Avec lui, on sait à quoi s’attendre en terme de qualité d’écriture. Mais jamais, oh grand jamais, on n’est préparé à l’histoire qu’il va nous conter, tant il s’est déjà frotté des genres si différents.
Roman de genre
Bienvenue à Cotton’s Warwick est un roman de genre, justement. De ceux qui rendent hommage à une certaine littérature et surtout à certains films. L’action se déroule dans le trou du cul de l’Australie, dans un village de quelques âmes (mais ont-ils encore une âme ?). A la lecture, on pense à certains films cultes, Délivrance, Razorback ou même parfois Mad Max.
Bienvenue en enfer, pourrait être le sous-titre du livre. L’enfer c’est les autres, surtout quand on vit reclus, loin de tout. Surtout quand il ne reste qu’une femme entourée de consanguins alcooliques et violents. Surtout, oui surtout, quand la nature se déchaîne contre la violence des hommes.
Inouïe
Je ne crois pas avoir lu un jour un roman d’une telle violence. Inouïe. Exacerbée. Michaël Mention va loin, très loin, si loin. Jusqu’au bout, dans la surenchère mais pas dans la gratuité. C’est ce qui change la donne et rend cette lecture d’autant plus éprouvante…
Cœur au bord des lèvres
Énucléation virtuelle
tripes à l’air… De l’air, de l’air…
Respirer… Respirer… Resp…
Âmes sensibles, prenez vos précautions et endurcissez-vous le cuir avant d’ouvrir ces pages. Quel que soit le sentiment final une fois la dernière page tournée, Bienvenue à Cotton’s Warwick est une lecture qui ne peut s’oublier. Ma sensibilité en a pris pour son grade, une vraie poule mouillée sous 50° à l’ombre.
Sensation d’étouffement
Mention pousse son idée jusqu’au bout et on se demande à chaque ligne jusqu’où il ira. On sue, on s’imprègne des odeurs et de la peur, on survit aux cotés des survivants. On assiste à une impensable plongée dans l’horreur.
Parce que Michaël Mention est tellement talentueux qu’on ne peut que ressentir viscéralement son histoire, qu’on y respire au risque de s’étouffer. Sa plume (de kookaburras ?) est toujours aussi inventive et expressive. Inimitable. Ses pics (de razorback ?) toujours aussi bien sentis. Perforants. Son talent toujours aussi explosif. Détonant.
Vidé, perturbé et groggy
Ce roman noir (très, très noir) est la preuve par le sang que l’homme qui se referme sur lui-même et sa petite communauté sans s’ouvrir au monde, se tourne vers ses pires démons. Violence, rejet, perte des valeurs. Dé-pra-va-tion. Le lecteur voyeur aux premières loges.
Bienvenue à Cotton’s Warwick est un roman qui vous met à l’épreuve. J’en suis sorti complètement vidé, fortement perturbé et totalement groggy. Trop de violence à mon goût sans doute, mais aussi en admiration face à cette volonté jusqu’au-boutiste d’un auteur qui est allé au bout du bout de son idée. Admiration face à la construction si réelle de ce scénario irréel.
Même s’il était trop violent pour moi, je sais que je n’oublierai pas ce voyage au fin fond de l’Australie, dans cette sorte de western des temps modernes, au plus loin de la FOLIE, toujours rythmé au son de standards du rock. Malgré (ou grâce) à mon état post-lecture, je pense, avec encore plus de certitude, que Michaël Mention est un…
putain d’écrivain
surdoué
qui transforme la pire noirceur en or (noir).
Meurtri mais terriblement vivant, je reviens de l’enfer. J’ai lu Bienvenue à Cotton’s Warwick.
Lien vers l’interview réalisée avec Michaël Mention au sujet de ce roman
Sortie : 07 décembre 2016
Éditeur : Ombres noires
Genre : Roman noir
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’écriture sublime, unique
La construction intelligente
L’hommage aux romans et films de genre
Ce que j’ai moins aimé :
La dose de violence, trop forte pour mon petit cœur
4° de couverture
“Ici, il n’y a rien. Excepté quelques fantômes à la peau rougie de terre, reclus dans le trou du cul de l’Australie. Perdus au fin fond du Northern, ce néant où la bière est une religion et où les médecins se déplacent en avion.”
