
Il existe un monde dans le monde, où les histoires vivent et respirent, où elles sont l’oxygène. Un conte fantastique ? Sans aucun doute, mais qu’est-ce qui vous empêche d’y croire ? Parce que les livres ont un pouvoir immense, vous ne pouvez en douter si vous lisez ces lignes.
Aucune limite à la belle imagination
Erin Morgenstern n’est pas qu’une écrivaine et La mer sans étoiles n’est pas juste un roman. C’est une magicienne. Et ce texte est une porte grande ouverte vers un autre univers, celui de l’imagination et de l’amour des livres.
L’année 2020 a été particulièrement riche pour mes lectures en matière de romans inclassables, avec plusieurs fois ce ressenti prégnant de n’avoir jamais lu ça avant. Ce roman en est un nouvel exemple, sans doute l’un des plus significatifs.
On entend souvent que tout a été écrit, tout déjà raconté. C’est sans doute vrai, et pourtant cette lecture montre que la puissance de l’imagination n’a aucune limite quand le talent est singulier.
Voilà une histoire qui ne s’ouvre au lecteur que si on y consacre le temps, qui ne s’offre qu’aux curieux. Ces 630 pages demandent de l’attention mais donnent tellement en retour ! Et non, elles ne s’adressent pas seulement aux amateurs de fantastique, surtout pas. Ce récit est, au contraire, à offrir à toutes les âmes ouvertes à la surprise, à la poésie, à l’aventure, à l’amour et aux mystères.
Plaisir de s’y perdre et de s’y retrouver
Car l’autrice procède par énigmes. Elle construit un labyrinthe d’intrigues, de pensées et d’émotions qui peut perturber au départ. Mais cela devient vite un jeu dont on ne peut plus se défaire, si on a l’esprit joueur et accueillant envers l’étrange. Le plaisir de se perdre pour mieux se retrouver en devient intense au fil des pages.
Les fils se tissent ; immense toile d’araignée ; qu’on suit et dans laquelle en se laisse engluer, au point de perdre la notion de réalité.
Le fil conducteur est un jeune homme auquel on s’attache et avec qui on vit des péripéties et épisodes toujours plus fantasques. On finit par suivre Morgenstern les yeux fermés, et pourtant grands ouverts par tant d’enchantement(s) et de charme(s).
L’aventure se fait conte, l’intrigue se fait mythe, avec comme point d’ancrage cet amour irrésolu pour les livres. Métaphoriquement puissant, émotionnellement fort, symboliquement profond. Et incroyablement ludique !
Offrande aux amoureux des livres
Cette ambiance à la fois onirique et feutrée en devient fascinante si on lâche prise et qu’on se laisse emporter. Mais elle ne fait pas tout.
Car le talent inné de conteuse de l’écrivaine est doublé d’une inspiration d’écriture rare et poétique. Rare comme ce livre, élégante comme lui.
Ce texte magnifique méritait un écrin à sa hauteur. Les éditions Sonatine ont compris cette importance. Ils ont paré de mille lumières cette histoire sans étoiles. L’objet vaut lui aussi le détour, de la couverture à ses feuillets.
La mer sans étoiles est un don, une véritable offrande imaginaire à ceux qui arrivent à savourer une lecture et savent prendre leur temps, dans un monde réel qui ne cesse de courir. Le genre de roman précieux et extraordinaire, porté par la grâce d’une Erin Morgenstern au talent incroyable. Des superlatifs qui ne sont pas trop appuyés pour un livre au final aussi poétique que jubilatoire.
Yvan Fauth
Date de sortie : 15 octobre 2020
Éditeur : Sonatine
Genre : Fantastique
Traduction : Julie Sibony
4° de couverture
” Aucune histoire ne s’achève jamais vraiment tant qu’elle continue à être racontée. “
Dans la bibliothèque de son université, Zachary Ezra Rawlins trouve un livre mystérieux, sans titre ni auteur. Découvrant avec stupéfaction qu’une scène de son enfance y est décrite, il décide d’en savoir davantage. C’est le début d’une quête qui le mènera à un étrange labyrinthe souterrain, sur les rives de la mer sans Étoiles. Un monde merveilleux fait de tunnels tortueux, de cités perdues et d’histoires à préserver, quel qu’en soit le prix…
Catégories :Littérature
Encore une fois, ton retour est énigmatique et m’intrigue !
je prends ça pour un vrai compliment ;-). Ce livre le mérite
Oh !!! Ca me tente bien, dis donc. J’adore l’accroche – et ce que tu en dis sans rien dévoiler, comme d’habitude, bien entendu 🙂
(Bon, par contre, il va falloir que j’arrête d’emprunter des livres à la médiathèque en plus de tous ceux que j’ai achetés récemment et qui attendent d’être lus… On va jamais s’en sortir sinon !)
c’est pas nouveau, on ne s’en sort plus depuis longtemps 😉
C’est vrai 🙂
C’est juste qu’à certains moments, on regarde la vérité en face (c’est-à-dire la PAL), et là, une vague de panique irrépressible s’empare de nous 😀
J’ai zappé en le voyant, mais à te lire je vais reviendre sur ma décision.
Et voilà l’appât est bien fait et le petit poisson c’est fait prendre 😊
eheh merci, la pêche est bonne, tu verras
Quelle chronique !! J’ai commandé le grand format puisque tu l’avais conseillé et je le lirai « en vrai ».
Penses tu que je pourrais le lire avec mon fils de 11 ans déjà très grand lecteur ? Merci
ça me parait jeune, le texte n’est pas si facile, entre poésie et prose imagée
Ok merci je le lirais seule pour commencer !
Ben voilà j’avais réussi à faire l’impasse et ben maintenant je veux le lire !
Je ne te dis pas merci ! hihi ;-P