Les 24 et 25 juin 2017 ont été le théâtre de la neuvième symphonie du salon Saint-Maur en poche. Une partition en mots et en émotions, un monument de défense de la culture populaire depuis déjà neuf ans. Une gigantesque kermesse où se vendent livres par milliers et où s’offrent sourires par millions. La culture populaire est le terreau où poussent les vraies valeurs que doit défendre une société en danger : partage, échange, humanisme (et free hugs).
Saint-Maur en poche est devenu incontournable. Un événement majeur du paysage littéraire français qui a fait connaître cette ville aux quatre coins de l’hexagone (et même plus loin ! belges, suisses ou Canadiens s’y déplacent). Je n’ai aucun scrupule à affirmer que c’est LA référence en la matière, capable de faire se côtoyer auteurs de polar et membres de l’Académie française, écrivains feel good et essayistes, sans oublier les auteurs pour la jeunesse qui sont si importants pour notre avenir à tous.
2017 était ma cinquième édition. Je n’ai qu’un seul regret, ne pas avoir vécu les quatre premières. Je n’ai qu’une seule espérance, qu’un tel événement survive au replis sur soi qu’on subit trop en ces temps compliqués.
J’ai usé de tant de superlatifs dans mes précédents comptes-rendus, en cinq ans… Toujours pour essayer d’exprimer la magie unique de cette manifestation, l’alchimie incroyable qui lie toutes les personnes présentes (auteurs, organisateurs, visiteurs, bénévoles, techniciens…).
En 2013, je disais : « Un salon totalement réussi, organisation sans faille, palette d’auteurs incroyable, auteurs heureux d’être présents, ambiance conviviale, échanges passionnants »
En 2014 : « Saint-Maur en Poche c’est un peu comme la voie lactée, il y a peu d’endroits où on voit autant d’étoiles briller dans les yeux des personnes présentes, auteurs ou lecteurs »
En 2015 : « Chaque année au moment du solstice d’été, la ville de Saint-Maur-des-Fossés est le lieu d’un phénomène étrange. Une sorte de glissement de la réalité, où les repères habituels perdent leur sens, et où les malheurs du monde s’effacent le temps de quelques heures. Un endroit étonnant, peuplé d’amoureux des mots et illuminé de sourires par milliers »
En 2016 : « A nous tous, on est plus fort que tout, même plus fort que la pluie (et c’est pas peu dire) »
Ambiance 2017 sur le vif
2017 aura été la quintessence de toutes ces valeurs. 250 auteurs, une quarantaine de cafés littéraires et des dizaines de milliers de visiteurs. Pour une ville de cette taille, c’est tout bonnement inouï. Du bonheur en barres.
Focus sur l’incroyable parterre d’auteurs avec qui j’ai pu prendre du temps ou que j’ai pu juste croiser. Beaucoup d’auteurs de romans noirs (normal vu mes goûts littéraires), mais pas que ! La liste donne le vertige, au point de craindre de ne pas d’être exhaustif (et je n’ai pas pu voir toute ceux que je souhaitais…) :
Barbara ABEL
Amélie ANTOINE
Alexis AUBENQUE
Patrick BAUWEN
Baptiste BEAULIEU
Xavier-Marie BONNOT
Pierre BORDAGE
Jacques-Olivier BOSCO
Michel BUSSI
Armelle CARBONEL
Steve CAVANAGH
Paul COLIZE
Sandrine COLLETTE
Ingrid DESJOURS
François Xavier DILLARD
Jacques EXPERT
Claire FAVAN
Bob GARCIA
Karine GIEBEL
Johana GUSTAWSSON
Nicolas JAILLET
Hervé JOURDAIN
David KHARA
Nicolas LEBEL
Sophie LOUBIÈRE
Dominique MAISONS
René MANZOR
Cloé MEHDI
Michaël MENTION
Bernard MINIER
Benoît MINVILLE
Fabio MITCHELLI
Nathalie HUG & Jérôme CAMUT
Olivier NOREK
Gilles PARIS
Elena PIACENTINI
Bernard PROU
Romain PUERTOLAS
Jacques SAUSSEY
Laurent SCALESE
SIRE CEDRIC
Niko TACKIAN
Danielle THIÉRY
Franck THILLIEZ
Antonin VARENNE
Derrière chaque rencontre, il y a au moins une anecdote et un vrai échange, sans aucune barrière. Mais si je devais toutes les raconter, il faudrait que j’ouvre un blog spécialement pour ça, tant elles ont été riches en émotions, rigolades et partages.
