Nous savons que vous êtes là, vous, nos frères et sœurs…
Pressia se souvient à peine des Détonations ou de la vie pendant l’Avant. Dans son armoire-lit derrière les décombres d’un salon de coiffure pour hommes où elle vit avec son grand-père, elle pense à ce qui est perdu : comment le monde est passé de parcs d’attraction, cinémas, fêtes d’anniversaire, pères et mères à cendres et poussière, cicatrices, brûlures indélébiles et corps accidentés. Et maintenant, à l’âge où tous sont contraints de se livrer à la milice pour être entraîné à devenir soldats ou, s’ils sont trop accidentés ou trop faibles, pour être utilisés comme cibles vivantes, Pressia ne peut plus prétendre être petite. Pressia est en fuite. Nés Purs, ils Respirent les Cendres…Il y a ceux qui ont échappé à l’apocalypse sans aucune marque.
Mon avis
Peut-on écrire un roman pouvant contenter le public des jeunes adultes et le lecteur féru de SF post-apocalyptique ? Baggott le prouve avec cette sorte de chaînon manquant entre les deux mondes.
Oui, le public premier nommé retrouvera certains codes chers à ce type de littérature. Premier constat, l’auteur prouve avec brio que l’on peut écrire pour cette cible de lecteurs sans pour autant en insulter son intelligence.
Oui, le fan de post-apo sera comblé par cet univers d’une richesse inouïe, du moment qu’il n’attend pas de développement trop scientifique.
Baggott a romancé une histoire qui donne l’envie de balancer des superlatifs à-tout-va, tant elle marque les esprits.
L’univers proposé est inoubliable, marquant, déstabilisant, heurtant, qui ne ménage pas le lecteur. Il fourmille d’idées lumineuses à la cadence ahurissante d’au moins une par page, au point qu’il convient de lire chaque mot avec soin pour profiter de tant d’ingéniosité.
Imagination débordante, personnages fouillés criant (hurlant) de désespoir et d’espoir entremêlés, violence fortement présente mais jamais gratuite. Baggott nous a concocté un futur qui fait froid dans le dos.
D’autant plus froid, que pour imaginer ses personnages et leurs meurtrissures (qui paraissent incroyables), elle s’est basée sur ce que les survivants d’Hiroshima ont pu vivre…
Et le style de l’auteur, parlons en ! Tellement imagé,émouvant, tellement mieux écrit que se que l’on trouve souvent dans ce genre de littérature (elle ne tombe pas dans la facilité des suites systématiques de dialogues).
Le récit est tellement fort, qu’il n’est paradoxalement pas exempt de tout défaut, certains (petits) passages étant moins prenant que d’autres, mais ce n’est rien face à la déferlante de moments forts.
Un gros premier tome (540 pages) d’une trilogie dont j’attendrais la suite avec délectation.
Publication française : 2012
Originalité de l’intrigue : ♥♥♥♥
Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥
Note générale : ♥♥♥♥
Catégories :Littérature
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