Déchirant, terrifiant, révoltant, émouvant
L’homme n’est pas insubmersible. Les vagues trop fortes le changent à jamais, le détruisent. Jusqu’à une possible résilience ?
Sandrine Collette place ses personnages face à une situation inextricable, et des choix à prendre dont l’idée même est inconcevable. Et pourtant, la vie est faite de décisions…
Déchirant. Une lecture dont on sort démonté comme toute cette mer alentour.
Éreintant. Comme ces personnages qui se battent, chacun avec ses armes, petits ou grands. Batailles perdues d’avance ?
Terrifiant. Parce que le lecteur est au plus près des protagonistes et de leurs ressentis. Tellement proche…
Révoltant. L’idée même de l’intrigue ne peut qu’horrifier.
Émouvant. Un récit qui touche à la part la plus profondément ancrée de notre humanité.
Organique, viscéral
A chaque roman, Sandrine Collette s’affranchit davantage des règles de la littérature de genre. Juste après la vague est un roman universel, de ceux qu’on peut ranger aux cotés des livres qui touchent tous les lecteurs, malgré la dureté du propos. Quels que soient vos goûts, il y a peu de chance que vous restiez à quai.
Sixième roman de l’auteure, elle n’est pas encore un vieux loup de mer, mais presque. Elle fait, en tout cas, preuve d’une capacité à se renouveler hors norme. Jusqu’à son écriture, qui se transforme au gré des histoires. Organique, ici. Au plus profond des émotions des personnages. Viscérale. Les mots prennent aux tripes, le style se coule parfaitement dans un tel récit.
Infinie
Il y est question de survie. De la sienne et de ses proches. De résilience. De résistance aux chocs physiques et émotionnels, jusqu’à la rupture. De la capacité à se surpasser et à aller au-delà de ses limites (ou pas…). D’espoir, aussi, d’espoir surtout. Pour ne pas perdre pied.
Une histoire profondément touchante, sensation de mal de mer continuelle. L’impression de vivre littéralement le sort de ces malheureux, de ces héros du quotidien. Le goût du sel dans la bouche, les yeux qui piquent.
Jusqu’à ce final, ces dernières phrases. Le livre qu’on pose définitivement, mais l’histoire qui continue dans votre esprit, les yeux perdu dans le (la) vague.
Avec Juste après la vague, Sandrine Collette nous mène en bateau, sans jamais trahir ce qui est le sel de ce récit : une humanité infinie.
Lien vers l’interview de Sandrine Collette au sujet de “Juste après la vague”
Sortie : 18 janvier 2018
Éditeur : Denoël
Genre : Roman noir
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’histoire, tellement forte
Les personnages, tellement humains
L’écriture, tellement expressive
4° de couverture
Une petite barque, seule sur l’océan en furie.
Trois enfants isolés sur une île mangée par les flots.
Un combat inouï pour la survie d’une famille.
Il y a six jours, un volcan s’est effondré dans l’océan, soulevant une vague titanesque, et le monde a disparu autour de Louie, de ses parents et de ses huit frères et sœurs. Leur maison, perchée sur un sommet, a tenu bon. Alentour, à perte de vue, il n’y a plus qu’une étendue d’eau argentée. Une eau secouée de tempêtes violentes, comme des soubresauts de rage. Depuis six jours, ils espèrent voir arriver des secours, car la nourriture se raréfie. Seuls des débris et des corps gonflés approchent de leur île.
Et l’eau recommence à monter. Les parents comprennent qu’il faut partir vers les hautes terres, là où ils trouveront de l’aide. Mais sur leur barque, il n’y a pas de place pour tous. Il va falloir choisir entre les enfants.
Catégories :Littérature
“L’écriture qui se transforme au gré des histoires” pique ma curiosité. Je n’ai lu qu’un seul de ses romans alors je crois qu’il est temps que j’en lise d’autres pour me faire ma propre idée. Merci pour ce compte rendu détaillé.
Quelle progression chez cette auteure! Je sens que je ne vais pas résister longtemps à celui-là
Pour un peu, tu arriverais à me convaincre de redonner une chance à Sandrine Collette, dis donc ! J’avais adoré le premier, aimé le deuxième, mais depuis j’avais décroché, son évolution ne me convenait plus, ni sur le fond, ni sur la forme. Mais là… il y a quelque chose, c’est vrai.
Bon, je ne sais pas où je pourrais bien la caser dans ma PAL démentielle de ce début d’année, mais on va chercher 😉
Je l’avais repéré mais alors là, tu me donnes vraiment envie de le lire ! Merci !
Forcément qu’il est pour moi puisque Sandrine Collette est une de ces auteurs que je suis depuis ses débuts. Et à chaque titre c’est un nouveau choc.
Alors cette vague je vis me la prendre en plein figure.
Et juste après la vague, je serai, une nouvelle fois, submergée par l’émotion.
Merci pour ce beau retour.
Et comme je suis heureuse que Sandrine soit dans tes tops, mon amis !
Comment ne pas avoir envie de prendre la vague à notre tour? allez moi je n’y résiste pas….Merci pour ce beau retour!
Je n’ai encore rien lu de cette auteure (même si j’ai tous ses titres en stock), je sens que je vais y remédier très rapidement en surfant sur cette vague.
Mais 😯 c’est atroce ce choix ! Te revoilà à nous tenter avec tes romans bouleversants…
c’est dans les moments les plus difficiles qu’on voit poindre la vraie humanité. Ce livres est formidable
Bon je vais me laisser guider en toute confiance alors ☺
La dame nous a emmené chez des vieux sadiques, en montagne dans la neige, dans le désert implacable de l’Argentine et de ses gauchos, dans une casse automobile et dans les vignes du seigneur. Là, on doit pendre son maillot et sa bouée !! 😆
On ne sait jamais à quoi s’attendre avec Collette !
Elle est pire que moi, niveau imprévisibilité ! 😀
toi tu n’es pas saine d’esprit, c’st pas pareil 😉
C’est pas faux, ça ! mdr
Ce livre est une expérience originale et ce que je retiens le plus comme le précise si bien Yann est le côté éreintant, je ressors de cette lecture tendu et vraiment fatigué…!
oui c’est une lecture vraiment physique !
J’ai lu beaucoup de belles chroniques à son sujet, il va vraiment falloir que je m’y mette !
je te le conseille oui. Ce livre-là ou le précédent (qui est un chef d’oeuvre du noir, pour moi)
Merci, je le note!
Je viens de le terminer à l’instant.
Et je viens également de lire ta chronique pour voir ce que tu en pensais.
Quelle puissance dans les personnages, cette auteure est vraiment incroyable.
Toutes les 10 pages mes émotions changeaient, je l’ai adoré, je l’ai haïs, j’ai vu un espoir, elle m’a trahi, elle me fait rêver… quel talent.
Je viens de le terminer et une fois de plus je suis bluffée par cette auteure.