Vous le voyez, à SMEP le temps se fige et on rencontre davantage de monde que durant une année entière ! Parce qu’il n’y a pas que les auteurs : les rencontres entre lecteurs sont aussi le sel de ce rassemblement. Un peu comme un Woodstock, version littéraire (et en beaucoup plus organisé) ;-).
L’ambiance et la convivialité entre auteurs (et ce n’est pas lié aux bières, l’ambiance est la même tôt le matin) 😉
A table à midi, pour le chanceux que je suis. On dirait bien que nos menaces ne font pas peur à ces auteurs de romans noirs (vous remarquerez ma gentillesse légendaire, j’ai pris une cuillère) 😉
J’ai eu l’immense privilège de mener plusieurs cafés littéraires, pour la troisième année consécutive. J’ai également assisté à plusieurs des interviews de mes collègues. J’aimerais revenir sur ces moments forts, et quoi de mieux que de le faire surtout en images (les vidéos des interviews seront mises en ligne sur la page Youtube de Déblogueurs tout au long de l’été).
Les deux plateaux des cafés littéraires, tôt le matin, alors que le salon est encore vide
Barbara Abel / François-Xavier Dillard
Le tout premier plateau du salon, samedi à 11h, et un chouette moment de convivialité entre deux auteurs qui se connaissent parfaitement et qui aiment se charrier (ils sont tous les deux chez Belfond). Entre deux vannes, on a pu parler de leurs deux derniers romans (Je sais pas et Ne dis rien à papa) et des thématiques qui leur sont communes (les relations parents-enfants, le couple…). Un vent de fraîcheur pour débuter la journée !
Même quand l’indispensable, charmante et compétente régisseuse Audrey vient donner les consignes, ces deux-là font les zouaves
Ambiance super détendue 😉
Johana Gustawsson / Steve Cavanagh (accompagnés de l’éditrice de Bragelonne / Milady Lilas Seewald)
Quand deux phénomènes du thriller se retrouvent sur un même plateau. Lilas Seewald de chez Bragelonne a beaucoup de chance d’avoir à son catalogue deux écrivains aussi talentueux et aux univers aussi uniques. La marseillaise Johana (Mör) nous a raconté son parcours atypique qui explique ses histoires entre Suède et Angleterre, et l’irlandais Steve (Un coupable idéal) a parlé de son étonnant personnage d’avocat (et ce qu’il a de commun avec lui).
Un irrépressible vent de folie s’empare subitement du plateau (et le pire, c’est qu’en en parlant ensuite avec eux, personne ne se souvient du pourquoi) 😉
Pierre Bordage
Quand on a la chance d’interviewer un des auteurs qu’on admire le plus, ça peut expliquer un petit bafouillage au démarrage ;-). Pierre Bordage est un grand Monsieur de la littérature et nous avons pu faire, en dix petites minutes, un tour rapide de son étonnant univers de l’Imaginaire. Un univers d’une incroyable richesse, profondément humaniste, tourné vers la spiritualité et anticipant l’actualité de manière souvent troublante.
Bernard Minier et Antonin Varenne
On pourrait penser que les univers de ces deux auteurs sont très opposés. Mais quand on creuse, on constate qu’on retrouve les codes du western dans Nuit de Bernard Minier et Equateur d’Antonin Varenne, qu’ils aiment mettre la nature en scène (les Pyrénées pour Bernard, le continent américain ou la campagne française pour Antonin). Des endroits qu’ils décrivent parfaitement parce qu’ils les connaissent bien.
