Elisabeth Haynes – Comme ton ombre


4° de couverture

Imaginez qu’avant de pouvoir rentrer chez vous, vous soyez obligé de faire le tour du bâtiment afin de vérifier que tout est normal. Imaginez qu’une fois dans le hall de votre immeuble, vous deviez vérifier six fois que la porte d’entrée est bien fermée. Une, deux, trois, quatre, cinq, six. Et que si vous êtes interrompu en plein rituel, il faille tout recommencer. Imaginez que, arrivé chez vous, vous tourniez la poignée de votre porte six fois dans un sens, puis six fois dans l’autre pour vous assurer d’être en sécurité. Que vous restiez plusieurs minutes derrière la porte, à l’affût du moindre bruit dans la cage d’escalier. Et que, tous ces contrôles effectués, vous commenciez une ronde dans votre appartement. Fenêtres, rideaux, tiroirs, tout doit passer au crible de votre attention. Imaginez aussi que vous ne puissiez faire les courses que les jours pairs et pratiquer un sport les jours impairs, mais à condition que le ciel soit nuageux ou qu’il pleuve.

Mon avis

Je ne sais trop quoi penser de cette lecture…

D’un coté, ce roman, mi thriller mi étude psychologique, est assez bien fouillé en ce qui concerne le caractère de son héroïne principale, de ses TOC et de leurs répercutions sur la vie quotidienne, ainsi que de l’horreur qu’elle a vécu.

D’un autre coté, j’ai eu l’impression, durant les 2/3 du livre, de lire un sordide fait divers, plongé à l’intérieur, avec tous les détails de violence et de ses conséquences. Cette impression d’être un voyeur, dans ce fait divers, m’a plusieurs fois mis mal à l’aise.

Présentée comme un journal intime (durant deux périodes distinctes de la vie du personnage), cette histoire, à trop vouloir décrire “cliniquement” l’épouvantable histoire de cette femme et de sa déchéance psychique, manque de cette dimension romanesque présente dans un thriller habituel.

C’est sans doute voulu par l’auteur, mais ce manque de suspens, de rebondissement, cette impression de n’entrer que dans le quotidien d’une personne vivant l’enfer et les longueurs de la première partie, m’ont en partie gêné.

Alors oui, le dernier tiers du livre permet à l’histoire de prendre son véritable envol, en sortant de cette narration trop descriptive (même le style de l’auteur est lisse).

Au final, une expérience pas inintéressante, soufrant de longueur, parfois éprouvante tant la violence décrite est forte, psychologiquement plutôt bien analysé et avec un final qui relève le tout, même s’il est prévisible.

Publication française : 2011

Originalité de l’intrigue : ♥♥♥

Profondeur de l’histoire : ♥♥♥

Qualité de l’écriture : ♥♥♥

Émotion : ♥♥♥

Note générale : ♥♥♥



Catégories :Littérature

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