Autant dire que cette deuxième aventure dans le Grand Nord était attendue avec impatience et curiosité.
Bien sûr (pour ceux qui ont lu le premier roman) la surprise est moins présente. Et pourtant, l’auteur nous happe à nouveau avec ce récit éblouissant au sens propre comme au figuré (les événements se situent durant les longues journées où le soleil ne se couche presque pas).
En trois dimensions
Ce que propose Olivier Truc est unique. Une vraie histoire en trois dimensions ; grands espaces et grandes profondeurs (puisque l’action se déroule également au fond de l’océan).
Une fois de plus avec Le détroit du loup, on se demande si l’on doit réellement parler de polar. Oui assurément, et pourtant cette vision est tellement réductrice.
Car on est loin des stéréotypes du genre, tant dans la forme que dans le fond. L’auteur est journaliste, et (à l’image des qualités qui font un bon reporter) la rigueur et le sérieux de son histoire la rendent singulièrement crédible.
Les thèmes du premier récit sont à nouveau présents : tradition contre modernité, message environnemental, auxquels se rajoutent de véritables sujets économiques et sociétaux.
Mais Olivier Truc ne vient pas nous asséner des leçons, non. L’environnement de ce récit se prête magnifiquement à la réflexion tout en nous apportant son lot de plaisirs fictionnels.
Hypnotique
Fait-il chaud durant votre lecture ? Vous sentirez cependant le froid s’insinuer dans vos entrailles. Lisez-vous ce roman au cœur d’une ville polluée et bruyante ? Vous succomberez pourtant à l’ivresse des profondeurs et de ces immenses contrées à perte de vue. Bref, une lecture parfois quasi-hypnotique.
Malgré un petit trou d’air en milieu de récit, ce roman cultive sa lenteur avec brio. Une belle et touchante lenteur qui imprime une véritable atmosphère au point qu’elle nous enveloppe telle une bulle. Ce livre est un véritable caisson sensoriel, qui nous plonge dans un monde si étonnant qu’on en perd vite nos repères.
Car se retrouver ainsi en pleine Laponie, avec ses rennes et son peuple sami, est comme de se voir projeté dans un autre espace-temps. On perd nos propres traces dans cette immensité (jusqu’à malheureusement les retrouver au travers des mêmes dérives industrielles et environnementales que l’on connaît ici aussi).
Immersif
Concernant la construction de son intrigue, Olivier Truc fait fi de ce que l’on pourrait « enseigner » dans les cours d’écriture de polar et il a bien raison ! Pas de démarrage fracassant, pas de retournement de situation venu de nulle part. Il mène sa barque tranquillement et procède par étapes dans son périple, ce qui rend le voyage d’autant plus réaliste et immersif.
Et ce n’est pas son écriture qui va gâcher le périple. Elle est fouillée mais jamais m’as-tu-vu, détaillée mais jamais barbante. Il faut dire que les personnages prennent corps devant nos yeux et qu’il est difficile de ne pas se sentir pénétré par leurs auras si réalistes.
Au final, c’est une nouvelle exploration passionnante de ce Grand Nord, de ses coutumes et de l’évolution (inéluctable ?) de notre monde à travers une histoire forte, originale et bien menée.
Olivier Truc a su parfaitement se jouer de l’écueil du second roman. il est vraiment une plume singulière dans ce milieu du roman noir.
Sortie : 04 septembre 2014
Éditeur : Métailié Noir
Notes (sur 5) :
Profondeur : ♥♥♥♥ 1/2
Psychologie : ♥♥♥♥ 1/2
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥ 1/2
Émotion : ♥♥♥♥ 1/2
Note générale : ♥♥♥♥ 1/2
L’interview thématique de l’auteur sur le livre : 1 livre en 5 questions
4° de couverture
Le printemps dans le Grand Nord, une lumière qui obsède, une ombre qui ne vous lâche plus. À Hammerfest, petite ville de l’extrême nord de la Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubai de l’Arctique, tout serait parfait s’il n’y avait pas quelques éleveurs de rennes et la transhumance…
Là, autour du détroit du Loup, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident coûte la vie à un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d’un rocher sacré. Et les morts étranges se succèdent.
