
Même si je travaille depuis le premier jour de la crise sanitaire, les répercutions du confinement sont étranges.
Les méandres du cerveau fonctionnent parfois de manière étonnante. Moi qui relis très peu de livres, je me suis réveillé un matin avec une idée fixe, durant ce mois d’avril 2020 au plein cœur de la crise sanitaire. Relire La ligne verte de Stephen King, 24 ans après.
Étrange pensée dès le levé, la première du jour. Une idée fixe venue du subconscient qui ne m’a plus lâché jusqu’à que je décide de le ressortir de ma bibliothèque, plus de deux décennies plus tard.
Pourtant mon souvenir restait encore vivace, grâce au film qui a suivi et qui a imprimé des images dans ma mémoire.
Qu’importe, le sentiment impérieux de devoir le remettre entre mes mains est resté le plus fort.
Il n’y a sans doute pas de hasard, et toujours une explication. Peut-être est-ce cette période où presque toute la France se retrouve en confinement qui m’a fait penser à un livre se déroulant en prison ? Avec des protagonistes en confinement entre ces murs étroits, dans l’attente d’une mort programmée ou comme gardien.
Mon cerveau s’amusait-il à jouer avec le concept d’enfermement et de réclusion ?
Peut-être voulait-il aussi me faire ressentir de fortes émotions, en empathie totale avec les autres, alors qu’on est chacun pour soi actuellement ? Ne ressent-on pas cette envie d’identification envers le personnel hospitalier (alors qu’habituellement on ne pense que peu à leur sort) ?
John Caffey (« Comme la boisson mais ça s’écrit pas pareil ») est lui aussi un soignant. J.C. a le don de guérir les maladies, en vivant au plus près de la souffrance du monde. Ce qui a un prix pour lui, il pleure presque à chaque minute de ses journées. Empathie.
Caffey pleure, et moi aussi j’ai versé larmes sur larmes. Presque sans discontinuer durant les 50 dernières pages, lues à travers un flot d’eau salée. L’émotion a été la même, tant d’années plus tard, même en connaissant l’histoire.
Ce roman n’a rien perdu de son exceptionnel pouvoir. Sans aucun doute le plus émouvant et humain de Stephen King, pour moi l’un de ses meilleurs (et je suis fan de ses livres depuis les années 80).
La puissance de l’évasion par la lecture n’est pas un mythe, quand on a le talent narratif unique du King, quand on a une telle capacité à créer des personnages inoubliables et qui sonnent si vrai. Même s’il « vivent » en 1932, loin dans le temps (mais si proche par les émotions). Empathie.
J’ai relu cette histoire dans sa version originelle, publiée en six épisodes en 1996, telle qu’elle a été pensée par l’écrivain, telle qu’il l’a écrite. Avec ce sentiment d’urgence qui a fait ressortir toutes ses qualités, au plus près de l’humain. Et avec une intrigue sans pareille !
Lire une histoire de prison durant une telle période, et y ressentir un tel sentiment de liberté de l’esprit, cela tient du miracle.
Je ne vais pas davantage vous faire la promotion de ce livre profondément humaniste, tout a été dit depuis longtemps. Mais j’avais envie de rappeler à quel point il est magique.
Si vous n’avez pas lu La ligne verte, vous avez raté votre vie de lecteur ;-). Mais il est toujours temps !
La version en 6 épisodes, à 10 francs pièce !
Catégories :Littérature, Livre : les incontournables
Je suis bien d’accord avec toi, c’est un des meilleurs King! Et le film tiré du livre est une réussite , ce qui est rare concernant les adaptations au cinéma de SK… Le confinement a parfois du bon !
Il faut savoir tirer du positif de chaque situation ;-). Oui, le film est excellent, ce qui est rare pour un adaptation !
Le meilleur selon moi. Et je pleure également comme une madeleine, parce que ce livre est un monument d’empathie comme tu le dis si bien, Yvan. Et le film reprend le livre à la lettre près . John. Paul, et Mister Jingles. For ever. ❤️
Tu as tout bien résumé 😉. Une boule d’émotions
Comme je te l’ai dit, je n’ai plus ce livre dans ma bibliothèque ( ces livres) mais il reste pour moi une histoire unique, une merveille d’amour, d’humanité et oui , d’empathie. Et le film est aussi fabuleux. Lorsque je pourrai me rendre dans un de ces temples qui renferment ces millions de mots qui font des histoires je vais peut-être bien me l’offrir à nouveau. Moi non plus je ne relis quasiment jamais les livres qui m’ont marqué (à part “on peut se dire au revoir plusieurs fois de David Servan-Scheiber) mais je vais faire une exception pour ce livre unique.
Tu m’as donné envie de le relire, je vais m’y mettre de ce pas,Il est bien sûr dans ma bibliothèque, il y a des livres dont on ne se sépare pas!
ah, ça fait plaisir de partager ses envies et ses émotions ! Bonne relecture !
Je ne compte pas le lire tout de suite, surtout si c’est l’un des meilleurs (autant lire d’autres moins bons d’abord), autant attendre un peu pour mieux le savourer ^^ Enfin, dans tous les cas, je compte bien le lire un de ces jours.
Je l’avais lu aussi dans sa version 6 romans et putain, quelles émotions violentes ressenties ! Des pleurs aussi, des crissements de dents lors de l’éponge non mouillée et du coup de talon de la part du salaud de service sur… qui tu sais. Un magnifique livre et pour une fois, un film à la hauteur du roman !
Ahhh une autre qui a aimé. ❤️Effectivement, l’éponge non mouillée, on a envie d’hurler et au cinéma, ça sentait le grillé dans la salle.
J’ai adoré le film mais jamais tenté le livre… je le ferai, afin d’éviter de rater ma vie de lectrice 😁