Face à la pléthore de titres publiés chaque mois, il est bien difficile de trouver sa voix. C’est la force de Karine Giébel, qui compose année après année une œuvre unique ; romans souvent différents mais toujours marqués de son empreinte inimitable.
Reconnaissable dès les premiers maux
Son nouveau thriller, De force, en est une nouvelle belle illustration. Une fois de plus foncièrement différent du précédent, une nouvelle fois reconnaissable entre mille dès les premiers mots et maux. Sincèrement, peu d’écrivains du genre peuvent se targuer d’avoir une couleur d’écriture aussi marquée (ce dont l’auteure en question ne se vantera jamais, elle est bien trop mesurée pour ça).
Si je devais rapprocher la force motrice de ce récit de celle d’un de ses précédents romans, j’orienterais sans hésiter mon choix vers Juste une ombre. La violence psychologique et la puissance qui se dégage de cette intrigue aux émotions exacerbées donnent envie de se cramponner aux pages de toutes ses forces. 520 pages qui défilent sans que Giébel ne permette au lecteur de les reprendre (ses forces).
Giébel et la bête
Amour, haine et une tension palpable. L’auteure nous rejoue une variante de Giébel et la bête (mais qui est la pire bête de l’histoire ?). Une intrigue ramassée autour de peu de personnages, de quoi permettre d’encore mieux s’imprégner de leurs forces et faiblesses.
Et d’imaginer de quoi il retourne ? Pauvres fous que vous êtes, si vous pensez ainsi ! Le récit est truffé de forces perturbatrices qui risquent fort de vous faire tourner en bourrique.
Ces quelques personnages deviennent vite notre quotidien et sont la force gravitationnelle qui nous aimante aux pages. Force est de constater que Karine Giébel est au top de sa forme avec cette histoire sombre, dure et surprenante.
Psychologie fouillée
L’idée de base du roman n’a rien de très original, mais l’aspect psychologique est fouillé et la tension extrême, avec toujours ces relations interpersonnelles poussées à bout (comme le lecteur), ce qui est la force de caractère de l’écriture de Giébel. La force de frappe devrait-on dire, car sortir de cette histoire (et de son final terrifiant) ne se fait pas sans certains bleus au corps et à l’âme.
Je ne saurais donc trop vous conseiller l’expérience de cette lecture assez terrible. Plongez-y de votre plein gré.
Lien vers l’interview réalisée avec l’auteure au sujet de ce roman
Sortie : 03 mars 2016
Éditeur : Belfond
Genre : thriller
Notes :
Profondeur : 7/10
Dimension de l’histoire : 7/10
Psychologie : 8/10
Qualité de l’écriture : 8/10
Émotions : 8/10
Note générale : 7,5/10
4° de couverture
Elle ne m’aimait pas.
Pourtant, je suis là aujourd’hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j’ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet.
Car moi, j’ai voulu l’aimer. De toutes mes forces.
De force.
Mais on n’aime pas ainsi.
Que m’a-t-elle donné ?
Un prénom, un toit et deux repas par jour.
Je ne garderai rien, c’est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j’ai vu le jour un 15 mai.
De mère indigne.
Et de père inconnu.
Lorsque j’arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d’entrer.
En allumant la lumière, je reste bouche bée.
Pièce vide, tout a disparu.
Il ne reste qu’un tabouret au centre de la pièce. J’essuie mes larmes, je m’approche.
Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l’enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales.
Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés.
Je voulais savoir.
Maintenant, je sais.
Et ma douleur n’a plus aucune limite.
La haine.
Voilà l’héritage qu’elle me laisse.
Catégories :Littérature
Il rejoindra de plein gré et sans me forcer ma Pal 😉
Ahah avec toi pas la peine de forcer, tu pourrais ouvrir une librairie chez toi 😉
Arête c’est ce que m’as dit une cliente bouquiniste quand je lui parlais d’un projet de mes rêves ..
Après une auto-analyse et concertation, cette boulimie d’achat et du au manque pendant l’enfance…
Il faut regarder le présent et voir le plaisir que tu prends à ce entouré de tous ces livres
Ça oui 😉
Terminus elicius avait été pour moi une déception ,puis grâce aux avis d’ autres lecteurs j’ai repris un autre livre de Karine Giebel.Dorenavant,je peux dire que je suis fan 😍.Tu me donnes envie en plus de ne pas tarder à aller chez mon libraire 😉
Si tu es fan, alors fonce ! Tu ne seras pas déçue
Giebel et la bête ? Hihi excellent !!! Je plussoie cette chronique 😃
Si on peut plus rigoler 😉
Au contraire 😉
Tu me donnes envie de lire du Giebel. … qui l’eut cru? ??? 😉
Lustucru ? Ah oui ça c’est dingue 😉
pitié, arrête les jeux de mots mon ami…lol
pardon…
😉
Je perds mes forces à force de l’attendre…hihihi
je sais que tu vas tenir, tu es forte 😉
Rhâ, mais chez toi aussi on reconnait la couleur de l’écriture et le marquage à la culotte du récit ! Jamais été déçue par les romans de la dame, m’en reste encore quelques uns à lire, mais dès que je tombe sur celui-là, je le prends !
À propos… est-il aussi bon cuit que cru ? L’eusses-tu cru !
Je vais essayer de le passer au grille pain et on en reparle
Sinon, le grille-viande (le banc solaire, celui qu’on a mis au ban – PTDR).
Il est sympa mais ce n’est pas mon préféré 🙂
Mon préféré reste Juste une ombre, de loin
Pas pour moi !
voilà c’est dit 😉
Mais merci pour ton ressenti !
Tu as le droit 😉
Oui, Karine Giebel n’a plus besoin de mon soutient 😉
J’apprécie aussi beaucoup son écriture particulière. En revanche je trouve ce nouveau titre un peu moins original que les précédents.
C’est vrai que l’histoire n’est pas particulièrement originale. Ce sont l’écriture et les personnages qui font la force du livre
J’attends de le trouver dans ma boîte aux lettres et je le commence ! Déjà que je ne pouvais pas passer à côté, ta chronique ne me laisse vraiment plus le choix. Surtout si tu le “compare” à Juste une ombre, le dernier que j’ai lu de l’auteure et que j’ai adoré !!
déception de mon côté, l’auteur nous a habitués à bien mieux 🙁
Je suis une inconditionnelle de Karine Giebel et une fois de plus, elle m’a littéralement scotché avec son roman De Force. À lire absolument ! 🙂