Discussion en attendant le démarrage du plateau
Quelle ambiance pesante ! 😉
“Eh Bernard, t’as vu la file devant ton stand, elle va jusque là haut !” 😉
Cloé Mehdi (interviewée par Geneviève Van Landuyt du blog Collectif polar)
Cloé Mehdi est une étonnante jeune femme, qui a sorti un roman marquant avec Rien ne se perd. On sait mieux, à l’écouter, pourquoi ses deux romans mettent le coté social au centre.
Sandrine Collette / Nicolas Jaillet (interviewés par Geneviève Van Landuyt)
Deux auteurs au parcours de vie très différents mais qui se rejoignent à travers l’écriture. Les larmes noires sur la terre de Sandrine Collette et La maison de Nicolas Jaillet sont deux romans qui dépeignent des personnages féminins forts, sans se vouloir féministes.
Elena Piacentini / Benoît Minville (interviewés par Geneviève Van Landuyt)
Elena Piacentini, dernier roman Aux vents mauvais, et Benoît Minville, Rural noir, sont deux auteurs de romans noirs qui mettent en avant les personnages et leurs difficultés sociales. Des romans qui parlent de la vie mais aussi (surtout) de notre société.
Michaël Mention et Dominique Maisons (interviewés par Fredo Fontes du blog 4deCouv)
Leurs récents romans sont des polars historiques. De quoi échanger avec intérêt sur leur manière d’appréhender le genre. Michaël Mention avec La voix secrète, et Dominique Maisons avec On se souvient du nom des assassins. Deux surdoués, profondément humains.
Et les remerciements des auteurs pour toute l’équipe du salon !
C’est grâce à ce genre de salons, à l’immense débauche d’énergie de toute l’équipe d’organisation et du personnel de la mairie (ils ont terminé la mise en place à 4 heures du matin, juste avant d’ouvrir les portes à 10 heures) que la culture vit, palpite et que le moral des troupes des mots (libraires, écrivains, éditeurs, lecteurs) reste positif. C’est pour cette raison que cet événement est incontournable et indispensable.
Les visiteurs et auteurs ne rêvent que d’une chose : recommencer au plus vite à Saint-Maur en poche ! il n’y a bien qu’une chose encore à améliorer : le véritable casse-tête de l’organisation du passage en caisse.
PS : un dernier mot sur le vainqueur du concours que j’ai lancé pour gagner un pass VIP pour le salon et découvrir les coulisses. Voir ses yeux briller durant tout le salon aura été un autre moment inoubliable, bien en phase avec l’ambiance si chaleureuse du salon. Merci, milles mercis aux organisateurs pour ces moments et pour leur confiance renouvelée.
Catégories :Littérature
P***de résumé !! tout y est dit !
je ne te connaissais pas aussi vulgaire ;-). Non je n’ai pas tout dit, je n’ai pas parlé de toi ! 😉
Compte-rendu très exhaustif, mon ami… J’ai l’impression d’y avoir été… 😉
c’est tellement dingue que j’ai l’impression de t’y avoir vu 😉
Waw, quel compte-rendu ! Tu aurais dû faire journalisme, toi ! 😀
Quoi ?? faut payer les livres à la sortie ?? 😆
Ben non ils ne les payent pas (et ne les lisent pas toujours) ;-). Un blogueur n’est pas un journaliste, le blogueur qui le pense devrait arrêter les frais
Mince, moi qui pensais avoir un autre emploi et moi qui notait “journaliste free-lance dans le monde littéraire” sur mes cartes de visites… PTDR
Tu n’as pas de cartes de visite, mytho
ben comment tu peux dire ça, toi ?? J’aurais pu en faire depuis le temps !! 😆
Merci à toi de nous faire vivre par procuration toutes ces rencontres. Ne venant qu’une journée je n’ai pu assister qu’à ta première et le niveau était effectivement excellent.
J’adore tes petites touches d’humour et ce style si limpide qui nous fait vivre les conférences comme si on y était 🙂
Mon plus grand regret est de t’avoir trop peu vu 🙁
Tu verras les vidéos 😉
En espérant pouvoir revivre ça l’an prochain…
Oui j’ai cru comprendre que ce pourrait être remis en cause 🙁
une tragédie…
Ah oui ce serait affreux, c’est vraiment mon salon préféré
on va le faire savoir et re-savoir bien fort
C’est clair !
