Je ne vous dirai rien.
Rien sur l’histoire, en tout cas.
Ne rien révéler
Dans mes chroniques, j’ai toujours pris soin d’en révéler le moins possible sur l’intrigue, mais de focaliser mes ressentis sur les ingrédients, émotions, personnages, écriture… Un choix assumé, moi qui déteste qu’on déflore trop ce qui m’attend.
Les désossés est sans doute un livre auquel ce principe et cette volonté s’impose le plus. En dire trop sur ce court roman de 185 pages serait un crime littéraire.
Je vous concéderai juste quelques mots, le fait que l’action se déroule en montagne (la couverture ne peut tromper), que les personnages vivent loin des gens, les vrais, physiquement et moralement. Qu’il est affaire de famille, de sang, d’alliance voire de soumission. Même là, j’ai l’impression d’en avoir trop dit. Bref, je marche sur des œufs.
Plume hors pair
François d’Epenoux est connu entre autre pour ses livres « doudous », bourrés d’émotions, pleins de belles ondes, comme le lumineux Le réveil du cœur, par exemple. Mais réduire son talent à un genre serait lui faire injure.
Quand on est un grand écrivain ; et il l’est assurément ; on peut tout écrire, tout imaginer, tout inventer. Car il est avant tout conteur, passeur d’histoires et de sensations. Avec une belle imagination, et une manière de raconter qui s’adapte à elle.
C’est bien ce qui me fascine chez lui, cette capacité à dépeindre l’humain à travers une plume alerte et fortement expressive. De celle qui donne un souffle de vie au récit. Rien que pour ce talent-là, ses livres sont à lire et à savourer.
Il y a aussi sa manière de dessiner ses personnages. Il n’est pas inutile de dévoiler ici un petit secret : cette histoire devait initialement nourrir le théâtre. Le divulguer est intéressant, parce que parfois les personnages pourraient paraître un brin caricaturaux, mais rapidement on les imagine vraiment fouler une scène, et les dialogues prennent un autre envol.
Enflammer même la glace
Quand au récit en lui-même, peut-être ai-je trop lu, et un esprit tordu. Peut-être en savais-je un peu trop sur ce qui m’attendait. Son cheminement ne m’a pas vraiment surpris. Bien sûr, ce fut un brin frustrant sur le moment, mais à froid cet itinéraire est logique. Et il n’a finalement pas gâché les émotions ressenties, et surtout l’engouement pour la plume de l’écrivain. Mon insidieuse imagination en est donc responsable :-).
Les désossés est sans doute un livre à part dans l’œuvre de François d’Epenoux. Il surprendra surement ses lecteurs, et mérite d’en toucher d’autres. Ce roman est surtout une nouvelle preuve qu’il est conteur hors pair, à la plume sagace, avec un grand talent pour enflammer les atmosphères et les émotions. Même dans le froid. Sensations fortes garanties.
Lien vers mon interview de François d’Epenoux au sujet de “Les désossés”
Yvan Fauth
Date de sortie : 09 octobre 2020
Éditeur : Anne Carrière
Genre : roman blanc et noir
4° de couverture
Dans un luxueux chalet à l’écart d’une station de ski chic, une riche famille est bloquée par des chutes de neiges anormales, dues au dérèglement climatique. L’insouciance fait long feu. Aux premiers rationnements – d’eau, de nourriture, d’électricité – succède la faim, la vraie. Sans compter la promiscuité, les problèmes d’hygiène, le froid. Ce qu’il reste de civilisation est touché à l’os. Le vernis craque, les masques tombent, révélant la véritable nature de chacun. L’instinct de survie fait place à la sauvagerie. Quand le huis clos prendra fin, le feu aura retrouvé sa vocation originelle, et les fourrures d’apparat leur simple rôle de peaux de bêtes. Comme à l’aube de l’humanité. Une humanité à réinventer.
Catégories :Littérature
J’avais déjà envie de le lire, et tu me confortes dans cette idée, merci 🙂
Voilà qui m’intrigue…et m’attire! Merci Yvan!
Je ne connais pas cet auteur alors merci
Rhoooo tu donnes envie là
Celui-ci je ne l’avais pas dans mes tablettes
Merci pour la découverte
C’est tout ce que j’aime et tu t’en doutes. Heureusement que tu es là pour me donner des idées de lecture! Tu devrais être reconnu d’utilité publique finalement 😉
chacun cherche son utilité sur cette terre, peut-être que j’en ai trouvé une petite 😉