Catégories :Littérature
J’ai le Dernier lapon dans ma pal. L’univers utilisé titille pas mal ma curiosité, j’irais bien y faire un tour en traîneau. 🙂
4 1/2 c’est une très bonne note dis moi !
j’avais mis 5 au premier 😉
J’aime vraiment beaucoup, c’est lent, c’est différent
Ça a du bon la différence
absolument !
Je suis content de pouvoir en parler avec l’auteur dès demain au salon de Nancy 😉
Oh que je suis heureuse de découvrir ce nouvel article ! Je garde un Excellent souvenir du Dernier Lapon !!! Un auteur que nous tiendrons à l’oeil désormais 🙂 Je suis impatiente de me plonger à nouveau dans son atmosphère si passionnante et envoûtante ! Merci 🙂
oui la même atmosphère, tu ne seras pas dépaysée (enfin si justement) 😉
C’est le but aussi avec ce roman 😉
exact 😉 But atteint !
Salut Yvan, va falloir que je lise Olivier TRuc. J’ai déjà raté le dernier lapon … oui, je sais, je suis inexcusable. C’est ma faute, ma très grande faute … en fait, je rigole. 😀
IL y a des auteurs que l’on rate, par manque de temps, par malchance aussi, une rencontre ratée, un livre enfoui dans une PAL .Et puis, vient la sortie en poche, on se dit, là c’est le bon moment … et zut ! encore raté !
Bref, pour conclure, Olivier Truc et son univers m’interpellent ! Je suis curieux de découvrir ça !
Amitiés
surtout que te connaissant, ça devrait vraiment te plaire, mon pote !
(non je n’enfonce pas le clou)
Tout compte fait, j’ai trouvé un peu de temps pour venir découvrir ton billet. J’avais lu et été vraiment enthousiasmé par “Le dernier lapon”. Je ne doute pas que celui là devrait me plaire aussi… Et qu’est-ce qu’un petit trou d’air pour Poppy Boyington? Même pas peur…
A bientôt, mon ami. 🙂
ahah oui c’est rien du tout, tu ne sentiras rien passer 😉
Bonne future lecture alors mon ami Vincent !
je suis comme Pierre! Je suis assis à côté de lui au fond de la classe avec mon bonnet d’âne sur la tête car je n’ai pas encore eu le temps de lire son premier roman ! Lequel des deux romans préfères tu?
le premier, il a ouvert la voie. Comme par lui
ça donne quoi un bonnet d’âne sur des oreilles de souris ? 😉
ben ca fait le même effet que pour un humain, tout le monde te regarde ! 🙂
tout le monde, c’est qui ?
Parce qu’en tant humain, les souris ne me regardent pas, mais en tant que souris ?? 😉
Son premier livre est dans ma Pal…je vais commencer par celui-ci mais je ne sais pas encore quand hein!!!!
oui commence par le début tant que tu y es, demain par exemple 😉
Aujourd’hui, même!!! 😉
eheh
😛
Foumette, au fond de la classe avec le bonnet d’âne !!! Mwouarf !
Ce roman est une suite du dernier lapon, ou c’est une histoire indépendante?
les personnages sont les mêmes oui, mais clairement il peut se lire indépendamment sans soucis
si je vois ces titres en librairie….
je pense que ça pourrait me plaire.. j’ai lu il y a longtemps ” Le rapt” de Frison-Roche, j’avais adoré.. et ça se passait en Laponie ^_^
Tu les trouveras sans problème en librairie 😉
J’avais reperé son premier livre sans sauter le pas, mais là je me dit que j’ai peut etre rater le coche…Il y a tout ce que j’aime à priori, les grands espaces enneigés, ça me fait rever………Je note donc ses deux lectures dans un coin de ma tetet…..;)
eheh, ça pour de la neige, il y en a, surtout dans le premier (c’est un peu le dégel dans le second)
et bien c’est a l’image d’aujourd’hui!!!!!;)
pas faux
J’adore Olivier Truc, je le suis depuis le dernier Lapon, il avait enchanté tout le monde à la librairie. contente que tu aies aimé son dernier opus, je l’ai adoré aussi !
