Car je sens que je vais renouer avec cet auteur que tu affectionnes tant.
Ce titre ne parait parfaitement adapter, enfin à en lire ton avis, pour qu’à nouveau je tombe en amour avec l’auteur 😉 🙂
Et putain, j’imagine tout le boulot pour Saint Maur…Mais aussi tous les souvenir et les émotions qu’il va t’en rester. 🙂
Vivement le 20 juin 😀
Excellente chronique qui donne vraiment envie de lire cette œuvre. Je vais me laisser tenter par ce livre et pourquoi pas par d’autres titres de cet auteur que tu me donnes envie de découvrir.
tu l’as compris Dominique, je ne peux que souhaiter que tu découvres cet auteur, si humain, et ses romans si forts. C’est bien de commencer par Papillon de nuit
Je viens de me l’acheter…!! Hâte de l’entamer 😀
super ! bonne lecture 😉
merci!