Dans un état du Vermont, point de chute reculé (pour ne pas parler de trou du c** de l’Amérique), Castle Freeman Jr. Nous plonge dans une sorte de road trip bizarre, qui se déroule sur quelques petites heures.
Road trip en forme de tranches de vie
Tranches de vie de quelques personnages paumés, présentation minimaliste du contexte, comme si le lecteur omniscient débarquait dans leurs vies et se retrouvait à leurs cotés pour suivre leurs errances le temps d’une journée.
Pas de phase d’introduction donc, peu d’explications sur le pourquoi ou le comment de leurs actions passées. Une femme se trouve harcelée par un énigmatique truand de ce coin paumé, où la nature prend bien plus de place que la civilisation. Elle y cherche de l’aide auprès d’inconnus. Ceux qui aiment connaître tous les tenants et les aboutissants risquent d’être un tantinet frustrés.
Viens vers moi est davantage un roman de verbe que d’action, même si la profondeur des forêts avoisinantes laissent un peu sans voix. La charpente du récit est constituée presque uniquement des personnages et de leurs échanges. A l’image de ce regroupement de losers qui refait le monde autour d’une caisse de bières, à coups de dialogues décalés.
Curieux mélange
Oui, tout repose sur la plume travaillée de Castle Freeman Jr., qui a une manière bien à lui de raconter cette histoire à travers les mots et les maux de ces personnages. Ça donne un très court roman noir (185 pages), à la fois profondément tragique et assez drôle, d’un curieux mélange.
Le lecteur qui aime à découvrir une intrigue fouillée n’y trouvera pas son compte. C’est l’ambiance noire et l’écriture de l’auteur qui prévalent. Pour moi, même si certaines saillies verbales sont assez jubilatoires, le peu de développement d’une intrigue qui tient sur une feuille de papier à cigarette, aura frustré le liseur que je suis et m’aura laissé globalement de marbre. A vous donc de savoir ce qui est le plus important pour vous dans une lecture.
Le roman va être adapté au cinéma avec Anthony Hopkins et Ray Liotta, je suis curieux de ce que peut donner la mise en image d’une intrigue aussi ténue.
Sortie : 14 janvier 2016
Éditeur : Sonatine
Genre : Roman noir
Traduction : Fabrice Pointeau
Notes :
Profondeur : 6/10
Dimension de l’histoire : 5/10
Psychologie : 7/10
Qualité de l’écriture : 8/10
Émotions : 5/10
Note générale : 6/10
4° de couverture
Dans les fins fonds désolés du Vermont, la jeune Lilian est devenue la cible de Blackway, le truand local. Son petit ami a préféré fuir, elle a décidé de rester. Bien résolue à afronter celui qui la harcèle.
Alors que le shérif se révèle impuissant, Lilian se tourne vers un étrange cénacle. Sous la houlette de Whizzer, ancien bûcheron en chaise roulante, quelques originaux de la région se réunissent chaque jour dans une scierie désaffectée pour disserter en sirotant des bières. Devant la détermination de la jeune femme, Whizzer décide de l’aider en lui offrant les services de deux anges gardiens peu ordinaires : un vieillard malicieux, Lester, et un jeune garçon, Nate, plus baraqué que futé.
Avec eux, Lilian se met à la recherche de Blackway dans les sombres forêts qui entourent la ville pour s’expliquer avec lui. De bar clandestin en repaire de camés, la journée qui s’annonce promet d’être mouvementée, l’affrontement final terrible.
Catégories :Littérature
J’ai beaucoup aimé ce livre mais je comprends parfaitement ton avis ! En fait je suis fan des romans noirs américains et c’est vrai que le côté “approfondi” manque mais j’ai vraiment aimé l’ambiance et les dialogues (vive les USA :p) ^^
Oui je sais que tu aimes ce genre d’ambiance :-).
Ah bah non alors….
Tu devrais bloquer comme moi sur le manque d’histoire
Oui c’est pour ça que je n’irai pas 😉
Reste avec moi, mon pote 😉
Je reste !
Bon, les mecs, faut arrêter de me dire “Viens avec moi” !! J’ai déjà dû faire face à Pierre, hier ! Nanmého ! 😆
Je n’ai pas voulu l’acheter pour le moment car neuf il coûte cher et vu le nombre de pages, ça fait cher le papier !!!
“certaines saillies sont assez jubilatoires” : Rhôôôôô, le cochon !! 😛 😛
Tu as raison, certains personnages sont de vrais porcs
Vous me décevez, les mecs ! Heureusement que Le Bison est un gars qui ne cause jamais de sexe et ne me fait jamais de propositions indécentes ! Non mais ! 😀
Les bémols que tu dévoilent, m’ont aussi un peu gênée dans cette lecture, mais j’ai trouvé la forme originale, et surtout Lester, il m’a régalée!!!!;) 80 piges et l’attitude d’un filou!!!!;)
Tant mieux ;-). Pour moi ça n’a pas suffit
Bon celui-là, je le mets de côté !
Hehe mon ami, j’adore quand tu me fais économiser des sous 😉
Je viens juste de le finir.
En fait à une époque j’ai beaucoup lu des textes de pièces de théâtre et surtout du théâtre contemporain….
Oui tu vas te demander pourquoi je te parle de ça ?
Et bien parce que ce court roman m’a fait penser à certaines de ces lectures.
Et j’ai bien visualisé les situations, le décor, la mise en scène, les personnages et surtout les dialogues.
J’ai du mal à mettre des mots sur cette lecture noire.
mais heureusement toi tu le fais très bien. 🙂