Ça a été un super week-end de très belles rencontres, de beaux échanges, et ça a été un plaisir de vous recroiser de nouveau. Merci d’être toujours à l’affut des nouveauté et des clins d’œils aux auteurs.
C’est ma 3éme année au SMEP et je suis certaine que pour la 10éme éditions se sera encore plus grand plus étonnant délirant ect… Je suis certaine que la décennie aura lieu.
En plus cette année même le curé à accepter de bâillonner ses cloches.
A reblogué ceci sur FABRICE LIEGEOISet a ajouté:
Avez-vous raté St Maur en poche ?
Après Dada d’amour, voici Yvan et je tiens à vous dire qu’il faut lire jusqu’au PS…
https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsJ’aurai tellement aimé y être 😦 c’est la première fois que j’en entendais parler et c’était bien trop tard ! J’espère pouvoir y participer l’année prochaine !
Oh merci mon ami, tes mots sont tellement juste. Et surtout j’ai aimé te suivre sur ce nouvel opus de SMEP, j’aime ta bienveillance avec les auteurs qui laisse éclater de belles complicités.
SMEP est éternel.
Quel enthousiasme ! Ton compte rendu donne vraiment envie d’y aller, ça a l’air trop sympa !
J’y penserai l’an prochain.
Sur un autre blog parlant de l’événement, j’ai vu qu’il y avait aussi Josef Schovanec, que j’aurais beaucoup aimé rencontrer, mais ce n’est pas du polar…
C’est un salon généraliste, les auteurs de polar c’est 1/3 du salon. Sans aucun doute mon salon préféré (avec Mulhouse, mais je ne suis pas objectif) 😉
C’est presque comme si on y était!!!!Merci pour ce beau retour!!!!;) J’essaierai un jour de venir….Un jour peut etre….^^
Il le faut, il faut aussi que ce salon continue à vivre et ne soit pas lâché par la mairie !
Vu le monde, ça m’étonnerait beaucoup…
Ça marche de mieux en mieux, ça attire une foule dingue, ça donne une image super dynamique à la ville et fait vivre l’hôtellerie. Et le maire veut subitement tout arrêter…
J’ai du mal à comprendre alors….Entre la culture et ce que ça génère de bons retours…^^
Personne ne comprend. Mais ce n’est pas une bataille perdue !
Non mais en ce moment, je trouve qu’on se bat beaucoup pour que la culture triomphe…C’est assez ahurissant….
Il faut se battre pour la culture, c’est notre âme et notre société qui sont en jeu
Merci de nous faire partager ces beaux moments
Je n y suis pas allée cette année car je travaillais tout le week end et grâce à toi j ai l’impression d’y être retourné à nouveau
L ân prochain j espere pouvoir revenir car en effet c st un mine à part une parenthèse hors du temps pour un week end…..
J’espère qu’on s’y retrouvera dans cette parenthèse 😉
https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsUn compte-rendu à ton image, structuré et chaleureux, un grand moment de partage que tu nous offres. J’ai eu grand plaisir à te voir et à discuter avec toi mon Yvan ❤
Plaisir partagé Mélie, même si on n’a pas eu le temps de discuter. Structuré et chaleureux, ça me va 😉
https://polldaddy.com/js/rating/rating.js on peut pas mieux dire !! bravoj’y étais dimanche, un régal de tous les instantsmerci Bien « émotionnellement » Sabine
Voilà qui me console ( un tout petit peu) de mon absence cette année… Un salon qui me tient particulièrement à cœur car la 1ere année a également été le signe de notre rencontre à tous les trois mes amis 🙂
Dis donc, t’as beau dire que tu voulais être gentil avec ta cuillère mais moi tu me rappelles surtout une scène de Hannibal et une certaine dégustation de cervelle…. 🙂 🙂 🙂 🙂