Clivant
Le sujet risque de diviser ses lecteurs habituels, une partie ne voudra peut-être pas se frotter à une thématique aussi sensible, surtout d’aussi près. Ce n’est pas mon cas. Le sujet est difficile, mais oh combien important, même dans le cadre d’une fiction. J’y suis allé avec une vraie curiosité.
Je ressors pourtant de cette lecture avec une drôle d’impression. Un malaise, bien sûr, pour avoir approché avec tant de réalisme ce qui fait le cœur du mal : les terroristes eux-même. Mais ce n’est pas la raison.
J’ai été aussi impressionné qu’intéressé par la somme faramineuse de recherches qui permet au lecteur de suivre une enquête terroriste au plus près. J’ai appris une foule de choses passionnantes sur le travail d’investigation dans ce genre d’affaire. Une telle proximité avec le boulot des gendarmes et des services de l’État fait qu’on se rapproche davantage du polar que du thriller.
Analyse approfondie
Et puis, il y a ce que j’appellerais l’analyse du phénomène. Maxime Chattam cherche à comprendre le cheminement qui pousse à de telles extrémités. Certains passages tiennent de l’étude psychologique et sociétale, avec des réflexions qui ont fait écho en moi.
Si je rajoute que j’ai trouvé l’écriture des premiers chapitres plutôt soutenue, pourquoi ce sentiment de fin de lecture mitigé ?
Les choix d’un auteur lui sont personnels. A partir du moment où il offre son livre aux lecteurs, il perd la main. Chaque ressenti de lecture est ensuite individuel, surtout avec un sujet aussi difficile à traiter.
Choix personnels
Tout au long de l’histoire, Maxime Chattam fait des choix forts. La plupart n’ont pas convenu à ceux que j’ai pu imaginer. Impossible d’en dire davantage sans dévoiler des pans entiers de l’intrigue, mais ces options m’ont donné l’impression de tomber dans une certaine routine, au point que j’ai rapidement trouvé l’histoire assez convenue. L’auteur explique ses motivations dans les remerciements de fin de roman, mais j’aurais aimé davantage d’audace. Le lecteur de ce genre de roman cherche aussi a être bousculé. Et puis, je n’ai pas été convaincu par le mélange des thématiques du tueur en série et du terrorisme.
A cela, se rajoute certains passages très fleur bleue, que je n’ai pas trouvés à leur place, et une écriture qui s’est banalisée après un début pourtant travaillé.
L’appel du néant est un roman efficace, même si sa caractéristique n’est pas le rythme soutenu qu’on pouvait attendre. Maxime Chattam a fait des choix respectables, mais qui n’ont pas tous recueilli mon adhésion. C’est personnel, comme chaque ressenti de lecture.
Sortie : 2 novembre 2017
Éditeur : Albin Michel
Genre : Thriller / Polar
Ce que j’ai particulièrement aimé :
La plongée minutieuse dans l’enquête
Le travail de recherches et de réflexions
Ce que j’ai moins aimé :
Certains choix forts de l’auteur et le mélange des genres
4° de couverture
Tueur en série…
Traque infernale.
Médecine légale.
Services secrets.
… Terrorisme.
La victoire du Mal est-elle inéluctable ?
Ce thriller va détruire vos nuits et hanter vos jours.
Catégories :Littérature
Je n’ai lu qu’un Chattam que je n’ai pas du tout aimé (le coma des mortels) mais je suis persuadée qu’il faut que j’essaie “autre chose” mais je ne sais pas par quoi commencer…
Moi je te conseil vraiment la trilogie Ludivine Vancker. La conjuration primitive est un excellent livre.
Ok je note ! Merci !
De rien.
Bah du coup ça ne me donne pas envie. C’est rare qu’un Chattam ne te plaise pas donc je passe 😉
C’est frustrant à écrire comme chronique, pas moyen de se montrer plus explicite sans spoiler. 🙂
A reblogué ceci sur Jack & Liz.
L’appel du néant ?? Un homme politique t’a appelé ?? 😆
Curieusement, je n’ai pas envie de le lire pour le moment alors que je me jetais toujours sur le dernier Chattam auparavant. Je crois que le genre thriller commence vraiment à me lasser…