Sujet dur et réelle empathie
Il est donc question d’un violeur en série. Un psychopathe de la pire espère qui ne se gène pas pour prendre également la vie de certaines victimes. Autant dire que certaines scènes sont dures. Antoine Renand marche sur des œufs sans franchir la ligne jaune, sans tomber dans une escalade grossière comme certains romans du genre.
L’empathie est un vrai thriller, aucun doute là-dessus, mais c’est aussi (surtout !) une poignante aventure humaine. Parce que cette histoire est tout autant une traque que la peinture de personnages touchants.
La qualité des romans de l’éditeur dans sa collection La bête Noire et ce titre m’ont donc mis en confiance. C’était un pari, puisque ce roman est le tout premier de l’auteur, qui a travaillé par le passé avec des producteurs de cinéma. Et ses qualités liées à son CV sont une des raisons de la réussite de ce récit.
Plus surprenant qu’il n’y parait
Construction, rythme, structure narrative, élaboration des personnages, on sent la patte très cinématographique d’un expert de l’image. Il arrive à rendre très visuelle chaque scène.
Les 75 premières pages sont efficaces mais semblent assez convenues. Elles sont pourtant indispensables pour poser l’ambiance et surtout donner corps aux personnages : le méchant de l’histoire, Anthony Rauch et Marion Mesny (capitaines au sein du 2e district de police judiciaire, la « brigade du viol »).
Je peux vous assurer que la suite est beaucoup (beaucoup) plus étonnante, à partir du moment où on plonge dans les passés de ces protagonistes et qu’on entre littéralement en empathie avec eux.
Poids du passé
Voilà un roman d’une belle efficacité et d’une rare maîtrise pour un premier livre. Antoine Renand a compris que thriller doit rimer avec action mais aussi humanité. Ses personnages de flic, et tout particulièrement Anthony Rauch, sont fouillés, leurs psychologies travaillées. Je peux vous assurer que vous ne les oublierez pas de sitôt.
Le passé explique le présent (je n’ai pas dit qu’il le justifiait), il peut s’avérer surprenant de secrets. Le passé est une charge que chacun porte à sa manière.
L’empathie est un excellent thriller, qui sort du lot par la psychologie de ses personnages, par son intrigue bien plus originale qu’il n’y paraît, par ses surprises loin des grosses ficelles du genre. Antoine Renand signe un livre qui tient diablement la route, qui prend aux tripes, emballe par son rythme et fait réfléchir par son propos. Avec un sujet aussi difficile à traiter, ce n’est pas loin d’être un exploit pour un premier roman.
Lien vers l’interview d’Antoine Renand au sujet de “L”empathie”
Sortie : 17 janvier 2019
Éditeur : Robert Laffont / La Bête Noire
Genre : thriller / polar
Ce que j’ai particulièrement aimé :
La réelle empathie qui se dégage
Les personnages, étonnants, surtout celui du flic
Une belle maîtrise pour un premier roman
4° de couverture
Vous ne dormirez plus jamais la fenêtre ouverte.
« Il resta plus d’une heure debout, immobile, face au lit du couple. Il toisait la jeune femme qui dormait nue, sa hanche découverte. Puis il examina l’homme à ses côtés. Sa grande idée lui vint ici, comme une évidence ; comme les pièces d’un puzzle qu’il avait sous les yeux depuis des années et qu’il parvenait enfi n à assembler. On en parlerait. Une apothéose. »
Cet homme, c’est Alpha. Un bloc de haine incandescent qui peu à peu découvre le sens de sa vie : violer et torturer, selon un mode opératoire inédit.
Face à lui, Anthony Rauch et Marion Mesny, capitaines au sein du 2e district de police judiciaire, la « brigade du viol ».
Dans un Paris transformé en terrain de chasse, ces trois guerriers détruits par leur passé se guettent et se poursuivent. Aucun ne sortira vraiment vainqueur, car pour gagner il faudrait rouvrir ses plaies et livrer ses secrets. Un premier roman qui vous laissera hagard et sans voix par sa puissance et son humanité.
Catégories :Littérature
Je suis dedans, lu la moitié, je lirai ta chronique demain 😉
bonne fin de lecture (la deuxième moitié est surprenante) 😉
Je n’en doute même pas…. intriguée que je suis par le titre depuis le début 😉
Le titre lui-même est attirant et l’histoire doit être prenante.
La seconde partir bien entamée cette nuit est sublime…. tout prend sens. J’y retrouve l’ambiance du dernier Jacques Saussey, et c’est un compliment !!
Je suis mitigée, autant j’ai toute confiance en tes avis autant le thème, je suis réticente….On verra bien, parce que l’empathie, c’est un sujet qui me passionne…..
comme je le dis dans ma chronique, le sujet avait tout pour me faire fuir. Mais que je suis content de ne pas l’avoir fait, merci au titre !
C’est pour ça, que les avis des potes est important! 😉
Maintenant, je n’oserai plus le lire car j’adore dormir la fenêtre ouverte en été !! Ok, pour se faufiler sous le velux, l’assassin devra être contorsionniste et au régime sec !!! 😀
excellent titre, et te connaissant je sais pourquoi il t’a parlé. Il me cause bien aussi…. bises l’ami et merci pour ton avis de lecture
merci ma chère Christine, oui il nous a touché
La Bête Noire je fonce aveuglément… mais qu’est-ce que j’ai accumulé comme retard !
arrête de dormir, c’est le seul moyen 😉
J’ai arrêté de dormir, j’ai lu plus, mais pas encore autant que je le voulais ! Alors, je fais quoi, maintenant ?? J’arrête quoi ?? De causer ? :p