Autrement
Piacentini, c’est d’abord une plume. Du genre à être particulièrement soignée, au point de se dire, tout en lisant, qu’elle utilise un vocabulaire deux fois plus riche que la moyenne de ses confrères. Toujours employé à bon escient, sans chercher à épater la galerie.
Aux vents mauvais est aussi une preuve qu’il est possible de raconter une histoire autrement. L’auteure n’en est pas à son coup d’essai et, roman après roman, elle prend soin de ne pas tourner en rond (sans pour autant faire tourner en bourrique ses lecteurs). A ce titre, il est bien différent de l’excellent précédent polar Des forêts et des âmes.
Tout comme l’écriture, la structuration même du récit fait montre d’une vraie personnalité et d’une vraie recherche. Elle lie passé et présent, enquête et histoires personnelles des enquêteurs avec une volonté de sortir d’un schéma linéaire.
Scandale d’État
Et puis, il y a l’intrigue en elle-même. Elle est mise au service d’une vraie matière que l’auteure modèle avec brio et sensibilité. Un sujet méconnu et scandaleux de notre histoire récente, parfait pour mettre en avant ce qu’affectionne Elena Piacentini : parler de notre société au travers des femmes et hommes qui la composent.
Oui, le roman est bien écrit, oui la construction est intelligente, mais rien n’est plus important que les personnages dans les livres de l’auteure. De ses protagonistes récurrents jusqu’aux seconds couteaux (ça tombe bien, l’histoire commence avec un couteau justement).
Les personnages avant tout
Comment ne pas être profondément touché par le commandant Leoni ? Comment ne pas l’être tout autant par sa grand-mère corse, par le flic à la recherche de ses origines, par la mamie ancienne professeure de mathématiques, et par les personnages venant d’une île lointaine « propriété » de la république française.
Loin des modes, Elena Piacentini sait parler de notre monde violent en dévoilant un pan du monstre. Mais elle le fait avec sensibilité et une dose d’espoir dans sa voix, par l’entremise de personnages tellement humains. Aux vents mauvais est un rappel à cette humanité, contre cette intolérance et ce rejet des différences qui recommence à monter dangereusement en son sein.
Lien vers l’interview de Elena Piacentini au sujet de “Aux vents mauvais”
Sortie : 05 janvier 2017
Éditeur : Au-delà du raisonnable
Genre : Roman noir / Polar
Ce que j’ai particulièrement aimé :
La richesse de l’écriture
Les personnages
Le sujet
4° de couverture
Dans les caves d’une maison en démolition, la découverte d’un corps en position de gisant permet à Leoni de rouvrir un dossier de disparition. Non loin de Lille, les germes de la haine ont pris racine et tant pis pour l’illusion d’une campagne paisible. Le Corse est aspiré dans cette enquête avec le sentiment de perdre le contrôle des événements. Il n’est pas le seul, le lieutenant Thierry Muissen vacille et les destins des uns et des autres tourbillonnent, brassés entre passé et présent, à la merci d’un souffle puissant comme celui qui arracha Jean-Toussaint à sa terre et aux bras de Mamilouise pour le précipiter dans ceux de Marie-Eve. Que restera-t-il d’eux quand le rugissement des vents mauvais se sera tu ?
Catégories :Littérature
J’avoue, à force de parcourir des avis élogieux à son sujet, j’ai essayé de le lire et de découvrir Elena Piacentini par la même occasion, mais je n’ai pas accroché. Je trouve qu’il y a trop de déséquilibre entre les personnages et l’intrigue, comme si c’étaient deux entités distinctes et non pas les composantes d’un même tout. Du coup, j’ai eu l’impression que l’histoire avançait au ralenti et je me suis (trop ?) vite lassé.
Après, peut-être n’est-ce pas le bon roman avec lequel commencer… Un p’tit conseil peut-être, histoire que je puisse avoir une deuxième chance avec Dame Piacentini ? 😉
Faut retenter mon coco, tu es trop amateur des belle plumes. Elle a effectivement une manière personnelle de raconter les histoires. Tente celui-ci
Voilà une chronique qui tu t’en doutes me fait plaisir.
L’humanisme qui ressort des livres d’Elena Piacentini n’est pas feinte; notre auteur est comme cela, entière et tournée vers les autres.
Pour moi Elena a le talent d’une Fred Vargas, il faut absolument qu’elle perce maintenant !
Je savais que je te ferai plaisir 😉
Et comment !
J’aurais pu faire ma vilaine fifille et dire que les vents mauvais étaient en provenance direct du tunnel de notre corps… Mais je resterai propre et pour te faire plaisir, je vais pousser la chansonnette (tu as le droit de faire les sanglots de Jane Birkin en fond) :
♫ Je suis venu te dire que je m’en vais
Et tes larmes n’y pourront rien changer
Comm’ dit si bien Verlaine au vent mauvais
Je suis venu te dire que je m’en vais
Tu t’souviens de jours anciens et tu pleures
Tu suffoques, tu blêmis à présent qu’a sonné l’heure ♪
Extrait, comme tu le sais sans doute, de Chanson d’automne de Paul Verlaine…
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
C’est vrai ? Tu t’en vas pour de vrai ? Fini les chansons ? Champagne !!
Allez, reviens, j’ai les mêmes à la maison 😉
Oui, je pars ! 😆
Ok, gamin, c’était pour rire, tu vas devoir encore te farcir mes conneries durant un certain temps… 😉
Je suis un ancêtre par rapport à toi, tu me dois le respect 😉
ok, je te laisserai passer devant moi au buffet de la résidence des grabataires littéraires ! 😆
Double ration de gâteau au chocolat pour moi !
Prends-tout, je suis au régime ! 😆
Il a l’air bien dis donc !!! Son nom n’est pas en M donc il pourrait me plaire 😉
Ahah pas un seul M dans son nom, fonce ! 😉
Je le note car avec le salon de Neuilly et Lyon suis déjà ruinée 🙂
Pas possible, les deux salons ne sont pas encore passés et elle est à Lyon 😉
Oh elle sera à Lyon !!! Bon un de plus alors 😉
Et voilà l’travail 😉
hé hé tu es terrible !!!!! 😉
Comme j’ai aimé ce roman! Une histoire touchante, des personnages profonds, une écriture talentueuse… je n’ai même pas assez de qualificatifs pour dire à quel point j’ai été séduite. Je suis heureuse que tu ais aimé mon ami 🙂
tes mots étaient magnifiques dans ta chronique
merci frérot 🙂
Je ne connais pas du tout cette romancière, mais je vais me laisser tenter 😉
Bonne idée 😉