1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre.
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.
Hervé Jourdain
Titre : Femme sur écoute
Sortie : 13 avril 2017
Editeur : Fleuve
Lien vers ma chronique du roman
C’est une accroche originale que de démarrer un roman à travers la retranscription d’écoutes téléphoniques…
Personne n’imagine le pouvoir, le contrôle, qu’un homme peut tirer d’une interception judiciaire. Sans jamais avoir à quitter son bureau. Le téléphone est un instrument sacré pour une grande partie des usagers. Il suffit de l’égarer pour s’en rendre compte. Il est surtout le vecteur de conversations amicales, professionnelles, commerciales ou intimes. L’idée de cette intrigue m’est venue dans le cadre de mes activités d’enquêteur, alors que j’avais placé sur écoute la femme d’un voyou que je recherchais. Au bout de quelques jours, je savais tout d’elle : ses codes confidentiels, ses colères, son emploi du temps, et même ses activités sexuelles. De là à imaginer un personnage qui prenne le contrôle de la vie de la personne écoutée, il n’y avait qu’un pas.
L’intrigue est particulièrement d’actualité…
Oui, je tenais à la situer au printemps 2017, à deux moments cruciaux : celui du déménagement du 36 quai des Orfèvres dans un immeuble flambant neuf du quartier des Batignolles et hautement sécurisé ; et entre les deux tours de l’élection présidentielle. L’une des thématiques de ce roman policier est le domaine de la sécurité, un monde où un lobby très fort s’exerce auprès des décideurs politiques.
Vous faites preuve d’une admirable minutie dans la description de l’enquête, sans jamais tomber dans la démonstration…
Lors de la parution de mon premier roman, en 2009 (Sang d’encre au 36 chez Pocket), certains lecteurs m’avaient reproché son côté didactique. J’ai dû consentir à un gros effort pour me défaire de l’aspect « documentaire » d’un quotidien procédural. En fait, j’ai contrebalancé en donnant de l’aspérité à mes personnages policiers, en les fragilisant, en les mettant en danger dans leurs missions, en les poussant à certaines remises en cause.
J’ai été particulièrement frappé et touché par le caractère très humain de vos personnages…
Certains des personnages sont effectivement très humains. Y compris parmi les personnages policiers. Est-ce une qualité pour un flic de papier ? Je ne sais pas. Il y a probablement des limites à ne pas dépasser. Dans la fiction comme dans la réalité, à être trop humain on peut se faire piéger. Pour en revenir à mes personnages, j’ai effectivement cherché à leur donner de la profondeur bien en amont de la phase d’écriture, ce qui m’a permis de jouer et sur l’intrigue et sur les caractérisations.
Vous semblez avoir voulu mettre les femmes au premier plan dans ce récit, ce qui n’est pas souvent le cas dans les enquêtes policières…
Là encore j’ai voulu me rapprocher de la réalité. On oublie trop souvent que ce sont les femmes qui sont avant tout victimes de la violence de la société, que ce soit de manière directe ou collatérale. Quant à mon équipe policière, elle est effectivement composée de deux jeunes femmes, dont l’une est fragilisée par une maladie, et l’autre fille d’un ancien directeur de la police. Elles se démènent pour faire leur place dans un domaine très masculin, malgré la misogynie de l’un de leurs collègues.
Catégories :Interviews littéraires
Voilà des réponses qui ne m’étonne pas de la part d’Hervé.
Ses personnages ont toujours étaient touchants et m^me fragile parfois.
Je crois que l’humanité de notre auteur et la m^me que celle de certains de ses flics.
C’est parce qu’ils sont proches des victimes, en empathie je veux dire, qu’ils sont de bons flics, de véritables enquêteurs.
Enfin ça c’est mon point de vue ! 😉 🙂
Toujours pour ♫ nous les femmes ♪
Bon, yapuka l’acheter et le lire ! Et frémir avec le chouchou du mois d’avril 🙂