Content de lire que nous sommes en accord. Ce mec est formidable 😉
C’est une excellente critique sur un très beau roman ( tu as raison, polar est ici trop réducteur) d’un auteur dont nous n’avons pas fini d’entendre parler. Recommandable et recommandé.
oh merci de ce double compliment !
Venant d’un auteur aussi respectable et apprécié que toi, Olivier Truc et moi ne pouvons être que sincèrement touché.
j’ai tourné autour du “dernier lapon” sans me résoudre à le lire sans raison particulière mis à part le temps peut-être. donc là je crois que vu l’enthousiasme de tous ceux et celles qui l’ont lu je suis obligée de les rajouter tous les 2. peut-être dans l’ordre quand même ou il n’y a vraiment rien en commun entre les 2?
Oui si tu peux lis dans l’ordre. Les histoires sont indépendantes mais les personnages de flics récurrents
j’ai vraiment hâte de le lire celui-là, c’est tout à fait mon genre de polar 🙂
😉 un genre à part
Mouhahahaha ! Pour une fois, je suis le bon élève au premier rang et pas au fond, avec le bonnet d’âne comme Foumette, Le Hamster Raggot et Pierre, à qui je ne jetterai pas la pierre… mais voilà, moi j’ai un Truc en plus ! 😉 J’ai lu le dernier lapon !
Ok, pas encore acheté le détroit du loup (mon animal préféré, avec le chien et le cheval) mais ça ne saurait tarder ! Un petit tour en bouquinerie et hop, dans mon panier !
Excellente chronique, mon cher Yvan, on va devoir bosser dur pour arriver à ton talon… heu, ton talent ! 😀
le hamster raggot !!! le hamster raggot !!!! non mais ho !! je suis une souris d’abord 😉 attends toi si tu perds une dent, ce que je te glisserai sous l’oreiller 😉
tu connais le hamster Raggot, alors… 😆 Pardon aux amis des animaux….
Oui, tu es ma petite souris préférée mais je sens que je vais me retrouver avec une crasse sous mon oreiller, moi ! Bon, je vais faire gaffe à pas en perdre une, de dent ! 😀
vous être impayables tous les deux 😉 (ça tombe bien, j’ai plus de sous)
Oui, on coûterait trop cher ! Au moins 1000 livres neufs en grand formats 😉
Trop cher, je passe mon tour 😉
Imagine des fous comme nous en train de courir dans ta maison, pire que des gamins mal élevés… 😆
Ca fait un moment que le dernier lapin traîne dans ma PàL, il va vraiment falloir que je trouve un moment pour m’y mettre… mais quaaand ???
Et bien, celui-ci a l’air aussi bien, sinon mieux que le premier.
Et puis oui, tu as raison, souvent, polar est bien trop réducteur. Pour autant nombres de romans policiers, de romans noirs, de thrillers, même parfois savent prendre leur temps. Mais surtout ce mode d’écriture est très répandu cher les auteurs nordiques. Olivier Truc ne ferait donc pas exception à la règle 😉
Merci pour cet alléchante chronique. 🙂
J’ai préféré le premier, simplement par l’attrait de la découverte de ce monde. Ici on est moins surpris c’est normal. Mais il est excellent.
Reste plus qu’aux lecteurs nordiques à accepter de lire un français. D’après ce que m’a dit l’auteur, ce n’est pas une tâche facile de leur faire lire autre chose que des auteurs du cru…