Australie, Territoire du Nord. Dans l’Outback, on ne vit plus depuis longtemps, on survit. Seize hommes et une femme, totalement isolés, passent leurs journées entre ennui, alcool et chasse. Routine mortifère sous l’autorité de Quinn, Ranger véreux.
Tandis que sévit une canicule sans précédent, des morts suspectes ébranlent le village, réveillant les rancœurs et les frustrations. Sueur, folie et sang. Vous n’oublierez jamais Cotton’s Warwick.
Catégories :Littérature
Je pense que je ne vais pas y survivre….Mon petit cœur a tranché, je passe mon tour….Mais merci pour cet avis enthousiaste!!!!;)
Oh non, faut pas le zapper !!!
Oh ais j’ai un cœur sensible moi!!!!;) Je sais que vous le défendez beaucoup cet auteur, mais je ne commencerai pas par ce titre….
Tu as raison, commence par un autre, mais il faut lire Mention
Ces romans sont assez noirs, alors je te conseillerais “le carnaval des hyènes” et si tu ne l’as pas, je pourrais te le refiler quand j’irai manger des cornes de gazelles et boire des mojitos chez toi… 😉
Je suis invité aussi ? 😉
Ben je peux pas répondre, moi, faut demander à ma binômette…
Je disais ça pour rire 😉
Ça je sais, mais je lui ai conseillé de te laisser à la porte parce que j’ai pas envie que tu nous proposes encore des tas de chouettes livres à lire ! 😀
Mais il fait froid dehors ! je ne peux pas y rester, vous n’êtes pas à ce point insensibles ! ;-).
Oh, peuchère, on est dans le Sud, là ! Pas dans le NORD comme chez nous…
Moi je suis insensible… je reprendrais bien une sucrerie pendant que tu fais le pied de grue dehors, tiens… je t’en lance une ?? 😀
Hehhe!!!!;) ♫ tu seras bienvenue chez moi♫ Bienvenue chez moi♫
😉
Chouette ! Attention, Yvan le Terrible voudrait manger toutes les cornes de gazelle et sans doute nous soumettre encore des tas de livres à lire !! Ne lui ouvre pas la porte et gaffe qu’il ne mette pas le pied dedans ! PTDR
Mdr…..
Ça donne envie du coup 😉
Tu vas aimer, je le sais, tout à fait ton style !
J’espère 😉
Je pense que tu vas aimer David, moi j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé. Et comme Yvan le dit si bien Michaël a une plume sublime !
Je pense aussi que David va s’éclater oui
Rhoooo tu me donnes encore plus envie là 🙂
Je l’ai dans le collimateur… il devrait rejoindre mon Stock à Lire Numérique dans les prochaines heures.
Bon voyage en enfer 😉
Je ne me sens plus ! J’ai le petit coeur bien accroché, les tripes aussi, alors, ce roman est fait pour moi !! Une fois terminé mon roman du moment, une fois lu “nous allons mourir ce soir”, je me ferai une virée e enfer !!! Yehaaaaaaa !
J’adore ta façon d’imiter le style de l’auteur 🙂 Un vrai joli hommage à un auteur que je sais que tu adores 🙂
Ceci étant dit, je crois que je vais passer mon tour …
Oui c’est un hommage ! Et ça m’amuse 😉
c’est vraiment chouette 🙂
Rhooooo, mon chouchou !
Celui-là, je l’aurai !
😉 🙂 😀
Alzheimer… Oui, tu en parles, mais de manière cachée, subtile et je n’ai pas vu le premier degré de la chose, mais juste un clin d’oeil à la faune de l’Australie… Mais tu avais raison de ne pas en dire plus ! 😉
Je ne te cache pas que c’est l’écriture de Michael qui m’à faite tenir jusqu’au bout. Pour le reste je suis trop terre à terre pour ce genre de lecture. Mais je reconnais que Michael à bien fait ressortir les “possibles” de cette isolation du monde réel !!
Je comprends Kris, c’est aussi ce qui m’a plu dans ce roman, où la violence est trop forte pour mon petit coeur