1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre. 5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.
Marcus Malte
Titre : Le garçon
Sortie : 18 août 2016
Éditeur : Zulma
Lien vers ma chronique de cet éblouissant roman
Note : 9,5/10
Avec ce nouveau roman, tu t’éloignes du polar. Comment t’est venue l’envie de te lancer dans une telle histoire ?
L’envie de changement, justement. Le souci, ou plutôt le désir de ne pas me répéter, ni dans le fond ni dans la forme. Explorer une autre voix, et par conséquent une autre voie car, chez moi, tout part de la langue, du son.
Je savais qu’en empruntant une tonalité différente, cela m’entraînerait dans un univers différent. En réalité, je fais ça pour chaque roman, mais c’est sans doute plus flagrant dans celui-ci.
Ton personnage principal est incroyable. Il ne parle pas et tu le racontes à travers les mots des autres. Est-ce-que ça rendait l’exercice encore plus difficile ?
Disons que c’était un petit défi supplémentaire. Cela m’obligeait à trouver pour le personnage un autre mode d’expression. Ses pensées, ses sensations, ses sentiments, comment les transmettre autrement que par le langage ?
On est alors obligé d’accorder davantage d’importance aux gestes, aux regards, au comportement en général. Les actes mentent plus difficilement que les paroles.
Et puis, comme tu l’as souligné, cela laissait finalement plus de place aux mots des autres personnages, ceux que le garçon va croiser sur sa route et qui ont aussi une grande importance dans l’histoire.
Appréhender le monde sans aucune expérience, comme le fait ce personnage, ouvrait des perspectives immenses, non ?
Oui. On peut même le prendre comme une métaphore du roman : une page vierge sur laquelle tout peut s’écrire…
C’est une véritable fresque que tu nous proposes là, à travers plus de 500 pages et le début du XXème siècle. Qu’est-ce-qui t’a poussé à choisir cette période et cette manière de peindre ce récit ?
Une fresque, je ne sais pas, mais je voulais quelque chose de vaste, d’une certaine ampleur et avec un certain souffle, quelque chose aussi qui m’emmène ailleurs, dans l’espace et dans le temps.
Jusque-là j’avais toujours situé mes romans à notre époque, j’avais beaucoup décrit le monde contemporain, notamment par ses travers, alors peut-être étais-je arrivé à un moment où ce monde, notre monde, me pesait trop, où j’avais besoin de m’en éloigner, au moins par la fiction.
Un grand bol d’air, d’une certaine façon. Pour respirer mieux.
Comme à ton habitude et même plus encore, tu as soigné ton écriture, pleine de fulgurances et de poésie. Ce roman t’a-t-il demandé plus de travail que tes précédents ?
Aussi bien en tant que lecteur qu’en tant qu’auteur, c’est l’écriture qui me porte, bien plus que l’histoire elle-même. L’idéal étant, bien sûr, que l’une soit aussi forte que l’autre et que les deux ensemble s’accordent et se complètent.
Alors, oui, je soigne, je peaufine. L’écriture est souvent lente et laborieuse – j’espère que cela ne se ressent pas à la lecture !
Et ce roman m’a demandé plus de travail que les précédents, ne serait-ce qu’à cause de sa longueur. J’y ai consacré, en gros, cinq ans de ma vie. Mais qu’est-ce que c’est, au fond, que cinq petites années, pour voir naître et grandir un Garçon ?
Catégories :Interviews littéraires
5 ans pour l’écriture ?? Waw, faut en avoir envie, s’accrocher, ne pas se lasser… Bravo à lui ! Je n’ai pas encore lu Marcus Malte, mais j’ai les harmoniques dans ma PAL et j’aimerais ensuite y faire entrer le garçon 😉
C’est LE livre à lire, suis-je clair ? 😉
Plus clair que ça, on ne fait pas ! Bon, pourrais-tu me libeller un virement de 25€ au compte BE69-666-696969-666 ? Merci.
C’est le prix en Belgique ça, pas en France
Très envie de découvrir ce fameux garçon!!!Et cette interview,est juste géniale! 5 ans d’écriture, ça sent le travail et le perfectionnisme….;) Je le veux…..
C’est un perfectionniste oui. Tu verras à quel point la langue est travaillée, sublime tout en restant accessible
J’ai hâte de découvrir ça!!!!!;)
Superbe interview il faut vraiment que je lise ce garçon dont tu nous dit sans cesse des merveilles 😊
Oh oui 😉
J’adore ce gars 🙂
Je l’avais rencontré il y a quelques années à Quais du Polar, il m’avait épaté par son humilité et sa discrétion.
Bon, je n’ai toujours pas repris la lecture du “Garçon”, mais ton acharnement à le défendre m’oblige à ne pas lâcher l’affaire. Tu peux être fier de toi, tiens 😉
Eheh je ne lâcherai rien dur ce coup là 😉
Ça y est dans ma PAL ❤️
Hâte de le découvrir 💕
Ce mec m’impressionne, et j’ai du mal à aller lui parler lors des différents salons où j’ai eu l’opportunité de le rencontrer. Alors je vais l’écouter dans les tables rondes, je le lis avec avidité mais je n’ose pas aller à sa rencontre. je suis bloquée, mes mots se bousculent tellement que je n’ai plus rien à lui dire quand je suis en face de lui. j’ai l’air d’une abrutie. Une vraie midinette ! Je suis vraiment dégoûtée. Alors merci Yvan pour cet entretien. A travers lui je me rapproche un peu de cet auteur que j’adore !
Il a mis 5 ans à l’écrire ! Mais quel coquin ce Marcus ! A QDP, en 2013, on lui avait demandé s’il avait un “bébé” sur le feu et il nous avait répondu que non !!! 😆 Qu’il était bien trop pris avec ses “salons”,arf ! Ne jamais croire un écrivain ! 😉 Je suis contente, je pense que j’ai bien saisi le sens de son livre ! 😉
Il m’a fait le même coup ;-). Un secret bien gardé, je comprends assez pourquoi, il fallait être certain qu’il arrive à le dompter jusqu’au bout. Et puis Marcus malte n’est pas le genre à claironner, c’est un homme discret et pudique
Yvan, je l’ai aussi compris comme ça, comme une sorte de superstition , être sûr d’aller au bout… 😉 Je sais bien qu’il est discret et pudique… 😀
Je devrais le voir le 18 novembre normalement, j’irai le gronder 😉
Ho non, félicite-le et fais-lui une bise de ma part petit veinard ! 😀