Claire Favan – Le tueur intime

4° de couverture 

Will Edwards, quinze ans, est quotidiennement battu, violé, humilié. Quand Samantha arrive dans sa classe, belle et protectrice, il renaît.

Mais l’amourette se mue en déception. Décidé à se venger, Will apprend minutieusement les règles de la perversité et de la cruauté. Un véritable enragé !

Devenu un prédateur redoutable, il s’engage sur les routes des Etats-Unis à la rencontre de ses futures victimes.

Mon avis

Bienvenue dans la tête d’un homme merveilleusement bon, le coeur sur la main et au plus près de ses condisciples.

STOP ! On rembobine !

Bienvenue dans la tête d’un psychopathe sociopathe (ou vice versa), la vie de ses victimes entre ses mains et au plus près de la souffrance de ses condisciples.

Car c’est une véritable plongée dans la psyché non seulement d’un monstre, mais également de ses victimes et de ses poursuivants (avec au premier chef un profiler assez mémorable).

Le premier étonnement passé de voir une jeune auteure française se lancer dans une histoire de serial killer made in USA, on se demande très vite ce que ce regard pourra apporter de neuf à un genre rabâché.

Et bien rien et tout à la fois ! Rien dans le sens où la trame de l’histoire est classique, tout parce que Favan insuffle une fraicheur et une profondeur rare à son récit. Il faut dire qu’elle prend son temps, le long de ces 637 pages (l’équivalent de deux romans chez certains).

Bien sur, c’est violent, éprouvant, dérangeant, écoeurant parfois. Mais c’est surtout psychologiquement extrêmement fouillé, que ce soit concernant le tueur mais aussi les autres protagonistes (le récit passant régulièrement d’un personnage à l’autre).

Concernant le tueur, Favan a décidé de nous faire vivre son parcours depuis son enfance jusqu’à son présent de tortionnaire. Sans jugement approximatif, elle nous décrit l’évolution d’une monstruosité jusqu’à l’indicible.

Concernant les moyens mis en oeuvre par le FBI, l’auteure nous fait pénétrer au coeur même de l’enquête, avec un détail rarement égalé, n’hésitant pas à certaines redites pour nous faire comprendre comment les enquêteurs en arrivent à leurs conclusions.

Au delà de l’horreur, c’est clairement les aspects psychologiques et émotionnels qui impressionnent. Favan explique dans ses remerciements ne pas avoir fait d’études dans ces domaines ; le moins que l’on puisse dire c’est que ses capacités innées en la matière sont impressionnantes ! Elle va loin, très loin, tout en ne perdant jamais de vue le rythme de son intrigue.

Un rythme qui s’intensifie tout au long d’un final tonitruant et de 150 dernières pages suffocantes.

Dans le genre, un roman à classer parmi les réussites, au même titre que Les voies de l’ombre des Camut & Hug par exemple, dont il se rapproche par sa qualité de l’analyse psychologique. Impossible de ne pas se jeter sur la suite de ce roman immédiatement dès la dernière page tournée.

Publication française : 2010

Originalité de l’intrigue : ♥♥♥

Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥♥

Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥

Émotion : ♥♥♥♥

Note générale : ♥♥♥♥



Catégories :Littérature

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23 réponses

  1. L’approche psychologique me plairait certainement beaucoup, mais je ne supporterai certainement pas les descriptions horribles et la violence…

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’est effectivement violent et parfois cru, mais cette violence n’est jamais gratuite même si elle est extrêmement poussée. Pas une lecture facile, c’est clair !

  2. Je savais que tu serais de mon avis 🙂
    Ta chronique va en décider plus d’un c’est certain, excellente comme toujours!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Si nos chroniques respectives peuvent en décider quelques uns, on aura atteint notre objectif ;-). C’est le but, partager nos émotions. Sinon, ce n’est effectivement pas une surprise d’avoir le même avis 😉

  3. Comme quoi une simple amourette peut prendre des proportions considérables ! heureusement que je me suis pas mis à zigouiller les nénettes après tous les râteaux que j’ai pris dans ma vie !! Je note ce bouquin mais comme je ne suis pas un fan des thrillers, si je le lis ce ne sera pas avant un bon moment. AMitiés

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Tu as peut être une âme de serial killer sans le savoir 😉

  4. Dans le genre, ce livre fait partie de mes préférés ! Pour un un premier roman je suis é-pa-tée … Un énorme coup de cœur ! Une chronique superbe … comme toujours Yvan … Merci !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Merci Carine !
      tu as fait partie de ceux qui ont fortement milité pour ce livre et pour me convaincre de le lire 😉

  5. “Le cour sur la main”… celui des autres alors !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’était un peu le sens de mon intro 😉

  6. jeandewilde56hotmailcom

    Tes chroniques sont remarquables et n’y vois aucune trace de flagornerie. Je ne pense pas avoir lu une seule chronique “négative” sur ce thriller de Claire Favan. Je suis donc convaincu du savoir-faire de la dame. J’ai le livre. Mais j’en ai assez des histoires de tueurs en série. Comme mon choix de lecture est assez aléatoire, il est tout à fait possible que je me réveille un beau matin et que j’en commence la lecture. Amitiés. Jean.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Ton message me touche beaucoup Jean, un grand merci !
      Concernant ton sentiment face aux histoires de tueurs en série, je comprend fort bien. Si ce n’est qu’une galerie des horreurs on s’en lasse vite.
      Le roman de Favan fait heureusement parte de ceux qui utilisent cette thématique pour pousser très loin l’analyse psychologique des personnages et c’est là, à mon sens, l’intérêt de ce type d’histoire : voir comment l’être humain peut se comporter lorqu’il est poussé dans ses ultimes retranchements.
      Concernant le choix de la lecture, je suis comme toi, j’ai une liste définie de future lectures, mais en fait je me laisse guider par l’envie du moment 😉

  7. Il est vrai que ce premier opus est beaucoup plus sanglant que le tueur de l’ombre. Mais Claire Favan a fait très fort avec ce premier roman. C’est super bluffant.
    Je suis ravie que tu es apprécié cette lecture. Et une nouvelle fois ta chronique résume parfaitement mon ressentiment. Merci Yvan.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Nous sommes en phase, mais comment ne pas l’être devant ce roman 😉

  8. Zut, encore un qui donne envie ! je n’aurais pas assez de deux vies pour lire tous les livres qui me plaisent ! 🙂

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      les belettes ce n’est pas comme les chats ? ça n’a pas neuf vies ? 😉

      • Oh, c’est pour cela alors que malgré tout mes accidents je suis toujours là ?

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          serais-tu indestructible ? Une sorte de super-héros belge qui se bat à coup de bouquins sur Sherlock Holmes ?

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          Serais-tu indestructible ? Une sorte de super héros belge qui se bat à coup de bouquins sur Sherlock Holmes ?

  9. Black Kat – Ni O-, ni A- ... juste mon sang artistique, passionnément livresque...

    Bruno Chanson m’avait déjà convaincue d’essayer cet auteur et grâce à toi, je fais remonter cet auteur en haut de ma wishlist!!! Thanks!!! 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Bruno connait la chanson et il a raison 😉

Rétroliens

  1. Interview littéraire 2013 – Claire Favan | EmOtionS – Blog littéraire et musical

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