1 livre et 5 questions pour permettre à son auteur de présenter son œuvre
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger
Interview LOU JAN
Au sujet de son roman : La machine à aimer
Éditeur : Critic
Sortie : 23 juin 2023
Lien vers ma chronique du roman
Vous imaginez un futur où amour et machine font (bon) ménage, où elles ressentent des sentiments…
J’ai voulu m’éloigner des classiques, où les robots sont souvent dangereux, des terminators… J’ai imaginé des « I, robots » infailliblement gentils. La science-fiction ne parle pas du futur, mais de nos peurs présentes. Et moi, je n’ai pas peur des robots. J’ai plus peur des humains ! Les robots seront ce que nous déciderons qu’ils soient. Si nous le voulons, ils peuvent être paramétrés avec des algorithmes d’amour et devenir de merveilleux compagnons. Je pose alors la question : qu’est-ce qu’un être vivant ? Un être biologique ou une machine capable de sentiments ?
L’intelligence artificielle parfaite est ici un prétexte pour explorer le thème de l’amour au sens large. Dans mon roman, chaque personnage incarne un type : l’amour universel, l’amour-passion, l’amour de Dieu, l’amour maternel, etc., et même… l’absence d’amour ! (à vous de retrouver qui est qui 😉)
” Oui, j’ai foi en l’avenir, à contre-courant de beaucoup de gens “
Votre vision de cet avenir est assez optimiste, le monde semble sauvé par la technologie…
Oui, j’ai foi en l’avenir, à contre-courant de beaucoup de gens… Le futur me passionne, car, à la différence du passé, il peut être changé. Notre défi majeur est sans doute la préservation de la planète et du climat, qui questionne la survie même de l’espèce humaine. Je pense que nous allons réussir à nous sauver nous-mêmes, grâce à une baisse de natalité (due à l’écoanxiété), des technologies nouvelles non polluantes (la fusion nucléaire ?) et une part de chance aussi (la résilience des écosystèmes).
Tout cela sera hélas bien trop lent, la prise de conscience et les solutions venant trop tard par rapport à la matérialisation des problèmes. Il y aura une crise. Des morts. Certaines des richesses de la planète seront irrémédiablement perdues. Mais in fine on va y arriver ! Cela dit, je ne suis pas spécialiste du climat et pas légitime pour parler d’écologie. Ce point de vue optimiste est donc tout à fait contestable et n’engage que moi !
Ce roman vous permet de vous emparer d’autres sujets d’actualité de manière originale, comme la question du genre, et le respect de la différence…
En effet, à travers mes personnages, j’espère réussir à émouvoir le lecteur.ice pour mieux faire passer un message de tolérance. Arrêtons de nous taper dessus les uns les autres. Prenons du recul. Femme, agenre, homme, sapiens, néandertalien, machine… Le genre n’a aucune importance. Nous sommes pareils. Nous voulons tous la même chose : être aimé.e.
Alors, aimons-nous !
” J’aime la puissance donnée par les phrases synthétiques. J’aime la beauté des tournures imagées “
Des passages sont durs, mais vous vous permettez de ne pas tout prendre au sérieux…
L’humour décalé est une seconde nature chez moi. Je me suis amusée par exemple à décrire certaines scènes du point de vue des objets (les robots ménagers « débiles » de la cuisine par exemple) ou à décrire les « méchants » avec un zeste de second degré (ils sont fatigués eux-mêmes d’être méchants).
Le roman est court, mais chaque phrase porte puissamment, vous semblez avoir fait un gros travail sur l’écriture…
Oui, mon style est ramassé et parfois poétique. J’aime la puissance donnée par les phrases synthétiques. J’aime la beauté des tournures imagées. C’est beaucoup de travail en effet. Et en plus, je suis lente à l’écriture.
Quand vous lisez La Machine à aimer en trois heures, souvenez-vous que j’ai mis trois ans à l’écrire… Je suis en train de terminer mon prochain roman, donc avec l’expérience, je vais quand même plus vite… Bonne lecture !
Catégories :Interviews littéraires
Celui-ci je viens de le finir…
Ah je vais suivre ton avis