Nouveau renard du désert
Dong-Soo nous revient en renard du désert, planqué au Mexique, près de la ligne de démarcation américaine. Une frontière où les autorités américaines n’ont pas attendu le sacre de Trump pour mettre en place une barrière physique entre les deux pays, preuve que le nouveau président est loin d’avoir tout inventé dans le cadre de ses promesses électorales…
Même si les aficionados des joutes guerrières seront heureux de retrouver ce personnage (je ne pense pas prêcher dans le désert à ce sujet), les nouveaux lecteurs peuvent aisément aller s’assoiffer au travers de cette intrigue qui prend à la gorge.
Bourré de testostérone
Narco-trafiquants, gangs, flics corrompus, tortures et meurtres, tel est le paysage idyllique de Crotales. C’est bien connu, dans le désert, personne ne vous entend mourir.
Crotales est un thriller bourré de testostérone, où la violence est tout sauf un mirage. Si Paik Dong-Soo a tenté de faire le désert autour de lui, c’est plutôt raté, Jean-Luc Bizien mettant beaucoup de cœur à lui en faire (nous en faire) voir de toutes les couleurs. Un déchaînement qui ne laisse que peu de place aux valeurs positives.
Pavé
Quand Bizien se lance dans ce genre de récit, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne se moque pas du monde. On sent qu’il veut en donner pour son argent au lecteur, pour preuve les 540 pages de son roman, un vrai pavé dans la mare desséchée.
Même si j’ai trouvé les relations et réactions des personnages parfois assez caricaturales, Crotales est un thriller efficace. Jean-Luc Bizien aime son atypique personnage principal, même s’il tend à le faire particulièrement souffrir. L’écrivain mise sur l’efficacité avant tout, et ce voyage dans la poussière et la poudre sent le souffre. Cette histoire m’a donné terriblement soif.
Sortie : 16 novembre 2016
Éditeur : Toucan noir
Genre : Thriller
Ce que j’ai particulièrement aimé :
Le personnage de Paik Dong-Soo
Le cœur à l’ouvrage qu’on ressent chez Bizien
Ce que j’ai moins aimé :
Le côté un peu caricatural parfois, à mon sens
4° de couverture
Paik Dong-Soo est surnommé “le Chinois” par les Mexicains. C’est un Nord-Coréen un peu étrange, qui mène une vie d’ermite, retiré près d’El Paso. Victime d’hallucinations, il récupère ses médicaments chez un vieux médecin allemand, réfugié lui aussi dans la Sierra depuis des lustres.
Dong-Soo passe ses journées à scruter les écrans de ses ordinateurs pour y surveiller à distance sa femme et son fils, installés à New York et persuadés qu’il est mort.
Pour vivre et entretenir ses réflexes d’ancien soldat, il accepte de boxer de temps à autres contre les champions d’un des parrains locaux de la drogue.
Ce dernier a pour favorite une jeune femme que Dong-Soo prend en pitié et projette de sauver. Jusqu’à ce qu’un membre du gang des Italiens de New York vienne dealer avec le Mexicain et reconnaisse Dong-Soo lors d’un combat de boxe clandestin.
Catégories :Littérature
Ah je suis content qu’il t’ait plu.
Depuis la fin du “Berceau des ténèbres”, je caressais le fol espoir que Dong-Soo soit encore vivant. Apparemment oui, et toujours aussi expéditif.
Je suis fan de ce garçon, m^me de son côté un peu caricatural… Quand on aime, on pardonne tout…Je ne passerai donc pas à côté d’une autre aventure de Paik Dong-Soo…
En fait il est mort, et son cadavre pourrit durant 550 pages, oups 😉
Farceur!!! 🙂
Si le cadavre pourri sur 560 pages, j’espère que l’auteur décrit l’arrivée de toues les légions d’insectes et de vers qui viennent le dévorer ! 😀 Avant de sortir, je dirai que j’avais pensé que tu allais nous parler d’une bière merdique nommée “Crotte Ale”, mais non, c’est le dernier de Bizien. Je devrais renouer avec ses romans, mais ses personnages un peu trop caricaturaux me freinent toujours… 🙁
Je n’ai jamais lu cet auteur mais en toute franchise, je ne pense pas que ce soit pour moi 🙂