Vous voulez :Etre célèbre et respecté ?Habiter une maison splendide avec vue sur l’océan ?Avoir assez d’argent pour ne plus jamais être obligé de travailler ?Si vous avez coché au moins une des cases ci-dessus, vous avez quelques points communs avec Pete Tarslaw, le héros de ce roman. Et vous allez sûrement être heureux de savoir qu’il a trouvé la solution idéale pour réaliser ses rêves : écrire un best-seller ! L’idée est séduisante, certes, mais il n’y a hélas pas de recette infaillible pour fabriquer un livre à succès. Quoique…
Si un vrai talent d’écrivain n’est pas nécessaire (au contraire cela pourrait même être un handicap), une façon de sentir l’air du temps et de s’y conformer avec suffisamment d’esprit peut en revanche être suffisante. Etudier les livres qui fonctionnent, trouver un sujet de nature à séduire le service marketing d’une maison d’édition, qui plus est adaptable au cinéma, surtout s’inventer une légende personnelle susceptible de séduire les journalistes… et le tour est joué.
Mon avis
Écrire un roman qui tire à boulet rouge sur l’industrie du best-seller et qui a tout pour en devenir un, c’est déjà un exploit en soi.
Le héros de ce livre (ne jamais oublier que c’est avant tout un roman), démonte brillamment le coté marketing de bons nombres de best-sellers. Et le résultat est convaincant : je défie quiconque de ne pas penser fortement à certaines de ses lectures à la lumière de cette démonstration.
Ce roman est rempli de cynisme, d’auto-dérision et d’impertinence.
Mais il n’est pas que culotté. Il y a une vraie histoire,une vraie trame narratrice et le livre est bien plus qu’un simple pamphlet, il évolue au fil des pages pour se conclure sur une vraie “morale” qui fera réfléchir le lecteur.
Vouloir écrire un roman plein d’humour, pamphlétaire, écrit avec talent et intelligence, avec un personnage principal à la fois pathétique et vrai, c’est un peu la quadrature du cercle. Ce livre y arrive pourtant à plusieurs reprises.
Car l’auteur n’est pas qu’un trublion, il sait écrire, le bougre, et plutôt pas mal.
La première moitié du bouquin est souvent jubilatoire, l’écriture et la mise en forme d’une grande modernité. Un coup de mou sur le 3° quart du bouquin, trop long et où on ne retrouve pas la flamme du début. Une fin qui fait réfléchir.
Un roman particulièrement osé et original, globalement une réussite à mon sens.
Je ne peux m’empêcher de reproduire la citation du New York Post, inscrite sur la couverture :
“Steve Hely a écrit un livre si drôle et si vrai sur l’industrie du livre qu’on se demande comment il a fait pour trouver un éditeur. Le comble serait maintenant que ce livre devienne un best-seller. Cela rassurerait au moins sur l’intelligence des lecteurs !”
Publication française : 2011
Originalité de l’intrigue : ♥♥♥♥
Profondeur de l’histoire : ♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥
Note générale : ♥♥♥♥
Catégories :Littérature
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