Interview musicale 2013 – CyLeW

Merci à CyLew pour m’avoir accordé cette entrevue à distance.

Je recommande chaudement son nouvel et excellent album “Black Lace Prophecy”, qui par sa diversité pourra plaire à un large public (pour vous faire une petite idée, voir la belle vidéo en fin de page).

L’interview :

1. CyLeW, quelques mots pour vous présenter au monde 

Pas très grande, brune, yeux clairs …. ah non, musicalement peut-être ? 🙂 Alors chanteuse, auteure-compositrice rock.

2. Ce blog est fait de sons et de mots, pouvez-vous mettre quelques mots sur votre son ?

Rock – Envoutant – Vaporeux

3. Quatre années sont passées entre le premier album « Not so sleeping, not so beauty » et celui-ci, qu’est-ce-qui a fondamentalement changé durant cette période ?

Effectivement, j’ai pris le temps d’écrire cet album. Bien évidemment, j’ai essayé de faire vivre et connaitre le premier album « Not so sleeping, not so beauty » en tournant etc. J’ai voyagé quelques temps tout en continuant à composer. J’ai décidé plus précisément de la direction que prenait le deuxième album au rythme de la composition. Puis j’ai entrecoupé d’une période d’écriture de roman et ensuite me suis remise à peaufiner « Black lace prophecy ».

J’enregistrais les titres au fur et à mesure dans un certain contexte “conceptuel”, puis très rapidement l’album et la nouvelle se sont entremêlés. Le maître mot était de prendre mon temps et je l’ai pris. J’aime cette étape, la préparation et la conception. Sur la fin, lorsque le projet était déjà bien avancé, j’ai eu très hâte de le partager.

4. Ce qui frappe en premier à l’écoute du nouvel album « Black lace prophecy » c’est cette voix tour à tour chaude ou puissante (ce n’est pas une question, juste un compliment). Ce qui frappe ensuite, c’est la large palette d’ambiances, est-ce une réelle volonté ?

Oui, je ne me cloître pas dans un style de rock ou tendance rock précis. J’aime et écoute énormément de groupes et d’artistes différents. Le contexte de cet album m’a donné la liberté de pouvoir me balader un peu, n’en déplaise à certains puristes qui ont toujours besoin d’étiqueter, pour eux ça devient un peu plus difficile. Le fait que l’album soit une sorte de “nouvelle-musicale” : si on suit l’album avec la nouvelle, on évolue dans un monde fictif, une histoire alternée de moments de calme, d’action, de tristesse, de joie, de colère, de déception etc. Je me suis servie des tendances musicales “rock” qui pouvaient au mieux exprimer ces moments au fil de l’histoire. Qu’il soit rock, metal, inde, electro, punk, alternatif…  J’aime le rock.

5. Pas toujours évident de garder une cohérence avec autant de mélange de genres (rock alternatif, metal, pop, electro…). Cet album y parvient admirablement. Pensez-vous que vos origines multiples (françaises, américaines, arméniennes) ont pu contribuer à cette réussite ?

Je pense que la vision anglo-saxonne de la musique est fondamentalement différente de la vision française, et en cela ça peut jouer. Un exemple tout simple mais qui en dit long : lorsqu’on se balade dans un magasin de disques aux US dans la catégorie “ROCK” sont classés : Metallica, Beatles, Depeche Mode, Neil Young etc. En France ce n’est pas le cas, il y a le rayon Metal, Rock Inde, Rock International, Electro etc … Et oui Aerosmith a fait une chanson avec Run DMC, c’est comme ça, ça ne choque personne. J’ai été bercée par la musique US, j’ai grandi à Los Angeles, mes influences que je le veuille ou pas, sont de là-bas.

6. Même si CyLeW a un son à part entière, on sent pointer les influences de The Cranberries ou Placebo, voire Evanescence (même si ces derniers doivent être un peu trop récents pour être une influence de jeunesse) :

Certes, je ne peux pas nier ceux qui m’ont donné l’envie de faire de la musique. Dolores, de par notre timbre similaire m’a en quelque sorte donné le feu vert. The Cranberries ont réellement été le déclencheur, après le côté un peu trop lisse m’a lassé et c’est en me tournant vers des songwriters tels que Brian Molko, Tori Amos et PJ Harvey que je me suis reconnue au niveau de l’écriture.

Je ne peux pas dire qu’Evanescence soit une influence car ils sont arrivés bien après, mais ils reviennent souvent en comparaison.

7. Chanteuse, compositeur, mais également multi-instrumentiste, parlez-nous de cette autre facette de votre talent :

Je touche un peu au piano, guitare, et basse, prog batterie mais je m’en sers pour m’accompagner et composer des chansons, créer l’ambiance, ensuite je confie tout ça à Arnaud (réalisateur / ingénieur du son / musicien). Je considère le chant comme mon instrument principal,  le reste étant uniquement un outil, je ne me considère pas instrumentiste à proprement parler.

8. Quel a été l’apport du producteur Arnaud Bascuñana (producteur de Luke, No One Is Innocent…) sur votre musique ?

Sur cet album c’était une vraie collaboration en termes de réalisation, d’apport musical et de couleur, grâce au choix des instruments et des arrangements. Je lui passais mes maquettes et de là on retravaillait tout ou presque. Arnaud comprend complètement mes origines musicales et savait où je voulais aller sur cet album. Sa patte est tout aussi présente que la mienne sur « BLP ».

9. Parlons des paroles de l’album, l’écriture est-elle aussi importante que la musique pour vous ? J’ai lu que vous vous lanciez aussi dans l’écriture d’un bouquin ?

Oui, l’écriture est aussi importante et je dirais parfois même plus importante. Je ne peux pas chanter quelque chose qui ne me touche pas. Je ne chante pas uniquement pour chanter. J’ai des choses à dire, la musique est mon vecteur, mon écriture avec.

Tout à fait, j’écris un roman (en anglais), je suis assez dissipée donc c’est par phase. J’ai commencé à l’écrire il y a quelques temps et c’est une toute autre discipline. Je ne peux travailler sur les deux en même temps. Cette dernière année j’ai délaissé le roman pour terminer « BLP », mais il m’attend sagement et il est presque terminé.

10. Quels sont vos projets ? Des concerts en vue ?

Mes projets sont simples, faire connaitre l’album. Je prépare un nouveau clip. Oui, concert le 8 mars au Tigre Club à Paris, 5 Rue Molière, Palais Royal, Paris Ier.

11. N’est-il pas un peu compliqué de se produire sur scène en France quand on joue ce genre de musique ? Quel regard portez-vous sur les difficultés actuelles du monde de la musique ?

C’est un problème, je n’entre pas dans la “sacro-sainte” catégorie tendance hype rock inde français ou chanson française donc c’est compliqué :), mais peu importe. L’important, c’est de faire ce qu’on aime, ce qui nous correspond et le faire avec son cœur. Le reste …

Le monde de la musique aujourd’hui … vaste débat. Tout le monde veut en faire même si ça n’est pas fait pour tout le monde.

Nous sommes dans un cas de figure où les gens trouvent naturel de payer 300 euros pour un casque, 300 euros pour un Ipod et télécharger gratuitement un mp3. Et c’est normal….

Je ne fais pas le procès du téléchargement illégal, je préfère que la musique soit écoutée qu’à dormir dans un coin. Je constate juste l’évolution des mœurs. À nous d’apprendre à évoluer avec.

Merci à CyLeW, je n’aurai pu mieux exprimer mon sentiment sur le monde actuel de la musique.

www.cylew.net (albums en vente directement sur son site)



Catégories :Interviews musicales, Musique

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