Âme islandaise
Nous avons tous des images de carte postale concernant l’Islande, lointaines et sans grande consistance. Ian Manook nous permet de toucher du doigt ces contrées, de nous en approcher au plus près virtuellement par le pouvoir des mots. L’écrivain a une capacité d’évocation hors norme. D’invocation aussi, tant il sait donner vie à des endroits, des femmes et des hommes de papier. Tout a une âme dans les livres de Manook.
Certains esprits chagrins auront peut-être la faiblesse de penser que l’auteur ne propose qu’un recyclage de Yeruldelgger, version islandaise. Eh bien, qu’ils lisent le livre d’abord. Il se rendront rapidement compte que, si la patte l’écrivain est bien marquée, les univers, les ambiances et les personnages sont très différents.
Guide touristique version thriller
Le point commun des romans de l’auteur est qu’on suit ses souvenirs de voyage, transposés, transformés au sein d’intrigues folles, aux côtés de personnages attachants. Heimaey est une sorte de guide touristique version thriller, un road trip de suspense. L’intrigue est construite sur la mémoire des moments vécus par l’homme Patrick Manoukian il y a plus de 40 ans, et que l’écrivain Ian Manook a « fictionné ». Le mélange est irrésistible, parce qu’il est nourri de l’esprit même du pays.
Mais le livre n’est pas qu’une accumulation de paysages à couper le souffle. L’intrigue a de quoi laisser sans voix et les protagonistes sont tous forts en gueule. Sans parler de la verve maintenant légendaire de l’auteur et de ses dialogues jouissifs.
Jeunesse
Mention spéciale à la jeune Rebecca, 18 ans, en mode rebelle. Elle a un sacré tempérament qui donne encore davantage de peps à une histoire qui n’en manque pourtant jamais.
Le roman, à travers elle, est aussi une manière de glorifier cette jeunesse pleine de vie, où tout est encore possible et où tout est encore à découvrir (même si à 18 ans on peut déjà avoir un regard acéré sur l’existence).
A oui, j’oubliais : le roman s’ouvre sur deux scènes ahurissantes, nouvelles preuves de l’imagination débordante de Manook et de sa capacité à faire jaillir des images de ses mots.
Heimaey est un formidable road trip, doublé d’un suspense prenant, et triplé d’un partage d’émotions autour de personnages épatants. Ian Manook nous offre un nouveau petit bijou dans le genre. Heimaey diamant !
Lien vers l’interview de Ian Manook au sujet de Heimaey
Sortie : 26 septembre 2018
Éditeur : Albin Michel
Genre : Thriller
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’ambiance islandaise
Le coté guide touristique à suspense
L’écriture toujours aussi jouissive
Les rebondissements et les personnages épatants
4° de couverture
Quand Jacques Soulniz embarque sa fille Rebecca à la découverte de l’Islande, c’est pour renouer avec elle, pas avec son passé de routard. Mais dès leur arrivée à l’aéroport de Keflavik, la trop belle mécanique des retrouvailles s’enraye. Mots anonymes sur le pare-brise de leur voiture, étrange présence d’un homme dans leur sillage, et ce vieux coupé SAAB qui les file à travers déserts de cendre et champs de lave… jusqu’à la disparition de Rebecca. Il devient dès lors impossible pour Soulniz de ne pas plonger dans ses souvenirs, lorsque, en juin 1973, il débarquait avec une bande de copains sur l’île d’Heimaey, terre de feu au milieu de l’océan.
Un trip initiatique trop vite enterré, des passions oubliées qui déchaînent des rancœurs inattendues, et un flic passionné de folklore islandais aux prises avec la mafia lituanienne : après l’inoubliable Mongolie de sa trilogie Yeruldelgger et le Brésil moite et étouffant de Mato Grosso, Ian Manook, écrivain nomade, nous fait découvrir une Islande lumineuse, à rebours des clichés, qui rend plus noire encore la tension qu’en maître du suspense il y distille.
Catégories :Littérature
J’ai commencé à le lire hier, après avoir lu la chronique chez Geneviève (Collectif du Polar).
J’aime beaucoup cet auteur et surtout sa manière d’écrire.
J’ai l’impression de vivre le texte avec des images, grâce à son style. Bonne journée à toi.
Geneviève (aussi 😉 )
Que dire ? Ce mec n’en finira pas de me surprendre… J’ai adoré Yerruldelger (pas sûr de l’orthographe sur le coup) et j’ai surkiffé (faut faire djeun’s) Hunter. Islande me voilààà !
Il ne s’arrête jamais, cet auteur prolifique ?? 😀 Je l’ai ajouté à la terrible PAL… même si, pour moi, l’Islande, c’est Arnaldur Indridason et son Erlendur… il est dans ce roman, notre Erlendur ?? Non ?? :'(
en fait Arnaldur est dans le roman, c’est le cadavre dans le Blue Lagoon, et Manook tue tous les auteurs islandais dans son livre :-p
OH LE SALAUD !!!!! 😆
Ah voilà donc ton avis ! Bon ben une nouvelle fois Mister Manook fais l’unanimité !
Manook nous fait encore voyager. .. j’adore ☺
Et il continue à nous surprendre
Ce sera mon premier Manook ! Enfin ça l’est car je viens tout juste de le commencer avec dans les oreilles Sigur Ros et Solstafir, c’est cohérent ça devrait donc le faire !
Tout est noté! Reste plus qu’à lui trouver une place dans mon planning chargé…Mais encore une fois, tu me convaincs de me jeter dessus! 😉
merci ! Ah maudit planning 😉
Je l’ai péniblement terminé hier. 🙁
Alors que je fus tant emballée par Yeruldelgger, de cet auteur, je m’attendais à une plongée identique, mis à part les descriptifs très réels et époustouflants de l’Islande. (Je n’y suis pas allée, suis fan des documentaires)
Je me suis mêlée les pinceaux avec les personnages. Je n’ai aimé que celui qui chante dont je n’ai pas retenu le nom, évidemment. Quant à cette virée post jeunesse sous forme d’enquêtes, de suspens.
Je suis totalement d’accord avec toi que le début était très prometteur. Et puis pour moi plouf. J’ai pour principe de terminer un livre même si je ne l’aime pas, pour confirmer ou pas ce que personnellement j’en pense et qui reste totalement subjectif. C’est le “scénario” qui ne m’a pas plu.
J’ai autant aimé l’écriture de l’auteur et sa manière si personnelle d’écrire. Effectivement un vrai guide touristique de l’ïle. 🙂 Qui donne dans son récit froid dans le dos, alors que dans la réalité, j’y vois aussi de la beauté, qui accompagne l’hostilité d’un paysage venu du fonds des âges.
Bonne journée à toi. 🙂